Psychoses et urgence – DESC MU 2008

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Psychoses et urgence
Dr M. Ilongo
Psychiatre
Maison Blanche 22ème secteur
Données épidémiologiques
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Hazlett et coll. 2004:
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Aux USA, en 2000, près de 4,3 millions de passages aux
urgences pour un motif psychiatrique
Soit 5,4% de l’ensemble des admissions aux urgences
Diagnostics les plus fréquents: abus de substances (27%),
névroses (26%) et les psychoses (21%)
Brousse et Llorca 2006:
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Les patients admis aux urgences pour un motif psychiatrique
représentent 15% de l’ensemble des admissions
Parmi ces patients, 10% présentent un trouble schizophrénique
La prévalence de la schizophrénie aux urgences est donc la
même qu’en population générale soit environ 1%
50% des patients souffrant de schizophrénie rechutent dans
l’année qui suit le dernier épisode fécond
Motifs d’admission aux urgences
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Le plus souvent:
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Incohérence des propos
Trouble du comportement:
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attitude d’opposition, mutisme, état stuporeux,
état d’agitation, auto ou hétéroagressivité:
Colasanti et coll. 2007:
 Le diagnostic de trouble psychotique n’augmente pas le risque
d’agression ou de violence comparés aux autres diagnostics
psychiatriques.
 Les troubles de personnalité sont plus significativement associés à des
comportements agressifs que les troubles psychotiques.
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voyage pathologique…
Parfois pour un tout autre motif (par ex: des plaintes
somatiques). C’est la tonalité étrange des propos qui va alerter
le médecin des urgences
Démarche diagnostique
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Analyse sémiologique
Resituer le passage aux urgences dans l’histoire de la
maladie
Recueil d’informations auprès de l’entourage familial
et/ou soignant
Examen somatique +++ recherchant une psychose
organique
Bilan paraclinique:
–
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NFS, iono sg, glycémie, urée, créatininémie
Selon contexte:
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Alcoolémie, toxiques sanguins et urinaires
TDM cérébral (conférence de consensus 2003), EEG
Bilan infectieux…
Analyse sémiologique
Antécédents, biographie, TTT antérieur et actuel
– Délire: thèmes, mécanismes, organisation, évolution, mode
d’extension, retentissement sur la vie du patient et son
entourage
– Thymie et anxiété
– Syndrome dissociatif
Recherche de rupture de traitement, d’évènements
stressants
Distinguer les éléments symptomatiques aigus ou
exacerbés de manifestations chroniques
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Diagnostic étiologique
DSM IV R
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Schizophrénie
Trouble schizophréniforme
Trouble schizo-affectif
Trouble psychotique bref
Trouble délirant
Trouble psychotique induit
par une substance
Troubles de l’humeur avec
caractéristiques
psychotiques
Trouble psychotique dû à
une affection médicale
Classification française
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Schizophrénie
BDA
Délires chroniques non
schizophréniques
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PHC
Paraphrénie
paranoïa
Troubles de l’humeur
Psychoses organiques
Bouffée délirante aigue
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Délire d’installation brutal non systématisé
Polymorphisme des thèmes et des
mécanismes
Vécu du délire intense
Angoisse
Fluctuation des troubles thymiques
Dépersonnalisation et/ou déréalisation
Insomnie fréquente
Formes étiologiques de la BDA
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BDA primaire: sans facteur déclenchant évident
BDA secondaire à un facteur psychogène:
choc affectif, décès, mariage, isolement culturel…
-
BDA secondaire à une cause organique:
Prise de toxique, iatrogénie, infection, affection autoimmune, traumatisme crânien, tumeur cérébrale
Schizophrénie
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Episode aigu émaillant un trouble schizophrénique
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Les idées délirantes s’associent à un syndrome dissociatif
Risque de passage à l’acte souvent imprévisible, d’autant plus
élevé que le patient est dissocié et angoissé
Manifestations résiduelles d’un délire schizophrénique
–
–
Manifestations d’un délire plus ou moins enkysté, sans
réactivité particulière ni manifestation émotionnelle majeure
Rechercher ce qui motive la consultation: épisode anxieux,
trouble de l’humeur, affection somatique, inquiétude d’un
entourage qui ne connait pas le patient…
Schizophrénie: critères DSM IV-R
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Au moins 2 des manifestations suivantes pendant
une durée d’1 mois:
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–
–
–
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Idées délirantes, hallucinations
Discours désorganisé
Comportement désorganisé ou catatonique
Symptômes négatifs
Dysfonctionnement social/des activités
Persistances de symptômes pendant au moins 6
mois
Délires chroniques non
schizophréniques
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Psychose hallucinatoire chronique
Paraphrénie
Délire paranoïaque
 Rechercher une éventuelle dangerosité (persécuteur désigné
et/ou forte réactivité émotionnelle), des idées de suicide qui
constitueraient une indication d’hospitalisation en HO
Psychose hallucinatoire chronique
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Psychose délirante chronique basé sur le syndrome
d’automatisme mental qui en constitue le noyau
Idées délirantes plus ou moins systématisées dont le
mécanisme prévalent est hallucinatoire et dont les
thèmes les plus fréquents sont la persécution,
l’influence, la possession par un tiers.
Respect du jugement, de la vie affective, des
capacités intellectuelles
Paraphrénie
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= psychose chronique rare
Idées délirantes mal systématisées à mécanisme
surtout imaginatif, dont les thèmes sont volontiers
fantastiques, grandioses ou cosmiques
La pensée délirante coexiste avec une pensée
normale
Le patient reste adapté à la réalité extérieure, le
délire interfère peu avec la vie quotidienne du sujet.
Délires paranoïaques
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= psychoses délirantes chroniques se développant
sur une personnalité pathologique
Idées délirantes systématisées de mécanisme
surtout interprétatif
Caractère vraisemblable et pseudologique des
propos
3 types:
– Les délires passionnels
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–
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Les délires de revendication
Le délire érotomaniaque
Le délire de jalousie
Le délire d’interprétation (paranoïa)
Le délire de relation des sensitifs de Kretschmer
Troubles de l’humeur
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Dépression mélancolique:
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délire de culpabilité, d’incurabilité, de ruine, de
négation d’organe
symptomatologie dépressive associée
Manie délirante
–
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Idées délirantes de grandeur, de persécution,
mégalomanie, érotomanie
Elation de l’humeur, exaltation psychomotrice
Psychoses organiques
Psychose toxique, syndrome de sevrage
 Iatrogénie
 Epilepsie, TC, AVC, tumeur cérébral, SEP, encéphalite
infectieuse, démence, maladie de Parkinson
 Hypothyroïdie, Hypoglycémie…
Prudence s’il existe des signes de confusion, si les
hallucinations sont uniquement visuelles ou olfactives,
ou lors de la survenue brutale d’un épisode délirant
chez un patient de plus de 40 ans, sans antécédent
psychiatrique connu
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Conduite thérapeutique
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Réajustement thérapeutique et reprise d’un
suivi en ambulatoire
Hospitalisation (HL,HDT, HO)
Traitement psychotrope à visée anxiolytique
et/ou sédative
TTT de la cause dans le cas des psychoses
organiques
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