- Estimer de manière globale ou localisée à l’échelle du quartier, les dommages
prévisibles aux personnes et aux biens dans un souci de connaissance et
d’appropriation du risque, de sensibilisation aux politiques de prévention,
d’optimisation des moyens de secours.
- Identifier les zones urbanisées critiques présentant un risque globalement important,
par la conjonction d’un bâti vulnérable, d’un aléa fort et d’enjeux humains ou
économiques importants, de façon à planifier et organiser une politique de
renforcement progressif du bâti existant.
Les méthodes d’évaluation de la vulnérabilité, développées pour le calcul prédictif des
dommages à grande échelle, diffèrent par leur coût et leur précision. Elles restent dans tous les
cas de valeur essentiellement probabiliste et s’appliquent à un ensemble (plus ou moins
important) de bâtiments. Le choix de l’une d’elles dépend des objectifs fixés mais aussi de la
qualité des données et des compétences disponibles. Il faut donc trouver un compromis entre
le coût et la qualité de l’analyse, tout en gardant à l’esprit que la démarche la plus rationnelle
consiste sans doute à procéder par étapes successives, chacune d’elles contribuant à
l’amélioration de la suivante.
Les méthodes existantes sont nombreuses et en perpétuelle renouvellement. De classification
complexe, elles se basent sur les trois éléments objectifs de connaissance du risque sismique :
- le retour d’expérience post-sismique, c'est-à-dire l’observation statistique des
dommages après les séismes passés, qui fonde les approches dites « empiriques » ;
- le calcul de résistance, généralement très schématique et conventionnel, qui fonde les
approches dites « mécaniques » ;
- le jugement d’expert, souvent introduit pour moduler ou préciser les éléments
précédents.
La plupart des méthodes opérationnelles mêlent au moins deux de ces composants, avec un
dosage qui leur est propre. Il est hors de propos d’en faire l’inventaire exhaustif d’autant que
leur application est souvent spécifique à un contexte particulier. Nous proposons une
classification adaptée au contexte du PPRN « Sismique », correspondant à deux niveaux de
complexité et de précision croissante. Nous insistons sur les principes généraux qui assoient
ces approches et assurent cette progressivité.
4.3.2.1. Approche macrosismique de niveau 1
Principes fondamentaux
C’est une approche très globale utilisant directement les répartitions statistiques de dommages
des échelles d’intensité macrosismiques. Le concept de base est le suivant : si les échelles
macrosismiques sont construites pour mesurer l’intensité d’un séisme via l’observation des
dommages des bâtiments, alors, de façon inverse, il est possible de prévoir, pour une intensité
donnée dans une échelle macrosismique donnée, la distribution probable des dommages des
bâtiments en fonction de leur appartenance à l’une ou l’autre des typologies définies par
l’échelle macrosismique considérée (cf. Figure 1).