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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (X), n° 6, novembre-décembre 2006
Directeur de la publication
Claudie Damour-Terrasson
Rédacteur en chef
Dr Maria-Christina ZENNARO (Paris)
Comité de rédaction
Brigitte DELEMER (Reims) - Nicolas DE ROUX (Le Kremlin-Bicêtre)
Bertrand DUVILLIÉ (Paris) - Jean-François GAUTIER (Paris)
Jean-Michel LECERF (Lille) - Isabelle LIHRMANN (Mont-Saint-Aignan)
Estelle LOUISET (Mont-Saint-Aignan) -Jean-Michel OPPERT (Paris)
Michel POLAK (Paris) - Marie-Laure RAFFIN-SANSON (Paris)
Yves REZNIK (Caen) - Marie-Pierre TEISSIER (Limoges)
Anne VAMBERGUE (Lille) - Maria-Cristina ZENNARO (Paris)
Comité scientifique
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) - Lyon
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P. JACQUET - Marseille - J.M. KUHN - Rouen
J. MAHOUDEAU - Caen - E. MILGROM - Paris
L. MONNIER - Montpellier - G. REACH - Paris - G. SCHAISON - Paris
J.L. SCHLIENGER - Strasbourg - J.L. WEMEAU - Lille
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Société éditrice : DaTeBe SAS
Président-directeur général
Claudie Damour-Terrasson
Rédaction
Directeur délégué de la rédaction : Béatrice Hacquard-Siourd
Secrétaire générale de la rédaction : Magali Pelleau
Secrétaire de rédaction : Victoria Chakarian
Rédactrices-réviseuses : Cécile Clerc, Sylvie Duverger,
Muriel Lejeune, Catherine Mathis, Odile Prébin
Infographie
Premier rédacteur graphiste : Didier Arnoult
Responsable technique : Virginie Malicot
Rédactrices graphistes : Mathilde Aimée, Christine Brianchon,
Cécile Chassériau, Catherine Rousset
Dessinateurs d’exécution : Stéphanie Dairain, Antoine Palacio
Commercial
Directeur du développement commercial : Sophia Huleux-Netchevitch
Directeur des ventes : Chantal Géribi
Directeur d’unité : Nathalie Bastide
Régie publicitaire et annonces professionnelles : Vincent Le Divenach
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L
aldostérone a fêté en 2003 son cinquantième anniversaire.
Une hormone dans la plénitude de l’âge ! Une rapide ana-
lyse bibliographique confirme que l’intérêt que les méde-
cins et les scientifiques lui portent ne se dément pas : une
interrogation PubMed sur le mot aldosterone dans le titre retrouve, en
2005, 183 publications originales en langue anglaise et 49 revues ; un
rythme de publication supérieur à celui observé au cours des dix dernières
années, pourtant déjà élevé puisque sa moyenne est de 124 articles et de
31 revues par an !
Il est aussi intéressant d’observer sur quels sujets portent les articles ayant
trait à l’aldostérone au cours de cette période. Alors que son mécanisme
d’action principal de régulation du transport ionique au niveau rénal a été
très largement étudié, d’autres sites d’action comme le cerveau, le cœur,
les vaisseaux, voire le tissu adipeux font l’objet d’investigations de plus en
plus nombreuses. Une petite recherche bibliographique peut, encore,
nous éclairer. Alors que le nombre de publications associant “aldostérone”
et “rein” étaient majoritaires il y a 20 ans, ce thème est maintenant lar-
gement battu en brèche par le couple “aldostérone” et “cœur”
(tableau
ci-dessous)
.
Les articles proposés dans ce numéro spécial reflètent cette évolution.
Une multitude de publications
et d’actions relatives à l’aldostérone
Aldosterone: multiple actions and publications
Tableau. Nombre de publications en langue anglaise retrouvées par PubMed, comportant le
mot “aldostérone” dans leur titre et l’un des tissus cibles évoqués dans leur contenu. Évolution
au cours des 25 dernières années.
