alors favoriser le développement de pathologies inflammatoires et auto-immunes comme
l’arthrite ou l’asthme. En revanche, la contribution de l’IL-17 au développement et à la
progression du SDRA reste à définir.
Bien que les études initiales suggéraient que l’IL-17 était majoritairement produite par les
lymphocytes T CD4+ conventionnels, des travaux récents démontrent que certaines
populations lymphocytaires innés incluant les « innate lymphoid cells » (ILC), les
lymphocytes T invariants associés aux muqueuses (MAIT), les lymphocytes T
gamma/delta (γδT) et les lymphocytes T Natural Killer (NKT) sont capables de produire de
grandes quantités de cette cytokine. Chez l’Homme, les niveaux d’IL-17 ainsi que la
fréquence de ces différentes populations corrèlent positivement avec l’ampleur de
l’inflammation pulmonaire. Toutefois aucune étude, à ce jour, n’a connecté ces deux
paramètres dans la pathologie humaine.
Dans ce contexte, une analyse de la dynamique, de l’état d’activation ainsi que des
fonctions des populations lymphocytaires innées productrices d’IL-17 chez des patients
SDRA semble grandement nécessaire.
En collaboration avec le service de Réanimation Polyvalente du CHRU de Tours, nous nous
proposons de réaliser une analyse phénotypique détaillée par cytométrie en flux de ces
populations lymphocytaires dans des échantillons (cellules mononuclées du sang, aspiration
endo-trachéale) de patients présentant une pneumopathie communautaire sévère à différents
stades de leur évolution. En fonction des résultats obtenus, plusieurs tests biologiques seront
développés. Les populations lymphocytaires innées seront purifiées de patients ou donneurs
sains puis « expansées » en utilisant certains antigènes spécifiques (phospho-antigènes (γδT),
α-galactosylceramide (NKT), dérivés de la vitamine B (MAIT)) ou bien des cocktails
cytokiniques particuliers. Ceci contribuera à mieux comprendre la fonction de ces cellules.
Par exemple, des cellules accessoires autologues et certaines lignées de cellules épithéliales
seront exposées ou non à différents stress (microbes ou produits microbiens) et co-cultivées
avec les différentes populations lymphocytaires innées. Grâce à cela, nous aurons la
possibilité de mettre en évidence de nouvelles caractéristiques sur le profil cytokinique et les
mécanismes d’activation des ces populations lymphocytaires humaines.
En parallèle, un modèle expérimental mimant les symptômes du SDRA (induit par un
stimulus bactérien, le LPS) sera utilisé afin d’étudier ces mêmes populations dans des
modèles pré-cliniques. L’utilisation d’animaux génétiquement modifiés (Il-17a-/-, Il-17ra-/-,
Tcrd-/-, Jα18-/-, Mr1-/-) et/ou le traitement de souris sauvages avec des anticorps
« déplétants »/neutralisants (anti-IL-17A, anti-IL-23p19, anti-IL-1β) nous permettra