racisme que la précédente. Les jeunes acquièrent moins de préjugés tandis que les plus âgés qui ont des
préjugés plus évidents, disparaissent.
D’abord parce qu’avec le temps, les cibles changent et donc les stéréotypes traditionnels se
« démodent ». Ensuite, l’augmentation du niveau d’éducation permet d’apprendre d’autres façons de
percevoir l’autre et d’apprendre les conséquences négatives des préjugés. Les individus ont également
une plus grande capacité à adopter la perspective de l’autre et ceux qui reçoivent un tel enseignement
font preuve d’une plus grande ouverture d’esprit.
L’influence sociale
L’influence sociale peut amener les gens à commettre des actes ou à prononcer des paroles dont ils ne
se seraient pas crus capables. Loin d’être l’apanage des esprits dérangés, les préjugés peuvent se
généraliser dans une société au point qu’il devient délicat de faire entendre une voix discordante. Ou
l’individu en désaccord tente de convaincre les autres, au risque d’être rejeté, ou il se rallie à l’opinion
dominante. Cette deuxième solution peut finalement aboutir à une soumission réelle et intériorisée.
Par ailleurs, les stéréotypes sont parfois tellement ancrés que plus personne ne les perçoit comme tel.
Plus grave encore, se ranger à de telles idées peut aussi être une question de vie ou de mort.
d. La personnalité : certains sont moins bien armés pour résister à l’appel des
préjugés.
Certains endossent plus facilement des préjugés que la moyenne des gens. Après l’Holocauste, des
chercheurs se sont demandé s’il existait un type de personnalité particulièrement sensible au
développement de préjugés.
Adorno a établi le profil d’un type de personnalité caractérisé par la soumission à l’autorité, la peur du
changement, l’ethnocentrisme et la rigidité intellectuelle. Il peut sembler paradoxal que cela
corresponde à la personnalité autoritaire, c.à.d. caractérisée par la rigidité, la soumission à
l’autorité et des préjugés à l’égard de ceux qui sont différents. Bien sûr, les individus ayant cette
personnalité sont portés à utiliser leur pouvoir au maximum mais leur obsession de l’autorité peut jouer
dans l’autre sens : ils ont une admiration inconditionnelle pour la puissance et comme ils ont peur des
changements, un pouvoir fort leur garantit une meilleure protection contre les imprévus.
L’ethnocentrisme est la croyance selon laquelle son groupe ethnique est supérieur aux autres. Les
individus ethnocentriques entretiennent donc une attitude négative à l’égard des autres groupes. La
peur du changement coïncide généralement avec la peur de l’inconnu, il n’est donc pas étonnant de
retrouver ce trait dans les personnalités autoritaires.
La rigidité intellectuelle entretient chez les individus autoritaires une attitude très négative à l’égard
de tout ce qui ne cadre pas avec leur perception de la réalité. Leurs schémas sont très rigides et
étroits. Leur peur du changement est donc d’autant plus grande qu’ils ne peuvent s’y adapter sur les
plans intellectuel et affectif. Tous ces traits se conjuguent et amènent l’individu à développer des
préjugés non seulement contre les autres groupes mais aussi contre ceux qui représentent une menace
pour l’ordre établi : les contestataires politiques, les féministes, les homosexuels…
Par ailleurs, on sait que la frustration peut donner lieu à l’agression. Or il est difficile de se retourner
contre ce qui cause la frustration, donc il arrive que cette agression se déplace vers une autre cible
d’autant plus accessible qu’elle ne peut se défendre adéquatement. C’est justement la situation de
minorités qui deviennent alors des boucs émissaires. Il arrive fréquemment que l’on s’attaque à
quelqu’un de semblable pour se consoler de sa propre situation.