L’Occident fut-il le plus grand marchand d’esclaves ? (qui vient du mot « slave »)
La traite des Noirs par les Européens, commencée au XVI°, se réduisit après 1815 pour
disparaître en 1870 : 10 millions d’esclaves (sans compter les morts à route, 1,5 million). Le
trafic musulman se poursuit du VII° à fin XIX° et concerne 15 millions de personnes (8 entre
1500 et 1890), dont la plupart n’ont pas de descendants (castration). Il y en eut sans doute
d’autres, mais celui de l’Occident est retenu car celui-ci sut y mettre fin.
2. Quelques tournants historiques généralement passés inaperçus
L’inversion du taux comparatif de croissance de la productivité dans l’industrie et
dans l’agriculture (1950)
Les contraintes physiques et climatiques ont toujours freiné la productivité (≠ rendements qui
désignent la « productivité de la terre ») agricole, le décalage avec l’industrie s’accélérant
avec la RI. Entre 1850 et 1950, les gains de productivité étaient pour l’agriculture de 1,2 %
par an et 1,9 pour l’industrie ; de 1950 à 90, le rapport s’inverse (années 30 aux EU) : 5,5
contre 3,5. Cela explique la détérioration « normale » des termes de l’échange pour
l’agriculture, ainsi que le fait que l’Europe ait cessé ses M de céréales (constante de 1860 à
1983) et les conséquences sur le tiers monde (surplus agricole des PDEM).
Le tiers monde est devenu importateur net de denrées alimentaires et il en est
presque de même pour l’ensemble des produits agricoles
Depuis le XVI°, le tiers monde (y compris l’Asie, malgré un secteur textile exportateur)
exportait surtout des produits agricoles et ces X équivalaient en 1800 à 2,2 à 2,5 fois leurs M
agricoles. De 1830 à 1913, ces produits représentaient 82 % des X du tiers monde. Jusqu’à la
fin des années 40, l’excédent commercial agricole du tiers monde était de 190 %. Mais ces X
ralentirent (hausse du pétrole) alors que la valeur des M croissait : l’excédent disparut début
80, puis le déficit s’installa (89), surtout pour le Moyen-Orient (qui compensa grâce au
pétrole) et l’Afrique. Le déficit est encore plus grand en termes caloriques (M surtout de
céréales contre X de produits tropicaux).
Le cas des oléagineux et du sucre : plus d’équilibrage de « l’arme alimentaire »
La D croissant dans les PDEM, l’Afrique devint dès 1850 exportateur d’oléagineux pour s’y
spécialiser. Mais l’excédent de 1,4 million de tonnes en 66 se transforma dès 79 en déficit qui
atteignit 1,4 million de tonnes en 90 et le tiers monde entier serait déficitaire sans la Malaisie.
Pour le sucre, on passe d’X nettes de 12 millions de tonnes en 68 à seulement 4 en 90.
Le coût de production des denrées alimentaires est devenu plus faible dans le monde
occidental développé que dans le tiers monde (entre 1972 et 1978)
Début 50, malgré une productivité 7 fois moindre, les produits agricoles du tiers monde
coûtaient moins cher en raison du coût de la main-d’œuvre (15 à 20 fois moins), contre 36 et
22 à 28 en 1985. Les prix réels diminuant, le tiers monde est un débouché de choix (ainsi plus
récemment que les pays de l’Est). Que reste-t-il alors comme X au tiers monde ?
Expédier du coton dans le tiers monde, c’est comme importer du nougat à
Montélimar
Au XVIII°, l’industrie cotonnière se développa en Europe, la C de coton passant de 4000
tonnes en 1700 à 12 en 1750. Le coton venait juste après le sucre pour les X du tiers monde.
En 1970, les X nettes atteignaient 1 760 000 tonnes, avant de régresser (déplacement des
industries) : en 1980, le tiers monde est en déficit commercial pour le coton.
Le pétrole devient moins cher que le charbon : avantages et inconvénients
Vers 1880, en termes caloriques, le pétrole était 1,7 fois plus cher que la houille. Vers 1950,
les prix réels baissèrent et le pétrole devint moins cher que le charbon qui fournissait 100 %
de l’électricité en Europe occidentale, contre 47 % en 75 (et 36 pour le pétrole). La
dépendance énergétique européenne se développe (58 % en 73, -1 en 37), ainsi que les
automobiles (exode des urbains) et les régions minières se dégradent. Mais surtout