chapitre v

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CHAPITRE V :
LA REVOLUTION MARGINALISTE
INTRODUCTION :
Les années 1870-1914 sont les années q’un capitalisme triomphant avec des pays gagnés par
la révolution industrielle avec une nouvelle vague d’innovation qui dynamise la croissance.
Cette expansion ne se fait pas sans difficultés puisque ce processus de croissance est
marqué par des crises profondes.
Sur le plan des idées économiques, cette période est marquée par un profond
renouvellement alors que la théorie classique semble avoir atteint son paroxysme, le
marxisme est oublié. Une nouvelle théorie émerge à partir des travaux de Jevons, Menger
et Walras.
Ils seront appelés les néo-classiques ou marginalistes, elle engendre des représentations
qui en font un paradigme qui va dominer toute la réflexion économique.
Le marginalisme est né au début des années 1970 et tire son nom du concept fondamental
sur lequel il est basé à savoir l’utilité marginale.
Trois économistes de nationalité différentes : autrichien pour Menger, anglais pour Jevons
et français pour Walras sont les fondateurs.
Leurs innovations par rapport à laquelle ils sont arrivés de façon indépendante à consister
à relier l’ancienne notion d’utilité d’un bien à la quantité consommé de ce bien. La valeur
d’usage n’est pas une grandeur absolue mais elle diminue avec la quantité consommée du
bien c'est-à-dire sur celle de la dernière unité consommé.
Cette propriété de décroissance de l’utilité marginale découle d’une loi psychologique.
On peut y voir 3 conséquences :
 La demande d’un bien est décroissante de son prix puisque l’individu n’accepte de
consommer davantage que si le prix diminue.
 L’individu maximise l’utilité de sa consommation totale lorsque le prix relatif dans
différent biens est proportionnel à leur utilité marginale (Um) respective. Comme les
utilités dépendent des quantités disponibles des biens, le prix des biens est des
indicateurs de leur rareté relative.
 Si les quantités de biens donnés alors le prix du bien devient indépendant des coûts
de production. La théorie classique de la valeur.
Le marginalisme à proposer une théorie de la valeur différente de la théorie classique et
plus général dans le sens où elle permet d’expliquer aussi la valeur des biens non
reproductibles.
Au 18ème siècle, certains économistes avaient avancé l’idée que les valeurs d’un bien ne
réside pas dans une propriété du bien lui-même mais dans la perception qu’a l’individu dans
sa capacité à satisfaire un besoin.
L’utilité subjective du bien en fait sa valeur. Adam Smith a considéré que la valeur d’usage
est une condition nécessaire mais non suffisante de la valeur d’échange par l’utilité a été
minoritaire au sein des économistes.
Le courant marginaliste remet au centre de l’analyse ce concept de la valeur d’usage.
 La spécificité du courant marginaliste.
3 principaux fondateurs de la révolution marginaliste : Menger, Jevons et Walras qui ont
des approches différentes :
Menger a suscité le développement d’un courant autrichien avec une grande influence en
Europe centrale et scandinave.
Walras fait plutôt partie de l’école de Lausanne. Il n’est pas si facile de voir l’unité de la
théorie marginaliste.
Certains traits communs apparaissent très clairement :
1er trait commun :
- Environnement et dynamique interne.
Par rapport au mercantilisme ou à la théorie classique, il est plus difficile de lié
l’émergence de la théorie marginaliste à l’environnement économique.
La révolution marginaliste ne semble pas liée à l’évolution du capitalisme contemporain.
En faite, la révolution marginaliste semble résulté de dynamique interne plutôt que de
l’environnement économique.
La réflexion économique à la fin du 19ème siècle se trouve confronté à des problèmes
théoriques et vient expérimentée de nouveaux outils d’analyses comme la formalisation
mathématique.
Cette démarche formative vient de la nature de l’objet qui va être étudié par les
marginalistes c'est-à-dire la maximisation sous contrainte et aussi influencé par les
sciences de la nature et en particulier la mécanique et l’influence qu’elle a exercée sur les
autres disciplines.
2ème trait commun :
- La parenté entre classique et néo-classique.
