Module Psychiatrie : Les généralités et Classification des troubles Les Psychoses
2 ème Année Cours du 19/09/2005
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GENERALITES
La psychiatrie est une branche de la médecine à la différence près que la souffrance n’est pas
forcément visible et les troubles ne peuvent pas être mis en évidence par des examens
concrets (ex : radio, examen de sang, etc.).
La particularité du trouble mental est qu’il est fluctuant, en fonction du moment, de
l’interlocuteur, de l’alchimie entre le patient et le soignant (l’entourage…) d’où l’intérêt
d’avoir l’esprit clair.
Nous avons une position délicate en tant que soignant. La confiance qui va s’instaurer entre
nous et le patient va se faire en fonction de la qualité de la relation. A ce moment et au fur
et à mesure des entretiens, la confiance peut croître.
Par contre, il ne faut pas que la confiance soit superficielle, il faut une réelle conviction (le
patient sera sensible à l’attention que l’on va avoir envers lui soit par un dialogue, ou
autre…). Cette confiance est importante à atteindre pour que le patient accepte le traitement
qui lui sera proposé.
Pour identifier les troubles, on va chercher des repères que l’on va partager avec les autres et
avec soi même.
Le rôle est donc de soigner et la difficulté est de savoir reconnaître la souffrance.
Un trouble au sens psychiatrique du terme est une souffrance (souffrance physique,
souffrance d’adaptation, souffrance du quotidien…. ;)
Comment décider si la souffrance doit être traitée ? Si un patient demande de l’aide ou
quelques fois il ne demande rien.
Alors que faire pour les patients dans le déni de leur trouble ?
Définition du déni : c’est un mécanisme de défense archaïque par l’intermédiaire duquel la
réalité d’un fait évident est refusée entièrement ou partiellement.
Le déni est une défense pour le patient le soignant peut l’accepter en tant que tel mais quand
il a un trop grande importance, il faut être vigilant. En fonction de notre histoire personnelle
notre sensiblerie, on sera plus ou moins sensible au cas.
Il faudra donc faire appel à l’équipe pluridisciplinaire pour prendre la bonne décision, la
plus adaptée possible au patient..
« Les troubles psychiatriques sont assez rares dans la population, mais sont prenants (mobilise
du temps, de l’énergie, de l’émotion, de la réflexion) » ; d’autant que le trouble
psychiatrique peut être :
Très banal, léger, plutôt amusant
Gravissime qu’en le pronostic vital ou fonctionnel est engagé.
Idées suicidaires.
Aux soignants d’être attentifs.
D’où l’importance du soignant de se remettre en question interdisciplinaire, ne pas se fier
qu’à l’apparence du patient.
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L’apparence peut être :
Ce que l’on perçoit à travers ce que l’on voit,
Ce que l’on perçoit à travers ce que l’on entend,
Le 6 ème sens (à respecter même si ce n’est pas conventionnel)
Empathie : notion entre sympathie et antipathie. On fonctionne dans un cadre éthique.
L’éthique : ne pas nuire au patient.
La notion du handicap :
Handicap physique (jambe en moins, rein en moins….)
Handicap mental plus difficile à reconnaître. On a le souhait de porter assistance à
quelqu’un que l’on perçoit en souffrance. Un handicap tant physique que psychique
n’enlève pas à la personne ses droits (nous sommes tous égaux . Cf loi de mars
2005).
Distinction entre le factuel/émotionnel :
Le factuel : les faits, la réalité.
Emotionnel : émotion que dégage le patient et qui nous envahit aussi. Quand nous
sommes envahis, nous sommes paralysés, sidérés, traumatisés.
Sidéré : ralentissement de la pensée ou accélération de la celle-ci. Quand nous
sommes submergés par l’émotion, on doit essayer de gérer, de continuer à réfléchir.
Le psychopathe est capable de sidérer.
Le psychopathe : c’est un individu qui à des moments de sa vie a des comportements
psychotiques.
La psychose : C’est un trouble mental présentant un délire et/ou une dissociation ou il y a :
Une perte de contact avec la réalité,
Une méconnaissance du trouble.
Le transfert : correspond à la projection de représentation (images) sur autrui. Il est
caractérisé par des mouvements affectifs qui peuvent être positifs (si sentiments amicaux) ou
négatifs (lorsqu’il existe une agressivité, une hostilité).
Le contre-transfert : désigne les effets de l’influence du soigné sur la sensibilité
(inconsciente) du soignant.
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GENERALITE SUR LES PSYCHOSES ET
CLASSIFICATION DES TROUBLES
Classification des troubles :
- avantage : langage commun.
- Inconvénients : on se limite à des cas, on va être général. On aura à l’esprit telle
personne a ce trouble, et on aura aussi à l’esprit que cette personne est unique et que
l’on s’adressera à elle de façon personnelle.
1 LES PSYCHOSES
1.1 Définition
Trouble mental présentant un délire et/ou une dissociation. On dira de la sorte que les
symptômes psychotiques se regroupent en deux syndromes :
Un syndrome délirant
Un syndrome dissociatif.
1.2 Remarques
Des symptômes névrotiques sont possibles dans les psychoses.
Les symptômes psychotiques excluent le diagnostic de névrose. C'est-à-dire que si
il y a délire et/ou dissociation on ne parle pas de névrose.
Il y a une perte de contact avec la réalité partielle ou totale (au sens commun
….expl : Oh une table et dit Oh un éléphant).
Il y a en général une méconnaissance du trouble.
Dans les psychoses, le pronostic est généralement grave.
Les psychoses peuvent être aiguës et chroniques.
