L3 médecine AMIENS 2012/2013 – S6 UE2 – Pr R DESAILLOUD - HTA endocriniennes
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L’aldostérone joue un rôle aussi dans l’homéostasie sodée et volumique, c’est un
mécanisme d’adaptation fin qui ne porte que sur une faible fraction du sodium filtré qui,
pour sa plus grande part, est réabsorbé au niveau du tube proximal par un mécanisme
non-hormonal. Enfin, l’aldostérone aurait aussi un effet remodelant sur le cœur, délétère
dans le cadre de l’insuffisance cardiaque.
2.1 Signes cliniques
- HTA de degré divers.
- Hypokaliémie ou kaliémie limite basse inférieure à 4 mmol/l.
- Natrémie normale haute.
- Alcalose métabolique.
- Le plus souvent asymptomatique, c’est le bilan biologique (kaliémie, natrémie…)
qui fait suspecter le diagnostic.
- Parfois responsables de signes cliniques
o Syndrome polyuro-polydypsique : aussi dans le diabète, l’hypercalcémie,
diabète insipide (central ou néphrogénique)
o Fatigabilité musculaire.
o Paresthésies, voire accès paralytiques.
o Allongement du QT à l’ECG.
Pourquoi l’absence d’œdèmes ? L’excès de réabsorption distale crée une expansion
volémique, ce qui entraine une diminution de la réabsorption proximale du sodium. Ce
phénomène d’échappement explique qu’il n’y ait pas de rétention hydrosodée majeure.
Pourquoi l’hypokaliémie n’est pas toujours franche ? L’excrétion du potassium dépend de
l’aldostérone, mais aussi de la quantité de sodium parvenant au tubule distal. En cas de
régime hyposodé, qui entraine une forte réabsorption tubulaire proximale, la faible quantité
de sodium parvenant au tubule distal limite l’excrétion potassique. Et inversement.
2.2 Séméiologie biologique
- Excès d’aldostérone = feed-back rénine freinée ou dans les valeurs basses
de la norme. L’aldostérone peut aussi être anormalement normale.
- Ratio aldostérone/rénine > 23 picomol (normal inférieur à 23 pmol)
NB : Souvent les patients sont déjà sous traitement(s) antihypertenseur(s) (ARAII,
IEC, diurétiques…). Seuls les antihypertenseurs centraux et les antagonistes
calciques peuvent être maintenus, pour établir le diagnostic sans interaction
médicamenteuse avec le SRAA et un régime normosodé.
2.3 Étiologies
- Adénomes de Conn (adénome surrénalien), voire adénomes corticoïdes qui
produisent un effet aldostérone-like.
- Hyperplasie : nodulaire ou non, uni- ou bilatérale, pas forcément visible au scanner
(on peut faire une scintigraphie – peu sensible – ou plus souvent un cathétérisme
des veines surrénaliennes).
- Carcinomes surrénaliens : rare, plusieurs sécrétions (aldostérone et cortisol au
moins), évoluent rapidement, mortalité importante.