DU22016pharmacopsych..

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LES PHARMACOPSYCHOSES
PROBLEMES DE DEFINITION
 État psychotique survenant sous produit (drogue ou
médicament) pouvant soit disparaître à l’arrêt soit
perdurer
 État secondaire à la prise du toxique ou produit jouant
le rôle de catalyseur dans l’apparition d’un trouble
psychotique sous-jacent
 Tableau de psychose aigue ou chronique
LES PSYCHOSES AIGUES
 Tableau de Bouffée Délirante Aigue
 Apparition brutale et spectaculaire
 Délire aigu, réversible, polymorphe avec fréquence
des hallucinations visuelles et auditives, angoisse
massive, agitation, déréalisation,
dépersonnalisation, +/- auto ou hétéro agressivité,
trouble de la concentration, fluctuation de la
vigilance et de l’humeur, perte de cohérence du
discours. Note confusionnelle fréquente
 Délire de grandeur ou paranoïa aiguë
 Thématique délirante variable selon le produit
CARACTERISTIQUES
SELON LES PRODUITS
CANNABIS
• Drogue illicite la plus consommée en France pour ses
•
•
•
•
effets euphorisants
À dose élevée: troubles sensoriels avec
dépersonnalisation et déréalisation, phénomènes
délirant, hallucinatoire, maniaque ou dissociatif
Perception de voix, de sensations corporelles
anormales, de pensées étrangères
Signes maniaques: excitation paradoxale,
desinhibition, logorrhée, perte de la sensation de
fatigue, trouble du sommeil, engagement dans des
actions dangereuses
Signes dissociatifs: perte de contact avec la réalité
(environnement perçu comme étrange ou dangereux),
désorganisation des propos, discordance
 Le cannabis induit d’authentiques psychoses appelées
psychoses cannabiques (bouffée délirante aigue)
 Certains symptômes sont proches des symptômes de la
schizophrénie
 A l’heure actuelle il n’existe pas de démonstration que
l’usage de cannabis puisse déclencher des syndromes
schizophréniques sans vulnérabilité préalable
(personnalité avec traits schizotypiques)
COCAINE
 Drogue dont l’usage augmente le plus actuellement en
Europe
 Puissant stimulant du SNC
 Entraine une accélération psychique à l’origine de
troubles anxieux ou délirants
 Symptômes d’allure maniaque: bien-être,
desinhibition, idées de grandeur, tachypsychie,
logorrhée, agressivité,…
 Réaction paranoïaque aigue:
délire,hallucinations,comportements violents
AMPHETAMINES
 METHAMPHETAMINES (crystal, ice…)
dérivé puissant et dangereux. Psychostimulant majeur.
Le plus répandu au monde après le cannabis et la
cocaïne.
Effets comparables à ceux du crack (symptômes
maniaques) mais en descente possibilité d’état délirant
aigu: hallucinations, envies suicidaires, sentiment de
persécution, hétéro-agressivité
 ECSTASY (MDMA, MDA…)
effet stimulant et empathogène, état délirant aigu avec
hallucinations à forte dose, psychose (bad trip)
HALLUCINOGENES
LSD
Le plus puissant des hallucinogènes
Hallucinations (distorsions visuelles, hyperacousie,
synesthésies), perte de la réalité, bouffée délirante
Risque d’accident ou de suicide lié à l’état psychotique
(impression de pouvoir voler, comportement violent…)
Risque de flash-back
 PHENCYCLIDINE
Anesthésique détourné (PCP) retiré du marché, haut
potentiel hallucinogène et psychostimulant, réactions
violentes fréquentes (accès de rage)
 KETAMINE(Ket, Special K, Kit-Kat,
vitamine K)
Analogue structurel du PCP, effets dissociatifs avec
hallucinations, impression de sortir hors de son corps,
de flotter dans l’espace…
Antagonistes des récepteurs du
NMDA (activés par le glutamate)
 PCP, Ketamine, ibogaine,DMX,…
 effet schizophrénie-like : symptômes dissociatifs, perte
de contact avec la réalité, idées noires, agressivité et
levée des inhibitions avec réactions de violence
(suicide, homicide, auto-mutilation)
POPPERS/SOLVANTS
 POPPERS
effets euphorisants, désinhibiteurs, hallucinatoires
 COLLES/SOLVANTS
effets psycho actifs et hallucinatoires
NOUVEAUX PRODUITS DE
SYNTHESE
 Molécules synthétisées en laboratoire, imitent les
effets des différents produits illicites.
 150 nouvelles drogues de synthèse entre 1997 et 2010
 Production en Asie
 Vente: internet +++, magasins spécialisés (head shops,
smart shops)
 Milieu homosexuel (slam) et milieu festif alternatif
techno
 5 types: cathinones, cannabinoides, phénétylamines,
pipérazines, tryptamines
CATHINONES DE SYNTHESE
 Stimulant alcaloïde contenu dans les feuilles de khat
 Propriétés pharmacologiques similaires à celles de la
cocaïne ou des amphétamines
 3M (Mephedrone, MDPV, méthylone), 4-MEC,
pentedrone, NRG
 Chef de file: Mephedrone avec effet
methamphetamine like, vendue sous l’appellation
« sels de bain »
 Hallucinations, états délirants aigus
(pharmacopsychose), paranoïa induite
CANNABINOIDES DE SYNTHESE
 Vendu comme encens d’herbes naturelles
 Etat délirant aigu, état d’agitation, hallucinations,
paranoïa induite
PRISE EN CHARGE
THERAPEUTIQUE
 Surveillance ++++, hydratation, environnement
calme, protection du patient contre l’auto
agression
 Toujours examiner le patient, éliminer une
organicité
 Sédation pharmacologique de l’agitation
 Contention parfois nécessaire
 Orientation: Soins sans consentement si
nécessaire (demande d’un tiers, demande du
préfet)
SEDATION PHARMACOLOGIQUE DE
L’AGITATION
 Penser au traitement habituel + + +
 Privilégier une monothérapie et une voie orale
 Pas d’association de Benzodiazépines ni de