Le terme néo-classique suggère que cette théorie marginaliste constitue un prolongement
de la théorie classique.
Il y a des points communs entre les 2 écoles notamment une adhésion aux principes du
libéralisme économique, à la loi des débouchés, théorie quantitative de la monnaie et
pourtant un point commun partagé par tous les auteurs marginalistes, c’est leur opposition
à la théorie de la valeur des classiques.
Elle se manifeste sous différentes formes :
 En opposition avec Smith et Ricardo, les néo-classiques reprennent les théories
subjectives de la valeur qui a été développé par Turgot et J - B Say.
En opposition avec la théorie de la valeur travail, les néo-classiques analyse la valeur
d’échange à partir de l’utilité.
Leur innovation initiale consiste à introduire le principe marginal dans la théorie
traditionnelle de la valeur d’utilité qui implique que les prix des biens de consommation
sont proportionnels à leur utilité marginale.
Cette innovation est importante car elle permet de lever le paradoxe de l’eau et du diamant
de Smith.
L’utilité marginale d’un bien varie en sens inverse de la quantité qu’on consomme. Donc, l’eau
est abondante par rapport aux diamants donc l’eau à une utilité marginale faible par
rapport aux diamants donc son prix est relativement faible par rapport aux diamants.
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 Lever le paradoxe de l’eau et du diamant.
 Les néo-classiques sont opposés aux classiques sur la répartition.
Les classiques considèrent l’économie comme d’agents qui entre en relation au travers des
classes sociales auquel ils appartiennent.
La vision marginaliste est concentré sur des comportement individuel alors que les
classiques considère le revenu des capitalistes et des propriétaires fonciers sont vu comme
des déductions sur la valeur crée par la travail.
Pour les marginalistes, ces revenus sont au même titre que les salaires, les rémunérations
de ce qui appelle les services producteurs.
Là encore, leur innovation principale consiste à introduire dans l’analyse le principe marginal
en montrant que les prix des services producteurs sont égaux aux productivité marginal
des facteurs.
Derrière le désaccord sur la question de répartition se trouvent 2 visions différentes de la
société :
-Pour les néo-classiques, la société est structurée en classe dont les intérêts ne sont pas
les mêmes voire antagonistes alors que les néo-classiques sont partisans de l’individualisme
méthodologique c’est une démarche qui consiste à analyser les phénomènes sociaux à partir
des comportements individuels, la société est alors vu comme peuplé d’individu souverain
qui font des choix.
Ce choix ne résulte pas d’une logique de classe mais de la volonté de tirer le meilleur usage
des ressources disponibles compte tenu des objectifs propres de chaque individu.
C’est ce principe qui définit : HOMOECONOMICUS.
Le marché dans la vision néo-classique constitue l’élément central du système car ça va
être le lieu de rencontre des comportements individuels de maximisation sous contrainte.
Les néo-classiques considèrent que sur un marché concurrentiel les prix assurent le bon
fonctionnement de la main invisible et il place par conséquent la question de la formation
des prix au centre de leur analyse.
Cette question est aussi très importante pour les classiques mais dans une perspective
complètement différente.
Les classiques étudient la question de la valeur et de la répartition mais en lien direct avec
la question de l’accumulation. Leurs analyses sont centrées sur l’évolution à long terme de
l’économie sur les déterminants de la croissance alors que chez les néo-classiques la
dimension de la croissance et de l’accumulation du capital s’efface et en faite la question
de la croissance ne va être posé dans le cadre néo-classique que bien plus tard vers 1950
avec le modèle de Solow et Arrow.
Sur le plan analytique, l’unité de la théorie marginale repose sur le concept d’équilibre
concurrentiel c'est-à-dire l’état d’une économie dans lequel la compensation entre les
forces de l’offre et de la demande détermine simultanément les quantités et les prix
relatifs des biens.
En faite ceci est caractéristique des analyses de Walras et Marchal amis il n’est pas
apparu tout de suite. Au départ, la volonté de rejeter la théorie classique de la valeur
d’échange par le coût de production a conduit les marginalistes à centraliser le coté
production.
