restaurer la compétitivité. La réduction des coûts sociaux du travail devient une priorité, ainsi
que la lutte contre l’inflation qui passe par une restauration des finances publiques et privées.
Le rôle de l’Etat se trouve donc amoindri. Cette politique mise en place au RU ( M.Thatcher)
et aux Etats-Unis (R.Reagan) d’abord, dès 1979-80, s’étend à tous les PDEM
progressivement. Elle ramène une croissance certaine, dans un contexte général favorable (
ouverture de nouveaux marchés en Asie, avec la mondialisation) et en Europe ( avec la fin du
communisme).
Mais dans les PDEM, la croissance n’est jamais aussi forte qu’avant 1973 ; Le désengagement
de l’Etat sur fond de croyance absolue dans les vertus du marché conduit à l’essor de
polarisations sociales et spatiales : emplois et richesses se concentrent dans les espaces,
activités dynamiques au détriment des autres ; devpt de la « nouvelle pauvreté » et de la
précarisation du travail. Parallèlement, la mondialisation, en donnant un rôle croissant aux
FTN et aux organismes internationaux (OMC) prive l’Etat de moyens d’agir sur les politiques
économiques.
Les années 2000, pour les PDEM, sont celles de l’essoufflement des politiques néo-libérales :
la concurrence croissante des pays émergents, le renchérissement des coûts énergétiques,
rognent la compétitivité des entreprises : cette faiblesse est masquée par le recours au crédit
facile pour Etats, entreprises et particuliers, et à la création de bulles financières induites par
la spéculation boursière à grande échelle. Les PDEM vivent à crédit et sont sous la menace
d’une crise systémique qui éclate finalement en 2008. Si les gouvernements ont alors évité
l’effondrement du système économique, par des politiques de relance de type keynésien (
grands travaux, aides de l’Etat, endettement massif de l’Etat pour renflouer les banques), dès
2009, les PDEM renouent avec ce qui est devenu une véritable idéologie néo-libérale et qui se
traduit par des politiques d’austérité et, au moins pour l’UE, des risques déflationnistes
comme celles des années 1929-33 qui avaient aggravé la crise. Il est évidemment hors de
propos, dans un tel devoir, d’aller plus loin dans l’analyse du bien fondé ou pas des politiques
en cours.
Conclusion : Après la seconde guerre mondiale, l’Etat est devenu un acteur essentiel de la
croissance dans les PDEM, pour des raisons d’efficacité économique et d’idéologie. Au-delà
de la croissance, l’essor de l’Etat providence participe au développement de ces pays du Nord.
Mais ce modèle keynésien échoue face à la dépression des années 1970. La dérégulation des
économies accomplie ensuite au nom d’un libéralisme privilégiant équilibres financiers et
compétitivité des entreprises, se traduit par un désengagement de l’Etat. Si les économies
retrouvent une croissance certaine, dans un contexte favorable, les sociétés sont de plus en
plus inégalitaires et perdent de leur cohésion dans une situation où l’Etat joue de moins en
moins son rôle de régulateur social. Les néo-libéraux attendent du marché des vertus
régulatrices provenant à terme de la croissance. Mais la crise qui commence en 2008 révèle de
graves dysfonctionnements dans la croissance des PDEM, largement faussée par le crédit et la
spéculation. Finalement, depuis les années 1970, que l’Etat intervienne massivement ou pas
dans l’économie ne semble pas favorable à la croissance. Cela doit-il conduire, comme le
pense les libéraux, à réduire encore plus son rôle ? Ou cela doit-il réorienter davantage le rôle
de l’Etat dans d’autres domaines que celui de l’économie, et ne plus légitimer ou délégitimer
son action en fonction de la croissance ?