APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème 31/10/2014 ABECASSIS Anna L3 CR : REYNAUD Théo Appareil respiratoire Pr Pascal Thomas 14 pages Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème Plan A. Notions d'anatomie B. Définition de l'emphysème C. Facteurs étiologiques I. Bronchopulmonaires II. Cardiaques-Hémodynamique III. Périphériques-musculaires IV. Psychogènes V. Evaluation D. Traitements I. Traitement du syndrome obstructif II. Traitement de la dénutrition, atrophie et fatigabilité musculaire III. Traitement psychologique IV. Traitement des syndromes obstructifs, de l'inadéquation ventilation/perfusion, des troubles mécaniques ventilatoires et des troubles hémodynamiques V. Traitement de la destruction de l'échangeur E. Indications des traitements A. Notions d'anatomie Rappels : Les bronches terminales donnent lieu aux sacs alvéolaires, qui contiennent les alvéoles, constituant l'interface entre l'air et la vascularisation et où se produit les échanges gazeux entre O2 et CO2 avec le sang. B. Définition de l'emphysème C'est un processus destructif , il faut imaginer des trous dans le parenchyme pulmonaire. Sur cette image, on voit un emphysème centrolobulaire, c'est celui qui prédomine chez les fumeurs. La fumée de tabac va préférentiellement dans les zones apicales (lobe supérieur, segment apical du lobe inférieur etc...) simplement parce que l'homme est bipède et que la fumée remonte. 1/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème Ceci est lié directement à l'agent pathogène, la fumée de tabac, mais les substances carcinogènes peuvent induire un cancer du poumon dans ces mêmes zones. C'est également le cas des maladies infectieuses comme la tuberculose : cette fois-ci le vecteur est l'air. Les cavernes tuberculeuses seront aussi présentes dans ces zones apicales. →EMPHYSEME – Distension anormale et permanente des espaces aériens en aval des bronchioles terminales (commence donc avant l'alvéole) – Avec destruction des parois alvéolaires – Mais absence de fibrose (malgré l'émergence récente du fibro-emphysème) – C'est un processus diffus, évolutif (si la cause qui l'engendre persiste) et irréversible Chaque inhalation de tabac produit une destruction et cette destruction est irréversible. ➢ Pathogenèse La fumée de tabac contient 5000 à 8000 composants (nicotine, phénols, gaz rares, radicaux libres) qui inactivent les anti protéases et facilite ainsi la destruction tissulaire. Cette action toxique est directe sur le tissu pulmonaire en particulier alvéolaire. Même si elle prédomine au niveau de l'alvéole, elle se fait partout (sur les bronches, à tous les niveaux). 2/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème ➢ Histopathologie Voici deux coupes sagittales cadavériques : A gauche : emphysème post tabagique (95% des cas), l'atteinte est hétérogène (même si elle concerne les deux lobes on voit une prédominance pour les zones apicales du poumon). A droite : emphysème pan lobulaire (plus exceptionnel), on voit une atteinte de façon homogène de l'ensemble du lobule. L'emphysème pan lobulaire est observé dans les déficits congénitaux tels que le déficit en alpha 1 antitrypsine ou antiprotéases. C'est le ''poumon évanescent'' : il a l'aspect d'une vaste éponge, l'atteinte est diffuse et homogène. L'atteinte histopathologique différente est à l'origine de 2 présentations cliniques différentes. Dans la réalité les emphysèmes centrolobulaires très avancés, même si ils commencent par le centre du lobule, vont finalement atteindre l'ensemble du lobule et donneront l'aspect d'un emphysème pan lobulaire. Il faut tout de suite faire la différence avec la bulle d'emphysème, qui peut être une destruction très localisée du parenchyme alors que le parenchyme environnant est relativement conservé. Ici on voit une destruction bulleuse de la partie supérieure du poumon gauche alors que la partie inférieure de ce même poumon est bien conservée, tout comme le poumon controlatéral. Si on peut supprimer la bulle cela améliore les symptômes : c'est la seule situation dans laquelle l'indication chirurgicale est aisée. 