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En raisonnant, à quantité donnée et en reprenant cette distinction entre l’analyse des
quantités et des prix.
Et c’est en cela que les théories de Menger et de Jevons sont limités et Walras et Marchal
vont surmonté cette difficultés et eux vont proposer une théorie sur une détermination
simultané des quantités des prix.
I. L’utilité et la rareté chez Carl Menger (1840-1921).
Le point de départ, c’est la définition d’un bien économique. C’est un bien est toute chose
reconnue comme utilité par l’homme mais toute chose qui a une utilité reconnue n’est pas
nécessairement reconnu. Le besoin exprimé soit en plus supérieur à la quantité disponible.
C’est donc la limitation de la quantité par rapport aux besoins qui donne au bien son
caractère économique et c’est cette limitation, cette rareté qui est à l’origine à la fois du
calcul que fait l’individu et de la valeur qu’il attribut à ce bien.
La satisfaction d’un besoin d’un bien économique dépend des quantités concrète disponible
et de même que sa valeur.
Menger insiste sur un point qui est le caractère subjectif de la valeur puisque la valeur
résulte de la conscience de l’individu dans la capacité d’un bien de satisfaire un besoin.
Donc cette valeur n’existe pas en dehors du rapport subjectif entre l’individu et le bien.
 Opposition à la théorie de la valeur travail qui est purement objective.
Etant donnée cette définition d’un bien, pourquoi un bien économique a-t-il plus de
valeur qu’un autre ?
La réponse qu’il va faire passe par la notion d’utilité marginale. Menger énonce la 1ère loi de
Gossen qui est l’intensité d’un besoin décroît au fur et à mesure de sa satisfaction et
Menger développe cette loi en établissant une loi psychologique fondamentale selon laquelle
la valeur d’un bien est d’autant plus élevé que :
1- Le besoin que ce besoin satisfait par le bien est classé prioritaire.
2- La quantité disponible de ce bien est faible.
Ces 2 caractéristiques peut donc permettre de déterminer la valeur conjointe d’un bien et
donc de résoudre le paradoxe de l’eau et du diamant.
Le besoin satisfait par le diamant est estimé moins prioritaire mais dans les conditions
habituelles les quantités d’eau sont plus fortes donc la valeur est plus faible pour les
individus.
Si l’accent mis par Menger sur la subjectivité de l’individu permet de fonder la valeur des
biens le résultat est analytiquement important de Menger d’établir un lien entre la valeur
d’un bien et la quantité disponible.
II. Utilité abstraite et équilibre individuel chez Jevons (1835-1882).
1) La référence à l’utilitarisme.
La théorie économique de Jevons a été fortement influencée par l’utilitarisme.
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UTILITARISME : doctrine morale élargit à la politique et l’économie qui soutient que ce
qui est utile est bon (au sens moral) et que l’utilité peut être déterminé de manière
rationnelle.
Pour Jevons, cela permet de construire une théorie scientifique de l’économie grâce à son
caractère mathématique.
La théorie de l’utilité de Jevons se base, en effet, sur la procédure de calcul utilisé par
Jeremy Bentham (1748-1832) qu’on appelle l’arithmétique des plaisirs qui a développé une
procédure de calcul pour mesurer les peines et les plaisirs.
Bentham a définit 7 critères qui permettent de mesurer les sensations et Jevons en
retient 2 qui sont la durée et l’intensité.
Ces 2 dimensions sont confondues dans une mesure scolaire de l’utilité qui permet de
rendre comparable chez un même individu toute peine et tout plaisir.
2) Loi de la décroissance de l’utilité marginale.
Dans cette logique là que Jevons suppose que le consommateur attribut une note chiffrée à
la consommation de chaque bien qui mesure la satisfaction que lui procure le bien.
La satisfaction totale que lui procure la consommation d’un panier de biens est alors
mesurée par la somme des notes des biens contenu dans le panier.
Cela est appelé : Utilité cardinale additive.
Cardinale car elle consiste en une quantité mesurable.
Additive car elle résulte de la somme d’indice élémentaire de satisfaction.