Neuroleptiques +++
Penser aux demi-vies et aux CI
Evaluer les risques
Délai d’action = 20 minutes mini
Informer le patient et l’entourage si possible des
choix thérapeutiques et effets secondaires
TRAITEMENT PSYCHOTROPE DE
L’AGITATION
2
classes thérapeutiques
les benzodiazépines (BZD)
Les neuroleptiques et anti
psychotiques


Etat d’agitation
Loxapine (LOXAPAC), cyaménazine (TERCIAN)
Ratio
efficacité/tolérance satisfaisant
Par voie orale de préférence sinon IM
Loxapac:50-100 gouttes ou 50 à 300mg/IM en 2 o u 3 prises
Tercian :25-100 gouttes ou 100 à 300 mg/j IM
 BENZODIAZEPINES
Voie orale de préférence sinon injectable
De demi-vie courte et d’action rapide:VALIUM 10mg per os ou
SERESTA 10 à 50 mg/j, en injectable Valium ampoule de 10 mg
ou TRANXENE ampoule de 20 à 50 mg
En cas de délire
Neuroleptique atypique (meilleure tolérance
neurologique)
Solian 400 à 800 mg/j, Risperdal 4 à 8 mg/j, Zyprexa
5 à 20mg/j

MISE SOUS CONTENTION





Jamais par manque de temps ou d’effectif.
En dernier recours quand il n’est plus possible de discuter
avec le patient (conditionne la future complaisance aux
soins)
Indications :
 État d’agitation avec acte auto ou hétéroagressif
 Prévention de fugue ou de risque de récidive élevé (si TS,
comportement violent)
 Nécessité d’effectuer une surveillance somatique
rapprochée sans l’accord du patient ( surveillance
scopique ou examens complémentaires itératifs
nécessaires )
Dans le calme.
Traitement oral puis injectable si refus du patient
LA CONTENTION PHYSIQUE








Acte thérapeutique
Image très dévalorisante pour le personnel des
urgences et pour le patient
Acte codifié, préparé et soumis à un protocole
Prescrite dans le dossier, datée et signée par un
médecin
Surveillance des points de contention, hémodynamie
Matériel adapté et personnel entraîné, en équipe
Mixité du personnel est souhaitable
La plus brève possible, le temps que la sédation
associée par les psychotropes prescrits permette sa
levée sans risque pour le patient ou pour un tiers
LES PSYCHOSES CHRONIQUES
 Installation progressive, tableau de psychose
dissociative chronique ou de syndrome de
dépersonnalisation marqué, vécu délirant,
polymorphe de type paranoïde non structuré, anxiété
permanente
 Potentiellement induites par tous les toxiques vus
précédemment
PSYCHOSES DE TYPE
SCHIZOPHRENIQUE
 Marquées par le triptyque dissociation, délire,
autisme
 Fréquence des manifestations déficitaires
 Le plus souvent toxique catalyseur d’un trouble
qui va perdurer
 Liées le plus souvent à une prise de cannabis et de
cocaïne
PSYCHOSES PARANOIAQUES
 Le plus souvent résolutives à l’arrêt du produit
 Délire interprétatif, à thématique persécutive, anxiété,
auto ou hétéro agressivité
 Liées le plus souvent à une prise régulière de cocaïne
ou d’amphétamines
PRISE EN CHARGE DES
PSYCHOSES CHRONIQUES
 Pas de spécificité
 Arrêt du toxique
 Nouveaux anti-psychotiques (Zyprexa, Risperdal,
Abilify)
 Prise en charge médico-psycho-sociale
CONCLUSION
 Réalité des patients vus en urgence:
polyconsommation+++
 Comorbidité entre troubles addictifs et
troubles psychiatriques fréquente
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