3/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème C. Facteurs étiologiques Les motifs de consultation sont le plus souvent la dyspnée, il faut analyser cette dyspnée afin de déterminer les causes associées et les causes prédominantes dans le but de traiter. Il existe plusieurs causes de dyspnée : bronchopulmonaires, cardiaques, musculaires et centrales. I. Bronchopulmonaires a. Syndrome obstructif Le syndrome obstructif fonctionnel respiratoire est dû à une altération qui porte principalement sur les débits alors que les volumes respiratoires sont conservés. La courbe débit-volume est étêtée, le patient n'arrive pas à obtenir le débit normal expiratoire. L'inspiration globalement est superposable au sujet sain mais l'expiration est plus difficile. Alors que dans un syndrome restrictif, les volumes sont atteints mais pas les débits. Dans l'emphysème on va avoir ce prototype de syndrome respiratoire (schéma du milieu). C'est le tissu élastique qui maintient ouvert les bronchioles terminales. Or dans l'emphysème, il y a une destruction du tissu élastique de soutien autour des voies aériennes distales. Par conséquent dans l'emphysème, ce qui maintient les voies aériennes distales ouvertes, c'est le débit aérien. En fin d'expiration il y a un collapsus et donc une obstruction des voies aériennes distales. → il y a une perte de la force de rétraction élastique, collapsus expiratoire des voies aériennes distales. Ceci explique le signe du sifflet observé chez l'emphysémateux sévère: en fin d'expiration, il réduit le calibre de sa bouche de façon à maintenir ses bronchioles ouvertes. 4/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème i. Bronchite chronique et emphysème Dans l'immense majorité des cas le patient a une bronchite chronique caractérisée par : – Une inflammation chronique de la muqueuse des bronches – Un œdème inflammatoire de la muqueuse. En effet la muqueuse est épaissie, réduisant ainsi le calibre de la bronche et participant au syndrome obstructif – Une muqueuse œdémateuse qui sécrète un contenu visqueux participant au syndrome obstructif – Une surinfection bactérienne (expectorations purulentes qui réduisent le calibre des bronches et majorent le syndrome obstructif) ii. Bronchectasies Le processus destructif peut aussi concerner les voies aériennes plus proximales ce qui entraîne les dilatations des bronches. On les voit en post tuberculeux, dans la mucoviscidose, mais on les voit aussi chez des bronchopathes chroniques qui développent, suite à des infections récurrentes de l'arbre respiratoire, des destructions des bronches plus proximales, comme sur l'image ci-dessus des bronches segmentaires. Augmentation du calibre de ces bronches qui n'ont plus aucune motricité, un épithélium dont la composante ciliaire a quasiment disparu, ce sont en réalité des sacs de pus. Le patient peut avoir un emphysème prédominant avec également des bronchectasies, cela fait partie des éléments à rechercher en premier sur des examens radiologiques. iii. Bronchoconstriction La bronchoconstriction intervient aussi pour réduire le calibre des bronches, et concerne des bronches de calibre proximal. On connaît bien le rôle directement bronchoconstricteur du tabac. En faisant souffler un fumeur avant et après une cigarette on aperçoit une différence de débit du peak-flow qui peut atteindre 20-25% L'asthme (réaction allergique ou maladie intrinsèque) est une pathologie qui se caractérise par une bronchoconstriction. Il n'y a aucun intérêt à donner des bronchodilatateurs chez un malade à un stade avancé de destruction parenchymateuse. 5/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème iv. Asthme et emphysème Quand on a une bronchoconstriction et des phénomènes inflammatoires récurrents, on a un remodelage de l'arbre respiratoire distal. Ces remaniements tissulaires de la paroi bronchique sont réversibles au début. Mais lorsque le degré de sclérose (lié à l'inflammation) devient irréversible, il peut y avoir remodelage avec sténose bronchique, qui initialement était fonctionnelle et devient organique. v. Trachéo-bronchomalacie L'atteinte du tissu élastique se fait aussi au niveau de la trachée. Il y a collapsus à l'expiration (obstruction complète des bronches à l'expiration). Si la trachéo-bronchomalacie est la cause prédominante de la dyspnée, les β-2 mimétiques n'auront aucun effet. Il existe un traitement endoscopique qui