L’EMPHYSEME.
I. Définition de l’emphysème.
A. Définition générale.
L’emphysème est une des anomalies retrouvées fréquemment dans les BPCO.
Ce sont des lésions anatomiques, caractérisée par une destruction des voies aériennes au-delà des bronchioles
terminales avec une perte de la force du recul élastique avec également une diminution de la surface alvéolaire.
Il y a une perte des structures élastiques du poumon, distension du parenchyme pulmonaire.
Ca se passe au de là des bronchioles terminales : acinus qui est une zone fonctionnelle = zone où il y a des
échanges (bronchiole respiratoire, canal alvéolaire, sac alvéolaire, alvéole).
B. Conséquences.
S’il y a une perte des structures élastiques du poumon :
- réduction des débits expiratoires : c’est un trouble ventilatoire obstructif distendu : la distension du
parenchyme pulmonaire donc il y a une augmentation du volume résiduel, la CPT va être également
augmentée (le patient aura plus de volume mais ce sera du volume inefficace) et l’indice de Motley est
augmenté (VR/CPT) et va dépasser 25%.
- Altération des échanges gazeux (détaillés ensuite en fonction du type d’emphysème).
- Stigmates morphologiques : thorax en tonneau, distendu avec des côtes horizontalisées (thorax dilaté).
- Radio pulmonaires :
Coupoles diaphragmatiques plus basses (normalement T7 – T8 si en dessous, on parle de distension)
donc, en dessous du 8ième espace inter costal et donc les coupoles vont s’aplatir (elles seront donc
inefficaces).
Hyperclartés (en noir sur la radio) = zone de dilatation.
- Explication du schéma : il y a une faible course en inspiration donc il est inutile de faire travailler le patient
en respiration abdomino – diaphragmatique
- Soulèvement du thorax d’un bloc (du à la perte d’élasticité pulmonaire).
- Dilatation du thorax + les coupoles descendent, le poumon est allongé donc il y a un étirement des
bronches qui va favoriser le collapsus.
- La dilatation du thorax provoque un étirement axial des bronches diminuant ainsi le calibre ce qui va
majorer le trouble ventilatoire observé avec en plus un risque de collapsus expiratoire.
C. Rappel du rôle des fibres élastiques du poumon.
- elles permettent l’expiration passive au repos.
- Elles contribuent à l’efficacité de la ventilation d’effort.
Dans l’emphysème, les structures élastiques sont soit détruites, soit rendues non opérationnelles du fait d’un
envahissement fibreux. Les alvéoles pulmonaires sont donc dilatées et perdent leur aptitude fondamentale à se
vider spontanément.
D. Différentes formes d’emphysème.
1. L’emphysème pan – lobulaire ou pan – acinaire.
- atteinte localisée aux bronchioles respiratoires et aux canaux alvéolaires ce qui correspond au sommet de la
pyramide acinaire. La périphérie (= alvéole) est respectée. L’emphysème centro – lobulaire est l’apanage
du fumeur, inhalation de la fumée de cigarette est la cause la plus fréquente (attention au fumeur passif). Il
est presque toujours associé à de la bronchite chronique. Il y a un effet shunt = territoire pulmonaire
vascularisé mais mal ventilé car les bronchioles sont très bien vascularisées mais l’air stagne au niveau
centro – lobulaire donc pas de ventilation.
- Prédomine sur les parties postérieure et supérieure des poumons.
- Blue bleather : lèvres bleus, bouffi.
2. L’emphysème centro – lobulaire ou centro – acinaire.
Il s’agit d’une destruction harmonieuse de tous les constituants de l’acinus : tout est détruit. Il n’y a pas d’effet
shunt.
Le volume pulmonaire global est augmenté alors que le nombre d’alvéoles et les interfaces air / sang sont
réduits.
On a une répercussion au niveau des gaz du sang quand 70% du territoire pulmonaire est atteint. L’emphysème
est plutôt diffus mais prédomine plutôt au niveau des lobes inférieures ce qui peut provoquer une vascularisation
des sommets.