La maximisation du plaisir suppose donc que l’utilité est constituée comme une grandeur
homogène et mesurable.
A la différence de Menger, l’utilité chez Jevons devient une quantité mesurable et la
variation de cette utilité (ce que Jevons appelle le degré final d’utilité ou aujourd’hui utilité
marginale) est en relation avec la quantité consommée du bien.
Jevons est tout proche d’une formalisation algébrique qui consiste à définir l’utilité
marginale d’un bien comme la dérivée de la fonction qui relie l’utilité totale d’un bien à la
quantité consommée.
Jevons postule la loi de la décroissance de l’utilité marginale c'est-à-dire « le degré
d’utilité varie avec la quantité de la marchandise et diminue finalement avec l’augmentation
de la quantité ».
Ayant établit cette loi, on va en déduire la valeur d’échange des marchandises.
3) Les valeurs d’échange des biens comme rapport de leur utilité marginale.
L’objectif est donc de déduire la valeur d’échange des biens de leur valeur c'est-à-dire de
leur utilité marginale.
L’analyse de Jevons peut être formulé de manière mathématique selon ce qu’on appelle la
2nd loi de Gossen.
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L’individu répartit ses dépenses entre ses différents besoins de façon à égaliser les
satisfactions tirées de chaque dépense à l’équilibre, les prix relatif de chaque paire de bien
sont déterminés par le rapport de leurs utilités marginales.
pA,B =
UmA
UmB
Le prix relatif d’une unité de A en nombre d’unité de B auquel elles s’échangent est égale au
rapport des valeurs c'est-à-dire les utilités marginales de A et B pour ceux qui les
possèdent.
On voit apparaître avec cette détermination des prix d’équilibre 2 éléments
caractéristiques de la théorie marginaliste :
1- le prix des biens résulte de la conjonction de 2 éléments : l’estimation que fait
l’individu de ces besoins (utilité) et la disposition des biens en certaine quantité.
2- Il existe une relation entre le prix d’un bien et la quantité disponible d’un bien.
Néanmoins, cette analyse de Jevons des lois de l’échange présente une limite importante à
savoir que les prix relatifs sont déterminés pour des quantités domestiques alors qu’il
faudrait aussi expliquer comment ces quantités sont déterminées.
Cela demande de pousser à la sphère de la production et donc Jevons réintroduit un
élément classique dans son analyse qui est le coût de production et l’amène à distinguer la
cause de la valeur (Um) et sa circonstance déterminante de la valeur (coût en travail).
La théorie de la valeur de Jevons se sépare en 3 étapes :
1- coût de production détermine l’offre.
2- L’offre détermine le degré final d’utilité (Um).
3- Le degré final d’utilité détermine la valeur.
Mais cette reconnaissance forcée du rôle du travail dans la détermination de la valeur n’est
pas vraiment convaincante et en plus elle réintroduit une hiérarchie dans la théorie de
Jevons car les quantités sont déterminées par les coûts de production et les prix sont
déterminés par l’utilité marginale.
Les travaux de Walras et Marchal vont venir pallier cette limite puisqu’il vont aboutir à la
détermination simultané de la quantité d’équilibre et du prix d’équilibre grâce à la symétrie
entre les forces de l’offre et de la demande.
III. Loi de l’offre et de la demande en équilibre général : Léon Walras (1834-1910)
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L’objet d’étude privilégié en valeur va être l’équilibre général c'est-à-dire la représentation
d’un système de marché interdépendant.
Pour bien comprendre son analyse, il est utile de définir sa conception de l’économie
politique liée à la distinction entre 3 domaines :
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1er domaine : La théorie pure qui a pour objet le fait naturel dans lequel la volonté humaine
n’intervient pas et qui a comme critère le vrai.
2ème domaine : La théorie appliquée qui a comme critère l’utile.
3ème domaine : La théorie des mœurs qui a comme critère la justice.
En fait, une économie politique est le lien d’application de cette classification.
Il va faire la distinction entre l’économie politique pure qui traite de la théorie pure.
L’économie politique appliquée pour les questions de théorie appliquée.
L’économie sociale pour les questions à la théorie des mœurs.
