constituaient un groupe courtisé par les deux camps, qui réglaient souvent leurs
comptes par pays du tiers-monde interposés.
De nos jours, les pays ex-socialistes ont, pour certains, rejoint les PDEM ou sont en
passe de le faire (pays baltes, République tchèque, Pologne, Hongrie…), alors que d’autres
sont en voie de «tiers-mondisation» (Roumanie, Russie…). En effet, la désorganisation du
système économique s’accompagne d’une baisse du niveau de vie de la population, d’une
contraction des échanges internationaux et d’une sévère récession.
La distinction serait plutôt à établir entre pays qui ont adopté l’économie de marché,
tout en s’étant plus ou moins dotés d’instances de régulation, et pays tentés par l’écono-
mie de marché, mais cherchant à la plaquer sur des structures inadaptées du fait de leur
héritage culturel et économique.
EN QUOI LE TIERS-MONDE REPRÉSENTE-T-IL TOUJOURS
UNE RÉALITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIALE?
qDes caractéristiques économiques et sociales communes
Lorsqu’on cherche à comparer l’écart de niveau de développement entre les pays, on
bute sur un obstacle: le choix de l’indicateur de développement à utiliser. Plusieurs clas-
sifications sont basées sur le PNB par habitant, parfois corrigé des écarts de pouvoir
d’achat. On peut aussi recourir à un indicateur composite élaboré par les Nations unies,
l’IDH (indicateur de développement humain).
Celui-ci fait apparaître des inégalités criantes entre PDEM et PED. En effet, l’IDH
prend en compte l’espérance de vie à la naissance, ainsi que le niveau d’éducation en
plus du PIB par habitant.
Or, si ces variables se sont améliorées pour les PED, elles ont aussi progressé pour les
PDEM si bien qu’il demeure toujours un écart d’IDH, d’autant que des disparités existent
entre PED. Par exemple, l’espérance de vie a reculé en Afrique subsaharienne depuis les
années soixante-dix, de même que le niveau de scolarisation.
Ainsi, il subsiste toujours un écart dans les conditions de vie, dans la qualité des ser-
vices publics comme dans la consommation privée entre les PDEM, plus favorisés, et les
PED, plus mal lotis.
qUne place marginale dans les relations internationales
Même si les PED participent davantage au commerce international, leur part demeure
modeste et surtout inégalitaire. En effet, l’ensemble des PED ne pèse qu’un peu plus du
quart des exportations mondiales, alors qu’il représente environ 40% du PIB mondial en
PPA (parité de pouvoir d’achat), et environ 80% de la population mondiale.
Cette position minoritaire dans les échanges internationaux masque des inégalités:
par exemple, les pays de l’Asie de l’Est, ceux du Pacifique et d’Asie du Sud réalisaient en
2003 environ 7,8% du PIB mondial en PPA, mais l’Afrique et le Moyen-Orient seulement
5,9%; de même, l’Afrique et le Moyen-Orient ne participent qu’à hauteur de 6,6% des
exportations mondiales, contre près de 20% pour la région d’Asie citée.
Cette situation s’explique par le positionnement des pays africains sur des productions
peu propices au développement, notamment celles de produits agricoles ou miniers, dont
les cours ont été orientés à la baisse depuis les années quatre-vingt.
147