EVALUATION ECRITE ET ORALE.
A : LES SUJETS
NB : Le sujet retenu pour l’épreuve écrite comme pour l’épreuve orale sera tiré de la liste des
sujets ci-dessous. L’étudiant aura toujours le choix entre un « sujet question » et un « sujet
texte ». L’ensemble des sujets potentiels (une dizaine de sujets, cinq de forme « question » et cinq
de forme « texte ») sera connu avant l’épreuve, et porté progressivement à la connaissance des
étudiants, au fur et à mesure de l’avancée du cours.
Sujet 1.a
La nécessité à laquelle répond la philosophie de l’éducation, écrit Marcel Gauchet, « est celle
d'accroître la conscience sur laquelle repose l'action collective dans le domaine ; elle est de
procurer à celle-ci une réflexivité supérieure ». Vous expliquerez et discuterez ce propos, en
l’illustrant à votre choix.
Sujet 1.b
Vous expliquerez et commenterez ce texte de Hannah Arendt. Dans quelle mesure son propos
vous semble-t-il susceptible de guider la réflexion éducative ?
Il y a , écrit Hannah ARENDT, une raison « péremptoire pour obliger l'homme de la rue à
s'intéresser à une crise qui ne le concerne pas directement : c'est l'occasion, fournie par le fait
même de la crise, - qui fait tomber les masques et efface les préjugés - d'explorer et de
s'interroger sur tout ce qui a été dévoilé de l'essence du problème, et l'essence de l'éducation est
la natalité, le fait que des êtres humains naissent dans le monde. La disparition des préjugés
signifie tout simplement que nous avons perdu les réponses sur lesquelles nous nous appuyons
généralement, sans même nous rendre compte qu'elles étaient à l'origine réponses à des
questions. Une crise nous force à revenir aux questions elles-mêmes et requiert de nous des
réponses, nouvelles ou anciennes, mais en tout cas des jugements directs. Une crise ne devient
catastrophique que si nous y répondons par des idées toutes faites, c'est-à-dire des préjugés. Non
seulement une telle attitude rend la crise plus aigmais encore elle nous fait passer à côté de
cette expérience de la réalité et de cette occasion de réfléchir qu'elle nous fournit ».
Hannah ARENDT, « La crise de l'éducation » (1960), in La crise de la culture, éd. Gallimard,
col. Folio/essais, 1972 pour la traduction française.
Sujet 2.a
Peut-on considérer la crise de l’éducation comme une crise pédagogique ?
Sujet 2.b
Expliquez et discutez ce propos d’Olivier Reboul. En quoi peut-il éclairer la réflexion et la
pratique éducatives ?
"Si nous disons que nos valeurs sont universelles, on nous accuse non sans raison
d'ethnocentrisme et d'oppression ; car de quel droit imposer notre éducation aux autres cultures
? Mais si nous nous résignons à ce que nos valeurs soient relatives, notre culture n'est plus
qu'une culture parmi toutes les autres, et perd alors de sa légitimité ; alors de quel droit
imposons-nous à nos propres enfants des valeurs qui n'en sont pas pour d'autres : n'est-ce pas
les soumettre à un arbitraire culturel ? [... 1 Si les valeurs varient avec les cultures cela signifie
que chaque culture impose les siennes aux individus et que ceux-ci sont d'autant moins libres de
choisir qu'ils ont moins conscience de cette relativité, qu'ils prennent le familier pour le
raisonnable, l'habitude pour la certitude."
Olivier REBOUL, "Nos valeurs sont-elles universelles ?"
Revue française de pédagogie, 97, pp. 6 et 8.
Sujet 3 a
Dans quelle mesure l'art peut-il être un modèle pour l'éducation ?
Sujet 3 b
En vous appuyant notamment sur le texte suivant, vous analyserez la « demande de sens » dans
l’école et l’éducation d’aujourd’hui.
Il n'est plus question aujourd'hui que de « donner du sens » aux apprentissages, à l'école, au
tableau, à l'évaluation, à la vie du lycéen, à son cartable, à son stylo... Comme c'est souvent le
cas lorsque des mots et des formules rejoignent les demandes profondes de la société, ils tendent
à l'inflation et ne tardent pas à balayer toutes les distinctions qu'impose pourtant le bon... sens.
Ils finissent par jouer une fonction d'écran idéologique et tenir lieu d'action sur une réalité que
l'on ne « voit ». même plus. Pourquoi tout à coup ce désir de sens dans un monde qui - on peut
l'espérer - n'a pas été insensé jusque-là ? Une explication pourrait en être, après des décennies
d'idéalisme objectif, marquée par l'emprise des sciences humaines sur la pédagogie, un retour
de balancier vers cet idéalisme subjectif qui prétendrait organiser toute la réalité scolaire
autour du sujet et du sens qu'il veut bien donner à celle-ci, et un appel au philosophe, spécialiste
du « sens », comme chacun sait. On mesure les limites d'une telle prétention.
Michel SOETARD, Qu'est-ce que la pédagogie ? Le pédagogue au risque de la philosophie,
Paris, ESF, 2001, pp. 33/34
B : CONSIGNES ET RECOMMANDATIONS
La durée de l'épreuve écrite est limitée à 2 heures ; c'est peu pour conduire jusqu'au bout la rédaction
d'une réflexion écrite développée. Les consignes et recommandations ci-dessous ont pour but de
définir un "contrat d'évaluation" mieux adapté à cette limite, tout en respectant l'esprit du travail
philosophique. Il s'agit d'indications et de suggestions pour vous aider, pas d'un plan obligé !
L'important est que vous procédiez à une clarification du problème et de ses "enjeux" théoriques et
pratiques.
Les mêmes consignes valent pour l'oral. Vous disposez à l'oral de 30 minutes de préparation. L'exposé
dure 15 minutes.
Les notes de cours sont autorisées.
EVALUATION ECRITE/ORALE. PLAN SUGGÉRÉ.
Première partie :
Expliquez comment vous comprenez le problème posé, quels sont pour vous ses différents aspects ou
dimensions, précisez ce qu'il met en question, ce qui est en jeu. Lorsque le sujet se réfère à un texte,
cette explicitation comporte une présentation de ses thèses et de ses arguments.
L'introduction sera tout simplement "l'amorce" de cette première partie.
Deuxième partie :
Présentez les principales étapes de votre analyse. Il ne s'agit pas nécessairement du plan de la
dissertation que vous feriez si vous disposiez de beaucoup plus de temps ; essayez plutôt de présenter
les articulations essentielles de votre approche du problème.
Troisième partie :
Développez la partie centrale de votre réflexion. Indiquez dans quelle direction il vous paraît
nécessaire d'engager votre réflexion, présentez le point de vue que vous voulez soutenir et argumentez.
Précisez si possible quelles sont les thèses en présence sur le sujet, comment elles s'opposent. Dites à
quels auteurs, à quels courants, à quels textes vous envisagez de vous référer pour asseoir votre
réflexion.
Conclure en essayant d'apporter une réponse à la question posée.
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