Le risque morbide des psychoses est de 2 %.
1.3 Le syndrome délirant
1.3.1 Il existe deux critères
Le sujet émet des idées en opposition évidente avec la réalité.
Le sujet a une conviction vis-à-vis de ses idées partielles, totales, fluctuantes
(expl : en regardant la table il est persuadé de voir un éléphant et le soutien…). La
réalité n’est pas évidente à cerner au niveau des soignants.
1.3.2 Les mécanismes du syndrome délirant
C’est le processus par lequel l’idée délirante s’édifie.
Il existe plusieurs processus possibles :
L’intuition : le sujet admet comme réel et vrai une idée fausse sans vérification,
sans tentative de justification logique. Il en a connaissance de façon immédiate et
intuitive.
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L’interprétation : c’est l’explication erronée d’un fait réel.
L’imagination : il y a une construction d’un monde, d’évènements, de situation
où généralement la personne joue le premier rôle.
L’illusion : il s’agit d’une perception réelle mais dénaturée (expl : on voit un
nuage on image une forme : construction de l’esprit. L’illusion peut toucher tous les
sens (expl : le tic tac d’une horloge peut devenir « t’es mort-t’es mort »).
L’hallucination : perception sans objet à percevoir. On classe celles qui sont :
Hallucinations psychosensorielles : c'est-à-dire hallucination par
l’intermédiaire des sens ; l’objet halluciné est à l’extérieur et distant du sujet
(expl : sensation de froid : piqûres) ou cénesthésiques : sensibilité interne
(expl : j’ai un serpent dans le ventre …).
Hallucinations psychiques : on parle de voix intérieure (voix isolée,
conversation) sentiment d’intrusion car on la sensation d’avoir quelqu’un dans
sa pensée. En France, on parle d’automatisme mental.
Automatisme mental : autonomisation et mécanisation d’une partie de
l’activité psychique (expl : la personne dit j’ai des voix dans ma tête que je
n’arrive pas à contrôler…). Certaines personnes parlent de vol de pensée,
d’échos de la pensée et de commentaires des actes.
1.4 Les thèmes
Hypochondriaque : idées fausses concernant le corps ou son fonctionnement.
Persécution : on cherche à nuire physiquement ou moralement.
Mégalomaniaque : thème de toute puissance de grandeur….
Influence : on a l’impression d’être agile.
Jalousie.
Erotomanie : conviction délirante d’être aimé.
Idée de référence : c’est le sentiment d’être l’objet de l’intérêt d’autrui.
Mystique : union de l’âme avec dieu par l’extase et la contemplation. Un mystique
c’est celui qui cherche à entrer en communication avec dieu par l’extase et la
contemplation. Celui qui l’observe le trouvera bizarre. Il existe beaucoup de
patient qui dégagent quelque chose de mystique ou bizarre.
Religieux : ex : j’ai vu dieu, j’ai parlé au christ. Il faut croire leur parole, c'est-à-
dire qu’il faut prendre au rieux la parole pour faire preuve de respect et
entretenir un bon relationnel à la base de la confiance.
Messianisme : c’est quelqu’un qui a une mission, c’est souvent relié au thème
mystique.
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1.5 Des caractéristiques structurales
Est-ce que le délire a ou n’a pas de structures ? On va parler de :
1.5.1 Degré de systématisation
On va parler de degré de systématisation ; on va dire qu’il va être systématisé ou non.
Il sera systématisé quand :
Le développement est cohérent ou ordonné (expl on a
l’intuition d’être trompé alors on va le faire espionner ;
c’est cohérent).
Il sera non systématisé quand :
On a l’intuition qu’on est trompé par expl et que l’on va
se mettre à sauter à cloche pied. Réaction sans rapport
on dit qu’il est polymorphe : enchevêtrement de thèmes
multiples sans recherche d’enchaînement logique.
1.5.2 Le Degré d’extension
Le degré peut être envahissant c'est-à-dire par expl on est persuadé que tout le monde sait
que je suis trompé, la caissière, le pharmacien…
1.5.3 La participation émotionnelle
Le délire peut être vécu de façon différente soit rien ne transparaît soit on explose.
1.5.4 La vitesse d’apparition, de disparition
L’idée peut rester deux heures puis disparaître de suite ou peut perdurer.
1.6 Syndrome dissociatif
On va parler de rupture de l’unité psychique et de cette manière le sujet apparaît bizarre
impénétrable, hermétique, détaché du réel. On va parler de la notion de la personnalité :
personnalité d’un individu qui rend compte de l’harmonisation de l’affect, de la pensée et du
comportement. Généralement, pour une personnalité on imagine quelqu’un avec une pensée et
une expression liées.(expl je gagne au loto je ris aux éclats je suis heureux ).
Le syndrome dissociatif dans différents domaines :
1.6.1 Le syndrome dissociatif dans le domaine de l’intellectuel
On parlera de trouble du cours de la pensée (généralement la pensée suit le cours
de la conversation et quelquefois, on s’aperçoit qu’il y a un trouble de la pensée
qui s’exprime par un barrage qui correspond à un arrêt brusque du discours avec
une reprise de celui-ci sur le même thème ou un autre, sans qu le sujet ne semble
en prendre conscience.
Dans le cours de la pensée on décrira le Fading : c’est un engluement du
discours qui se ralentit pour reprendre ensuite spontanément son rythme
aussi le sujet paraît absent.
On parlera de trouble du langage : c’est l’incapacité à utiliser harmonieusement
les règles du langage et des mots.
On va voir apparaître de nouveaux mots : les néologismes.
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