Sujet 2.a
Peut-on considérer la crise de l’éducation comme une crise pédagogique ?
Sujet 2.b
Expliquez et discutez ce propos d’Olivier Reboul. En quoi peut-il éclairer la réflexion et la
pratique éducatives ?
"Si nous disons que nos valeurs sont universelles, on nous accuse non sans raison
d'ethnocentrisme et d'oppression ; car de quel droit imposer notre éducation aux autres cultures
? Mais si nous nous résignons à ce que nos valeurs soient relatives, notre culture n'est plus
qu'une culture parmi toutes les autres, et perd alors de sa légitimité ; alors de quel droit
imposons-nous à nos propres enfants des valeurs qui n'en sont pas pour d'autres : n'est-ce pas
les soumettre à un arbitraire culturel ? [... 1 Si les valeurs varient avec les cultures cela signifie
que chaque culture impose les siennes aux individus et que ceux-ci sont d'autant moins libres de
choisir qu'ils ont moins conscience de cette relativité, qu'ils prennent le familier pour le
raisonnable, l'habitude pour la certitude."
Olivier REBOUL, "Nos valeurs sont-elles universelles ?"
Revue française de pédagogie, 97, pp. 6 et 8.
Sujet 3 a
Dans quelle mesure l'art peut-il être un modèle pour l'éducation ?
Sujet 3 b
En vous appuyant notamment sur le texte suivant, vous analyserez la « demande de sens » dans
l’école et l’éducation d’aujourd’hui.
Il n'est plus question aujourd'hui que de « donner du sens » aux apprentissages, à l'école, au
tableau, à l'évaluation, à la vie du lycéen, à son cartable, à son stylo... Comme c'est souvent le
cas lorsque des mots et des formules rejoignent les demandes profondes de la société, ils tendent
à l'inflation et ne tardent pas à balayer toutes les distinctions qu'impose pourtant le bon... sens.
Ils finissent par jouer une fonction d'écran idéologique et tenir lieu d'action sur une réalité que
l'on ne « voit ». même plus. Pourquoi tout à coup ce désir de sens dans un monde qui - on peut
l'espérer - n'a pas été insensé jusque-là ? Une explication pourrait en être, après des décennies
d'idéalisme objectif, marquée par l'emprise des sciences humaines sur la pédagogie, un retour
de balancier vers cet idéalisme subjectif qui prétendrait organiser toute la réalité scolaire
autour du sujet et du sens qu'il veut bien donner à celle-ci, et un appel au philosophe, spécialiste
du « sens », comme chacun sait. On mesure les limites d'une telle prétention.
Michel SOETARD, Qu'est-ce que la pédagogie ? Le pédagogue au risque de la philosophie,
Paris, ESF, 2001, pp. 33/34