Pour chacune des classes de vulnérabilité, les dommages (D1 à D5) sont exprimés en fonction
des niveaux d’intensité (V à XII) sous la forme de matrices de probabilité de dommages
extraites de la définition des degrés d’intensité (annexe). La distribution des niveaux de
dommages affectant une classe de bâtiments est connu avec l’incertitude relative aux termes
« quelques », « nombreux » et « la plupart » qui traduisent le degré de précision atteignable
des enquêtes macrosismiques. Les intervalles aux bornes « floues » de la figure explicitent de
manière quantitative cette incertitude.
La deuxième étape de l’approche macrosismique suppose d’inventorier le bâti du périmètre
d’étude selon les classes de vulnérabilité A à F. Une solution directe consiste à se référer à la
typologie définie par l’EMS-98 selon laquelle est consigné l’essentiel du retour d’expérience
post-sismique européen. Cette typologie qui fait la distinction entre les principaux matériaux
de construction utilisés pour le système de contreventement, est affinée par l’introduction de
quelques caractéristiques de conception des structures (murs ou ossature, nature des planchers,
niveau de conception parasismique, etc.). L’EMS-98 fournit une information sur la
vulnérabilité de chaque type de construction en lui attribuant une classe de vulnérabilité « la
plus vraisemblable » correspondant à un comportement « moyen » et une incertitude définie
par une ou plusieurs classes de vulnérabilité « probables » et une ou plusieurs classes de
vulnérabilité « moins probables » correspondant aux cas extrêmes.
On note que quelques types français, non disponibles dans la typologie d’origine de l’EMS-98,
ont été intégrés par les experts de l’AFPS (cf. cahier technique n°25).
Mise en œuvre opérationnelle
L’approche macrosismique comporte, comme on l’a vu, un certain nombre d’incertitudes en
particulier dans la distribution des dommages affectant une certaine classe de vulnérabilité
pour une intensité donnée, ainsi que dans l’attribution d’une classe de vulnérabilité aux
différents types de construction. Les méthodes développées sur ces principes et utilisées en
Europe se différencient essentiellement par leur manière d’appréhender ces incertitudes.
Certaines comme celle élaborée pour l’étude de la vulnérabilité sismique de la ville d’Aigle
en Suisse (ref), adoptent des hypothèses dites optimistes ou pessimistes pour déterminer des
scénarios présentant les mêmes caractéristiques. D’autres méthodes, plus sophistiquées,
proposent, dans l’esprit de la méthode Risk-UE, d’utiliser la logique floue afin de traiter les
incertitudes dans un cadre plus formel. Ces méthodes conduisent à définir, pour chaque type
de construction, un indice de vulnérabilité et son domaine de variation probable ou possible
qui facilitent la prise en compte des incertitudes.
L’inventaire du bâti du périmètre du PPR, c’est à dire son classement selon la typologie
retenue pour qualifier sa vulnérabilité, est une phase difficile et coûteuse à laquelle il n’est pas
possible de déroger. Il est d’un point de vue pratique impossible d’identifier individuellement
chacun des bâtiments. L’inventaire est nécessairement réalisé de manière statistique. La
totalité des sources d’information disponibles, redondantes et lacunaires, doivent être
exploitées : bases de l’INSEE relatives au recensement, données provenant du secteur privé
(notaires, compagnies d’assurance, etc.), données issues d’études de risque antérieures,
photographies aériennes, pages jaunes, etc. Bien que nombreuses, ces sources n’incluent pas
généralement les informations relatives aux caractéristiques constructives des bâtiments qui
permettraient leur identification directe dans la typologie structurelle retenue. Par conséquent,
des correspondances doivent être établies entre des critères plus généraux (tels que la date de
construction, le nombre d’étage, le type d’occupation, la localisation) et les typologies de