baisse de la PGF, on peut également penser associer à cet argument la problématique
de la désindustrialisation dans les PDEM. L’économie des services conduit à moins de
gains de productivité. Ce n’est pas vrai pour tous les services, mais cela reste quand
même le cas pour la restauration, les coiffeurs … on constate donc une montée des
investissements dans des secteurs où la PGF est peu dynamique (tourisme ou BTP) ;
- la population active augmente faiblement, voire régresse dans certains pays. Le
vieillissement de la population affecte le volume des actifs (cf cours de première
année) Pensez à distinguer les pays où la population augmente mais vieillie (France –
vieillissement par le haut) des pays où la population diminue et vieillit (Allemagne –
vieillissement par le bas) ;
- le capital humain progresse lentement, voire stagne. On observe un arrêt de
l’augmentation des qualifications chez les jeunes. Il existe encore des situations de
rattrapage des niveaux de qualification, mais dans les pays qui sont à la frontière
technologique (les principaux PDEM) le niveau de qualification de la main d’œuvre
ne progresse plus. Nous sommes aujourd’hui à environ 35% de la population active
diplômée du supérieur aux Etats-Unis (moins de 30% en France) et le pourcentage de
diplômés du supérieur augmente de plus en plus faiblement depuis les années 1980. Il
y a donc un véritable problème de formation initiale, qui dans le cas de certains pays
(France) n’est absolument pas compensé par la formation continue à l’âge adulte ;
- le capital physique augmente peu, voire diminue. On observe une réduction du taux
d’investissement (notamment aux Etats-Unis depuis les années 1980). Or, cette
réduction du taux d’investissement est concomitante à la baisse des taux d’intérêts
réels, ce qui peut semble très surprenant. Comment expliquer cela (moins
d’investissement alors que le coût du capital diminue) ? La seule réponse est que le
rendement du capital est devenu inférieur au taux d’intérêt réel ; le taux d’intérêt
naturel est nettement inférieur au prix réel du capital ce qui est désincitatif pour
l’investissement.
En résumé, depuis plusieurs décennies l’accumulation du capital physique, technologique et
humaine est ralentie, ce qui ralentie la croissance potentielle, et donc la croissance réelle ; ce
ralentissement est accentué par les changements démographiques en cours.
1.2 Explications conjoncturelles de la stagnation séculaire
Par ailleurs, on constate aussi que l’accumulation des différents capitaux nécessaires à la
croissance potentielle est freinée par la situation conjoncturelle qui apparaît après 2008.
La séquence conjoncturelle est la suivante :
- La crise de 2008 a produit un choc de demande négatif ; ce choc de demande négatif
se matérialise par une chute de la consommation et de l’investissement, et cette
demande agrégée privée n’a été remplacée qu’en partie par la demande publique à
travers des plans de relance ;
- Ce choc de demande négatif succède à une période de mondialisation intense qui s’est
traduite par une hausse des capacités de production dans les grands pays émergents
(Chine notamment) : la chute de la demande globale fait donc apparaître des
surcapacité de production mondiales ;
- Ces surcapacités de production entraînent un effet dépressif sur l’activité : pression sur
les salaires (là où le marché du travail est flexible, comme les Etats-Unis), hausse du
chômage (là où le marché du travail est rigide, comme la France), désendettement des
agents privés qui alimentent la contraction de la demande privée et fait chuter la
rentabilité des entreprises ;
- Cette chute de la rentabilité des entreprises correspond à un choc d’offre négatif qui
pousse les entreprises à moins investir alors même que les taux d’intérêt sont