Les FRACTURES de l`EXTREMITE INFERIEURE du RADIUS

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Les FRACTURES de l’EXTREMITE INFERIEURE du RADIUS.
Mr Tortuyau
I.
Généralités.
- définition : elles se situent entre :
 l’interligne articulaire radio carpienne en bas.
 Une ligne située à 3 cm ou 2 travers de doigt au dessus de l’interligne
articulaire en haut.
- Rappels anatomiques :
 il peut être comparé à une pyramide quadrangulaire à base distale.
 Elle s’articule en dedans avec l’extrémité inférieure de l’ulna, en bas
et en dehors avec le scaphoïde et ne bas et en dedans avec le lunatum.
 Importance du ligament triangulaire : entre la face interne de
l’extrémité inférieure du radius et le processus styloïde ulnaire.
 Vue de face :
 Epiphyse radiale  regarde en bas, dedans, avant et une bascule
frontale de 25°.
 Ligne bi styloïdienne inclinée de 15° sur l’horizontale.
 Index radio-ulnaire inférieur = - de 2 mm  une ligne tangente
l’extrémité inférieure du radius et une autre tangente l’extrémité
inférieure de l’ulna  distance de 2mm entre les deux lignes.
 vue de profil : bascule sagittale de 10° vers l’avant.
- Autres :
 la plus fréquente : 15% de toutes les fractures du corps.
 Essentiellement :
 Chez la personne âgée, plutôt les femmes.
 Jeune adulte (le motard).
 Enfant (= ado  chute de roller).
 le traitement est souvent chirurgical chez l’adulte et orthopédique chez
l’enfant.
II.
Mécanisme lésionnel.
- essentiellement indirect :
 chute sur le talon de la main.
 La contrainte en hyper extension entraîne une tension antérieure et une
pression postérieure. Ce sont généralement des fractures tassement et
après réduction, il y a une perte de substance osseuse (d’où un
raccourcissement).
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 La contrainte en hyper flexion entraîne une tension postérieure et une
pression antérieure.
III.
Classification.
- les fractures à déplacement postérieur :
 généralités :
 les plus fréquentes.
 Mécanisme en compression – extension.
 Extra articulaires :
 Fractures
de Pouteau Colles, avec un trait sus articulaire,
métaphysaire, un déplacement postérieur, +/- comminution
postérieure, une bascule externe et une ascension de la tête radiale. La
ligne bi styloïdienne s’horizontalise.
 Articulaires :
 Plus fréquente que la fracture de Pouteau Colles :
 A fragment postéro-interne (+++).
 Cunéenne externe.
 Articulaire complexe (en T frontal, en T sagittal, en croix, en
soufflet, par éclatement,…) surtout dans les accidents à grande
énergie.
 Marginales postérieures (rares).
- les fractures à déplacement antérieur :
 généralités :
 mécanisme en compression – flexion.
 Elles sont beaucoup plus rares.
 Extra articulaires :
 Fracture de Goyrand Smith.
 Articulaires :
 Ces fractures emportent la partie antérieure de l’extrémité inférieure
du radius.
 Une véritable luxation supérieure et antérieure du carpe est possible
 Elles sont classées comme suit :
 Marginale antérieure simple.
 Marginale antérieure complexe où il existe un trait de refend
postérieur.
IV.
Lésions associées.
- ulna :
 fracture arrachement de la styloïde ulnaire :
 la styloïde est arrachée par le ligament triangulaire.
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 Fréquente.
 Se nomme également la fracture de Gérard Marchant.
 Fractures de l’extrémité inférieure de l’ulna.
- articulation radio-ulnaire distale :
 elle est obligatoire.
 Liée au déplacement de l’épiphyse radiale.
 Perte des rapports anatomiques normaux RU distaux.
- carpe :
 instabilité scapho-lunaire :
 liée à une déchirure des ligaments du carpe et survient en particulier
dans deux types de fracture :
 les fractures cunéennes externes.
 Les fractures articulaires complexes pluri fragmentaires (en croix).
 Cette instabilité peut conduire à une arthrose radio-carpienne
ultérieure (travail important en kiné de stabilisation du poignet).
 Fracture des os du carpe :
 Rares.
 Essentiellement le scaphoïde.
- autres :
 cutanées :
 ouverture interne dans les grands déplacements externes.
 Nerveuses :
 Compression du nerf médian.
 Compression ulnaire plus rare.
V.
Diagnostic.
- Clinique (fracture de Pouteau Colles) :
 interrogatoire :
 douleur.
 Femme âgée.
 Précise le mécanisme lésionnel.
 Inspection – palpation :
 Attitude des traumatisés du MS.
 Impotence fonctionnelle modérée.
 Un déplacement en dos de fourchette.
 Une horizontalisation de la ligne bi styloïdienne.
 Ascension de la styloïde radiale.
 Bascule latérale globale du poignet.
 Une saillie de la styloïde ulnaire.
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 Il existe souvent un œdème.
 Recherche d’une complication immédiate (essentiellement nerveuse).
 Recherche d’une lésion osseuse associée (coude, épaule,…).
- radiographique :
 elles précisent le ou les traits, le nombre de fragment ainsi que
l’importance ou non du déplacement.
 Précisent l’existence ou non de lésions osseuses associées (scaphoïde
essentiellement).
VI.
Traitement.
- généralités :
 la restauration de l’interligne articulaire est un des principaux buts du
traitement.
- orthopédique :
 indication :
 fractures peu ou pas déplacées.
 Réduction :
 Elle a pour objectif de désengrener le fragment distal et de corriger le
déplacement
 Sous AG ou ALR (anesthésie loco-régionale).
 Pour une fracture à déplacement postérieur :
 Traction dans l’axe
 Flexion du poignet.
 Inclinaison ulnaire.
 Stabilisation :
 Immobilisation par BABP (de 6 semaines à 2 mois).
- chirurgicales :
 réduction : cf traitement orthopédique.
 Brochage :
 Essentiellement les fractures à déplacement postérieur.
 Trans styloïdien : le brochage s’effectue depuis la styloïde radiale
jusqu’à la corticale opposée.
 Intra focale selon Kapandji : après réduction, le brochage s’effectue
par 2 ou 3 broches introduites dans le foyer de fracture et fichées dans
la corticale opposée à la manière d’un démonte pneu.
 Une immobilisation complémentaire est nécessaire par un gantelet
pendant 3-4 semaines.
 Les broches sont retirées au bout de 6 à 8 semaines (toujours).
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