centrolobulaires de faible densité et/ou des plages en verre dépoli (bronchiolite respiratoire). Plus rares
sont les foyers de petites opacités centrolobulaires nodulaires et/ou linéaires branchés (arbre en
bourgeons) dus à des impactions et/ou des infections bronchiolaires. À l'inverse, le remodelage pariétal
bronchiolaire ne s'exprime que par des signes indirects : plages hypodenses par hypoperfusion sans
destruction de l'architecture pulmonaire et qui, du fait du contraste avec les zones normalement
ventilées, créent un aspect de perfusion en mosaïque. Le piégeage expiratoire est aussi une
expression de l'obstruction luminale
bronchiolaire secondaire au remodelage.
Mais en présence concomitante
d'emphysème pulmonaire, ce signe n'est
pas spécifique de remodelage. En effet,
en raison de la perte des attaches
alvéolaires des bronches induite par la
destruction emphysémateuse, les
lumières bronchiolaires se collabent de
façon exagérée à l'expiration. Une
approche quantitative du piégeage induit
spécifiquement par le remodelage
bronchiolaire peut être obtenue en
soustrayant le volume pulmonaire
expiratoire du volume inspiratoire, après
avoir éliminé les voxels d'emphysème du
volume d'intérêt par seuillage densitométrique. Ainsi, ne sont pris dans l'analyse quantitative que des
voxels ayant une valeur d'atténuation comprise entre
-
810 et
-
950 UH.
L'épaississement pariétal bronchique est aussi un excellent marqueur indirect du remodelage pariétal
bronchiolaire. Des logiciels d'analyse d'images dédiés à l'analyse quantitative des dimensions
bronchiques sont actuellement disponibles. Ces logiciels permettent : 1) une extraction 2D/3D
automatique du contour aérique de l'arbre trachéobronchique et de son axe central ; 2) l'obtention
interactive d'autant d'images nécessaires des sections bronchiques reconstruites strictement
perpendiculaires à l'axe bronchique ; 3) la segmentation automatique des contours interne et externe
des sections bronchiques. Les surfaces de section bronchique ainsi segmentées sont automatiquement
mesurées et rapportées à la surface totale de la section bronchique (Fig. 2). Ces valeurs obtenues chez
des patients BPCO ont démontré être corrélées avec le degré de sévérité de l'obstruction fonctionnelle
et le degré de remodelage pariétal des bronchioles mesurées en histologie. Ainsi, cette mesure
quantifiée de la surface de section pariétale bronchique peut être utilisée comme une alternative à la
mesure du remodelage pariétal bronchiolaire qui n'est pas décelable en scanographie.
Ces méthodes d'analyse ne sont pas pour l'instant utilisées en routine clinique. Elles restent réservées
à la recherche clinique et translationnelle. Seule une standardisation et une validation à grande échelle
des méthodes permettront à terme une utilisation plus large. Une évaluation préalable de la variabilité
des mesures sur des acquisitions successives sera nécessaire avant une utilisation dans le suivi
longitudinal des patients.
D'autres méthodes peuvent venir en complément pour explorer la fonction pulmonaire. Il est possible de
mesurer de façon globale et régionale la perfusion pulmonaire par angioscanographie si on a de la
chance de disposer d'un scanographe double source. L'usage de la double énergie peut aussi permettre
de mesurer la ventilation pulmonaire après inhalation de xénon. Toutefois, ces méthodes sont pour
l'instant réservées à la recherche et ont l'inconvénient d'être irradiantes. Aujourd'hui, c'est l'IRM qui est
l'option de première intention pour compléter la scanographie dans l'exploration morpho
-
fonctionnelle
des patients BPCO. Hans
-
Ulrich Kauczor nous fera part de toute son expérience pour décrire toutes les
options offertes par cette modalité : mesure globale et régionale de la perfusion pulmonaire,
quantification du flux sanguin pulmonaire, évaluation de la ventilation et de la mécanique respiratoire.
Légendes des figures
Fig. 1
- Analyse quantitative par densitométrie de l'emphysème chez un patient BPCO (seuillage à
-
960
UH après une acquisition scanographique multicoupes). Les voxels ayant une valeur d'atténuation
inférieure à
-
960 UH sont segmentés et codés en couleur rouge. L'air dans la trachée et les bronches
proximales est extrait du volume calculé. Le logiciel calcule le volume d'emphysème et le volume
pulmonaire de façon globale et à poumons séparés.
Fig. 2
– Analyse quantitative des surfaces de section pariétale bronchique chez un patient BPCO.
Reconstructions 3D du contenu aérique et de l'axe central de l'arbre trachéobronchique. Exemples de