consiste à brûler au laser les parois afin de créer une inflammation qui va se transformer en sclérose et rigidifier ainsi le système. b. Inadéquation ventilation/perfusion ➢ Hétérogénéité de répartition 6/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème Sur un emphysème développé on a des zones distendues c'est à dire qu'elles sont ventilées mais pas perfusées (zones noires sur la radio précédente), plus ces zones se distendent et plus elles compriment le parenchyme avoisinant. • • Effet d'espace mort = zones ventilées mais mal perfusées (il ne sert à rien de ventiler ces zones) Effet shunt = le sang passe au travers du parenchyme sans être oxygéné et sans effectuer l'épuration du CO2 Sur un même poumon on peut avoir des zones avec un effet shunt et des zones avec un effet espace mort. Tout ceci aura un retentissement sur la gazométrie. Sur cette scintigraphie de perfusion, les zones noires sont bien perfusées, les blanches sont mal perfusées. Si on peut traiter, supprimer les zones distendues, on pourra réduire l'effet espace mort, mais on va majorer ou faciliter la ventilation des zones qui étaient auparavant comprimées (effet shunt). C'est la base des traitements mécaniques, chirurgicaux ou endoscopiques de réduction du volume pulmonaire. 7/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème c. Trouble de la mécanique ventilatoire Sur ce cliché d'un emphysème évolué on voit une distension du thorax, un thorax en tonneau, globuleux. Les coupoles diaphragmatiques sont aplaties, et cela retentit directement sur l'action mécanique du diaphragme, car l'amplitude de la contraction sera faible (réduction d'efficacité de la coupole diaphragmatique) Si on peut modifier ce volume pulmonaire, on facilite le travail du diaphragme pour assurer un remplissage correct du poumon. d. Destruction de l'échangeur Au fur et à mesure que le processus destructif évolue on va avoir une destruction de l'échangeur. Les échanges à travers la membrane alvéolo-capillaire sont impossibles, entraînant une augmentation des résistances vasculaires et développement d'une HTAP, signe d'extrême gravité de la maladie, critère essentiel pour indiquer une transplantation pulmonaire. II. Cardiaques- Hémodynamiques C'est l'atteinte cardiaque liée au tabac, il peut y avoir en plus de l'emphysème des lésions coronaires, une insuffisance cardiaque gauche. Dans l'emphysème, le tissu de soutien ne soutient plus, cela favorise le collapsus dynamique du réseau capillaire. La distension gazeuse comprime le cœur : compression de la veine cave et des cavités droites par l'hyperinflation (tamponnade gazeuse) 8/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème La distension gazeuse diminue le retour veineux au cœur et altère la fonction cardiaque. Il existe un signe clinique chez l'emphysémateux : il n'a pas de dyspnée lorsqu'il est allongé/assis, et quand il se lève et qu'il marche un peu, on remarque une augmentation dramatique de la dyspnée (parfois, on pense même que le patient joue la comédie...) il respire de plus en plus vite ; et plus il respire, plus il aggrave le phénomène hémodynamique de compression et moins son système cardiorespiratoire s'adapte à l'effort. III. Périphériques = musculaires Il s'agit de la dénutrition, l'atrophie, la fatigabilité musculaire. Quand on est essoufflé à l'effort on limitera alors ses efforts. On ne fait donc pas marcher ses muscles Lorsqu'on plâtre un bras, en enlevant le plâtre on remarque que le bras a diminué de volume, car il n'a pas été mobilisé. Avec les emphysémateux c'est pareil ! Il faut encourager l'activité physique : le fait de ne rien faire aggrave le phénomène, donc il faut faire des efforts pour éviter l'atrophie musculaire. C'est la base des programmes de la réhabilitation des insuffisants respiratoires chroniques. On peut réduire la dyspnée en améliorant la capacité à l'effort. Chez le malade hypoxique chronique les voies métaboliques vont très vite être compensées : il met en route la glycolyse anaérobie, ce qui se traduit par la production d'acide lactique. C'est le principe des crampes, lorsqu'on est en hypoxie relative on met en route la glycolyse anaérobie et on n'utilise plus le cycle de Krebs. Quelqu'un qui est essoufflé et qui ne fait pas d'effort a une diminution de sa masse maigre due à une atrophie musculaire. ''Et comme il ne fait pas d'effort et qu'il s'emmerde il bouffe'' (dixit le prof) 2 morphotypes : – soit il mange et il devient obèse (morphotype du blue bloater) – soit il est complètement dénutri (morphotype du pink puffer). IV. Centrales Ce sont les causes psychologiques. On devient de plus en plus marginalisé du fait de l'incapacité à faire des efforts, c'est une spirale qui mène à la dépression sévère et confine à l'invalidité. 