PAT - Angor 5/13
3. Différents types d’angor
Ces maladies cardiaques ischémiques représentent un ensemble de pathologies ayant toutes
pour origine un apport insuffisant en oxygène au cœur. Très souvent, ces pathologies sont
caractérisées par des épisodes de gène, une douleur constrictive qui irradie souvent vers les
mâchoires, les épaules et le bras gauche. Elles peuvent être objectivées (détectées) par l’ECG.
Il existe divers stades de gravité, qui vont de l’ischémie silencieuse ou asymptomatique jusqu’à la
mort subite.
Les différents stades sont :
- L’ischémie silencieuse
Elle n’est pas décelée par le patient, mais elle est objectivable par des signes au niveau de l’ECG.
- L’angor stable = angine d’effort stable.
Les signes se déclenchent de manière assez reproductible au-dessus d’un certain seuil d’effort.
Cette angine cède au repos (les signes disparaissent quand le patient est au repos).
Origine : présence de plaque d’athérome qui obstrue partiellement la lumière et donc va
perturber le flux sanguin.
Conséquence : la demande accrue d’oxygène par le cœur au travail ne pourra pas être satisfaite.
- L’angor instable :
C’est une aggravation de l’angor stable. Elle consiste en une augmentation de l’intensité et de la
fréquence des crises et quelques fois on observe la survenue des crises au repos ou après des
efforts minimes. Cet angor est dangereux car il peut conduire à l’infarctus de myocarde.
Origine : apparition de fissures ou érosion de l’endothélium qui recouvre la plaque d’athérome.
Conséquence majeure : déficit local de facteurs vasoprotecteurs produits par les cellules
endothéliales (NO, prostacycline : PGI2). Ces deux sont des facteurs vasodilatateurs,
vasorelaxants et de puissants anti-agrégants plaquettaires. Quand l’endothélium est altéré, il y
aura un contact direct du sang avec le sous-endothélium qui est thrombogène. Cela va favoriser
l’adhésion et l’agrégation des plaquettes. Ces plaquettes vont alors libérer de nombreux facteurs
qui vont favoriser le thrombus et la vasoconstriction :
- Sérotonine (qui est dans les granules denses des plaquettes et qui est vasoconstricteur)
- ADP (puissant agrégant plaquettaire)
- Thromboxane A2 (vasoconstriction + activation plaquettaire)
Il y aura également recrutement de macrophages et de leucocytes qui vont aussi libérer des
facteurs qui vont activer la paroi vasculaire : le PAF (Facteur Activateur des Plaquettes).
Tous ces effets vont contribuer à faire grossir le thrombus et cela peut aller jusqu’à l’obstruction
complète de la lumière du vaisseau sanguin. Le thrombus est instable au début et peut se
désintégrer. Le flux sanguin peut arracher des microthrombi (ou emboles) qui vont pouvoir
obstruer des capillaires. Ces microthrombi vont passer dans le sang, un thrombus peut se
reformer, puis se désintégrer… (cycle). C’est l’image clinique de l’angor instable.
C’est une situation très dangereuse.
- L’angor de Prinzmetal :
Il se développe au repos, dure souvent relativement longtemps et s’accompagne souvent de
troubles du rythme. Les signes sont dus à un vasospasme transitoire d’une ou plusieurs coronaires.
Le mécanisme qui explique cet angor est mal connu. Sur des coronaires saines, l’origine serait due à
une hyperactivité adrénergique de type 1 donc sensibilité accrue aux catécholamines. Sur des
coronaires athéromateuses (présence d’une plaque d’athérome), l’origine serait due à la libération
de substances plaquettaires vasoconstrictrices (sérotonine, TXA2, endothéline).