Période Cœur Rein Cerveau
1980-1984 66 (26 %) 156 (62 %) 31 (12 %)
1985-1989 102 (33 %) 175 (56 %) 35 (11 %)
1990-1994 65 (31 %) 116 (55 %) 30 (14 %)
1995-1999 72 (40 %) 88 (49 %) 20 (11 %)
2000-2004 176 (53 %) 111 (33 %) 43 (13 %)
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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (X), n° 6, novembre-décembre 2006
La multitude des effets physiologiques et celle des sites
d’action de l’aldostérone sont bien résumées dans la
première partie de l’article de M.C. Zennaro, qui sou-
ligne ensuite l’intérêt pour les praticiens d’avoir à leur
disposition des antagonistes du récepteur minéralocorti-
coïde. L’éplérénone, le plus récent d’entre eux, a l’avan-
tage de présenter moins d’effets secondaires sexuels
que la spironolactone, molécule utilisée en France dans
le traitement de l’insuffisance cardiaque et de l’hyper-
tension artérielle depuis maintenant de nombreuses
années. Les déterminants structuraux de l’affinité du
ligand à son récepteur y sont exposés. C’est le groupe de
M.E. Rafestin-Oblin, en France, qui a porté cette recher-
che moléculaire, recherche qui devrait s’avérer d’une très
grande utilité dans l’éventuelle synthèse d’autres antago-
nistes spécifiques du récepteur minéralocorticoïde.
Dans son article, R. Gaillard montre l’intérêt qu’il y a à
considérer le cœur non seulement dans sa fonction contrac-
tile mais aussi dans sa fonction endocrine. La démons-
tration de la synthèse du facteur atrial natriurétique il y
a maintenant plus de 20 ans a fait émerger ce concept.
Les différents composants du système rénine-angioten-
sine-aldostérone, en particulier, ont été recherchés, et de
nouvelles enzymes identifiées, telle la chymase cardiaque,
dont l’inhibition pourrait s’avérer intéressante sur un plan
thérapeutique. Le cœur est ainsi un acteur endocrinien à la
fois dans sa fonction sécrétrice et dans sa fonction de tissu
cible de nombreux facteurs humoraux et inflammatoires.
Que le bénéfice des anti-aldostérones dans l’insuffisance
cardiaque soit seulement lié à son effet natriurétique ou
qu’il soit aussi médié par l’effet propre de ces antagonis-
tes au niveau cardiovasculaire fait lobjet de débats et de
recherches qui ne sont pas près de s’éteindre ! Dans les cir-
constances cliniques, l’effet profibrosant et arythmogène
de l’hyperaldostéronisme résulte vraisemblablement d’une
interaction avec une altération forte de la balance sodée.
Enfin, une revue très complète sur l’hyperaldostéronisme
primaire complète ce dossier sur l’aldostérone. Il s’agit de
la forme la plus fréquente d’hypertension artérielle secon-
daire, représentant, en fonction des séries, 5 à 10 % en
moyenne des cas d’hypertension artérielle reçus dans un
service hospitalier. En pratique, plusieurs milliers de nou-
veaux cas par an ! L’ensemble de la stratégie diagnosti-
que et thérapeutique y est revu, de même que les méca-
nismes physiopathologiques de la maladie, en particulier
les liens entre obésité, hypertension artérielle et excès de
minéralocorticoïdes. Quelques cas rares, mais exemplaires,
d’hyperaldostéronisme sont héréditaires, et de nouveaux
gènes restent à identifier pour expliquer des cas familiaux
avec hyperplasie surrénalienne ou adénome. La mise en
place d’un registre national serait à cet égard extrêmement
utile, tant pour rassembler les quelques familles atteintes
que pour suivre leur évolution dans le cadre d’une prise en
charge spécifique. Pour cette pathologie, dont le méca-
nisme est mal connu et probablement hétérogène, on peut
prévoir que les avancées dans la connaissance physiopa-
thologique pourront être obtenues par l’analyse molécu-
laire directe des adénomes ou hyperplasies qui sont à l’ori-
gine de l’hyperaldostéronisme.
Souhaitons que le nombre et la qualité des publications à
venir soient à la hauteur de cette hormone fascinante qui
ne nous a pas encore livré tous ses secrets !
Xavier Jeunemaitre,
Inserm U772, Collège de France, Paris.
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