9/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème V. Évaluation ➢ Classification GOLD à connaître ++ FEV1 (Forced expiratory volume in 1 sec) = VEMS (Volume expiratoire maximal seconde) FVC (Forced vital capacity) = CVF (Capacité vitale forcée) Classification du degré de gravité de la BPCO fondée sur les données de la fonction respiratoire. ➢ Échelle du MRC (peu importe, il existe aussi l’échelle de Sadoul) ➢ Index de BODE (ne pas retenir dans les détails) On évalue le VEMS, la distance parcourue au test de marche en 6 minutes, la dyspnée, et l'IMC. D. Traitements I. Traitement du syndrome obstructif a. Sevrage tabagique On propose une consultation anti-tabac, des substituts nicotiniques ainsi qu'une prise en charge psychologique de la dépendance. On contrôle également les vaccinations (anti-grippale) et les co-morbidités liées au tabac. C'est la seule mesure susceptible de stabiliser la maladie. Elle est indispensable ! /!\ Le tabac est une drogue dure au même titre que l'héroïne (OMS 2000) 10/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème b. Bronchodilatateurs Si le sevrage tabagique a été obtenu et si la composante bronchoconstrictrice est importante. On réalise des EFR : on mesure le VEMS de base et post bronchodilatateurs (BD) pour justifier la prescription de BD. Si on a une augmentation supérieure à 15% en post BD on saura qu'il y a un état bronchoconstrictif conséquent et cela justifiera la prescription de BD. Par contre si on n'observe aucune différence pré et post BD on essaie de prescrire autre chose (du moins pour le moment). c. Aérosols Avec les aérosols on a la possibilité d'utiliser plusieurs types de traitement : – Fluidifiant : sérum physiologique pour aider à l'expectoration. – Anti inflammatoire : avec la corticothérapie inhalée. – Antibiotiques : quand les patients sont colonisés (ils n'ont pas de fièvre mais on trouve des germes multirésistants dans les sécrétions). d. Kinésithérapie respiratoire Elle revêt plusieurs formes, c'est un vrai travail de fond. Aide à l'expectoration, si la composante muco-purulente est présente. La spirométrie incitative permet de travailler les amplitudes. La kinésithérapie permet également d'effectuer un travail diaphragmatique. e. Drainage bronchique (non cité) f. Antibiotiques- corticoïdes (non cité) Utilisés dans le traitement des exacerbations. II. Traitement de la dénutrition, atrophie et fatigabilité musculaire Ce traitement consiste en une réhabilitation respiratoire : de la kinésithérapie respiratoire puis des séances de ré-entraînement à l'effort selon un programme personnalisé. On calcule la VO 2 max à l'arrivée du patient et en fonction de l'effort qu'il peut fournir, de son âge, ses comorbidités, on programme ses activités. On donne des conseils diététiques et on fournit une prise en charge psychologique et sociale. Une optimisation des thérapeutiques et une éducation thérapeutique du patient (ergonomie) sont également nécessaires. 11/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème III. Traitement psychologique IV. Traitement des syndromes obstructifs, de l'inadéquation ventilation/perfusion, des troubles mécaniques ventilatoires et des troubles hémodynamiques a. Chirurgicaux C'est la chirurgie de réduction du volume pulmonaire. « Elle est à l'emphysème ce que le lifting est aux rides » Elle consiste à enlever le parenchyme pulmonaire distendu pour améliorer la force de rétraction élastique du poumon. Comme pour le lifting, elle a pour conséquences de mettre le tissu pathologique dans des conditions de tension qui vont améliorer les propriétés mécaniques mais qui vont aggraver le phénomène. Elle est utilisée en tant que traitement palliatif transitoire et non en tant que traitement curatif. b. Endoscopique