- E : Elimine les "pseudo démences" d'origine psychiatrique, en particulier la dépression.
La démence est un syndrome, d'origine et de modes évolutifs divers.
2 Neuroanatomie de la démence
Les lésions cérébrales susceptibles d'engendrer un tableau démentiel sont dans l'immense
majorité des cas étendues, diffuses ou multiples.
Elles peuvent être corticales et/ou sous corticales. Il s'agit essentiellement des cortex dits
associatifs qui intègrent les informations traitées dans les cortex sensoriels primaires.
3 Diagnostic positif
3.1 Circonstances du diagnostic
Il peut s'agir de l'apparition de difficultés cognitives, en particulier de troubles de la mémoire,
d'installation insidieuse. Souvent le patient n'a qu'une conscience partielle de ses difficultés et
c'est l'entourage qui demande la consultation.
Parfois le tableau démentiel est découvert à l'occasion d'une décompensation aiguë, d'un
trouble du comportement qui survient dans diverses circonstances : pathologie intercurrente ;
hospitalisation ; prescription de certains médicaments, en particulier psychotropes...
Il peut enfin s'agir d'un affaiblissement intellectuel découvert de façon fortuite et noyé dans
une symptomatologie neurologique plus riche.
3.2 C'est l'interrogatoire du patient et l'entretien avec la famille qui est le temps essentiel du
diagnostic positif
Le discours du patient est appauvri ou incohérent, manquant de toute organisation logique et
donnant lieu à des digressions multiples. Il peut être hésitant, marqué par des pauses au cours
desquelles le sujet cherche ses mots.
L'orientation temporo-spatiale est souvent perturbée. Le patient peut donner sa date de
naissance mais se trompe sur son âge et sur l'année en cours. Sa famille nous signale qu'il peut
se perdre chez lui.
Il existe des troubles de mémoire : le patient est incapable de critiquer les événements de
l'actualité, de nous rappeler ce qu'il a fait la veille, ce qu'il a mangé le midi ... Il est incapable
de se souvenir de 3 mots quelques minutes après qu'on les lui ait fournis. Il hésite sur le nom
et même le nombre de ses petits enfants. Souvent la mémoire ancienne est mieux conservée
que celle des événements récents.
Les troubles du raisonnement et du jugement, de la pensée abstraite constituent pour certains
le noyau du concept de démence : le patient est incapable de juger une situation, de trouver
des moyens de compensation à son handicap, de trouver des solutions aux problèmes de la vie
courante. Il ne critique pas les histoires absurdes. Il s'avère incapable de trouver les points
communs ou les différences entre divers concepts ; de définir des proverbes.
Les autres fonctions cognitives (reconnaissance des personnes ou des objets : agnosie ;
utilisation des objets : apraxie) peuvent être perturbées.
L'interrogatoire de la famille nous apprend également que son caractère a changé : il est
devenu irritable ou au contraire doux comme un agneau. Son état thymique peut s'être
modifié. Il ne s'exerce plus aux activités qui, auparavant, le motivaient. Il ne prend plus
d'initiative.
Il peut présenter des symptômes de nature "psychiatrique" : hallucinations, idées délirantes,
agressivité...
L'ensemble des perturbations sus-citées est responsable d'une perte des capacités d'adaptation
et de l'autonomie. On note une moindre efficience au travail, une tendance à l'incurie avec
difficultés à maintenir un niveau de propreté correct, à organiser une conduite, une difficulté à
faire face aux problèmes quotidiens et finalement une dépendance vis à vis d'autrui.
4 Diagnostic différentiel
4.1 Confusion mentale