On supprime les zones distendues en mettant en place des valves unidirectionnelles dans les bronches qui drainent les espaces les plus distendus. Cela permet la vidange de la zone distendue et interdit son inflation : la valve bouche complètement l'orifice de la bronche. A l'inspiration, la valve se collabe, l'air ne passe pas. A l'expiration, la zone distendue se vidange progressivement. On peut obtenir de cette façon des atélectasies des zones distendues. Il faut souvent mettre plusieurs valves, et c'est cher. De plus, ce procédé ne peut être utilisé que s'il n'y a pas trop de ventilation collatérale. Or chez l'emphysémateux il y a une ventilation collatérale (le lobe supérieur peut être ventilé via des zones détruites). V. Traitement de la destruction de l'échangeur a. Oxygénothérapie On administre de l'oxygène – simple quand le malade et principalement hypoxique avec pour danger l'hypercapnie – ventilation invasive au départ intermittente puis permanente 12/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème b.Transplantation pulmonaire Elle représente une part majeure du traitement des insuffisants respiratoires. En France il y a environ 300 transplantations pulmonaires par an. E. Indications des traitements Éviction des facteurs de risque, programmes de vaccination (grippe, pneumocoque), à tous les stades. En fonction de la gravité de la maladie, on donne des BD courte durée, longue durée, des corticoïdes inhalés. La réhabilitation commence très rapidement, on incite les gens à pratiquer une activité physique : la marche. Les problèmes commencent réellement lors de l'indication de l'O2 et de la ventilation non invasive (VNI). Ceci est principalement fondé sur la présentation clinique (morphotype, présence du signe du sifflet, critères gazométriques, hypercapnie non compensée). Le but de la VNI est d'éviter la ventilation invasive = stade terminal. 13/14 APPAREIL RESPIRATOIRE- Intégration des concepts physiopathologiques dans les bases de traitements médicaux, physiothérapeutiques et chirurgicaux : exemple de l'emphysème La chirurgie de réduction de volume pulmonaire s'adresse aux emphysèmes hétérogènes uniquement . Il faut donc qu'il y ait dans le poumon des zones de parenchyme relativement sain. En réséquant les zones cibles pathologiques on va non seulement améliorer la mécanique ventilatoire globale, mais aussi améliorer le fonctionnement du parenchyme sain qui était jusque là comprimé par les zones distendues. Il faut que l'atteinte respiratoire soit réelle (ce n'est pas parce qu'on voit une mini bulle au scanner qu'on va foncer au bloc) mais pas trop grave en raison des risques : – VEMS compris entre 20 et 35 % – KCO*>20% ; PaO2 >50 mmHg ; PaCO2 <50 mmHg – Pas de comorbidités cardiovasculaires non contrôlées – Pas d'ATCD chirurgicaux – Pas de bronchomalacie/HTAP/bronchectasie/bronchoconstriction – IMC normal : si on veut améliorer la mécanique ventilatoire chez un obèse cela sera inutile du fait de l'hyperpression abdominale liée à l'obésité qui altère les mouvements du diaphragme *KCO= coefficient de diffusion du CO La transplantation pulmonaire est indiquée si l'atteinte est irréversible ou non améliorable par les thérapeutiques classiques conservatrices ; lorsque c'est la seule solution. On pèse le pour et le contre grâce à un faisceau d'arguments que voici:(il ne faut pas tout savoir par cœur, l'essentiel est de comprendre que l'indication d'une transplantation se fait après réflexion, et que si on ne fait rien le malade peut décéder dans les 2 ans – ne pas oublier que si on donne un poumon à quelqu'un qui n' a pas de chances de survie il sera gaspillé...) • • • • • • • Index BODE entre 7 et 10 ou au moins un des critères suivants : Antécédents d'hospitalisation pour décompensation avec hypercapnie > 50 mmHg VEMS < 20 % Th après bronchodilatation, ou détérioration rapide Hypoxémie < 55mmHg et/ou PaCO2 55mmHg au repos; TLCO* < 20 % Hypertension pulmonaire secondaire ou cœur pulmonaire ou les deux malgré l'oxygénothérapie Retentissement notable sur la qualité de vie Augmentation de la fréquence et de la sévérité des exacerbations *TLCO = facteur de transfert du CO Petite dédicace à Alexandra, pour le parallélisme entre ce cours sur la dyspnée et cette image : 14/14