Dans la conception de Walras, l’économie politique a pour objet l’analyse générale de la
richesse sociale mais plus précisément :
 L’économie politique pure s’intéresse à la valeur de la richesse sociale c’est une théorie
positive de la richesse sociale.
 L’économie politique appliquée s’intéresse à la production de la richesse sociale c'est-àdire à l’organisation de l’activité économique.
 L’économie politique sociale s’intéresse à la distribution et la répartition de la richesse
sociale.
Walras illustre chacun de ces domaines par un ouvrage :
- L’élément d’économie politique pure
- Etude d’économie sociale
- Etude d’économie appliquée
Il fait la distinction entre l’analyse positive d’économie politique et l’analyse normative
d’économie sociale pour schématiser, il met à jour les lois scientifiques de l’économie pure
pour en déduire les directives de l’économie appliquée et en juge les conséquences sur le
plan normatif (question de bien être) avec les lois sociales.
C’est pour son économie pure que Walras est le plus connu, il découvre le principe de
marginalisme en même temps que Menger et Jevons mais il dépasse ses 2 auteurs car il
analyse que tous les phénomènes économiques repose sur un principe unique celui de la
rareté et il formalise l’interdépendance des phénomènes dans un système général de
marché à travers la théorie de l’équilibre général.
2) La théorie de l’équilibre général.
a) Introduction de la démarche.
La démarche de Walras dans l’économie politique pure repose sur un principe d’analyse
progressive après avoir identifié les différentes marchandises : bien de consommation, les
services producteurs. Il introduit leur analyse dans un modèle successif.
D’abord, il analyse l’échange pur de 2 marchandises qu’il généralise.
Puis, l’échange pur de n marchandises puis on ajoute le modèle de production puis le modèle
de capitalisation où le bien et le capital sont produit et enfin le modèle d’économie
monétaire où il ajoute le marché de la monnaie.
Chaque modèle est cohérent et sa résolution détermine un système de prix de quantité
d’équilibre. Mis à l’exception du dernier modèle, les autres modèles ne prennent en compte
qu’une partie de la réalité.
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L’avantage de cette approche pour Walras, c’est d’identifier les principes généraux dans le
fonctionnement d’une économie d’échange et il complexifie progressivement pour enrichir
son analyse de l’économie.
b) Une théorie de la richesse sociale.
L’objet de l’économie pure est donc la théorie de la richesse sociale. Cette théorie est
centrée sur la relation entre le prix et la rareté. Walras pose la question de la valeur de la
richesse sociale.
Qu’entend-il par richesse sociale ? (§21)
La définition nous dit qu’un objet a de la valeur que s’il est utile et en quantité limitée.
La définition de la richesse sociale de Walras et Menger est différente de celle des
classiques en ce qu’elle découle de la notion de rareté. Que ce soit pour Smith, Ricardo ou
Marx, la richesse des Nations est définie en relation à la production marchande.
Chez Walras, on retrouve l’utilité des biens comme chez les classiques mais l’autre élément
de la définition de la richesse sociale renvoie ni à la production, ni à l’échange qui ne sont
que des conséquences de cette définition.
Cet autre élément fondamental, c’est la limitation de la quantité avec le concept de rareté
(§21-22).
La rareté est donc le concept qui rencontre les 2 aspects de la définition de la richesse à
savoir l’utilité et la limitation de la quantité.
Pour éviter, toute ambiguïté qui viendrait à une confusion dans l’assimilation entre rareté
et quantité faible d’un bien. Walras souligne que quelque soit sa quantité, un bien est rare
dans l’instant que sa quantité est limitée par rapport à l’étendu des besoins (§22).
Quelles sont les conséquences de la rareté ?
3 conséquences de la rareté :
1ère conséquence : L’appropriation
-Si un bien est inutile personne ne cherche à l’avoir.
-Si il est utile et en quantité illimité personne ne peut se l’approprier totalement car
personne n’ y a intérêt (§23).
-Si le bien est rare c'est-à-dire utile et en quantité limitée, il y a un sens à vouloir se
l’approprier pour 2 motifs.
- Pour sa propre consommation
- Pour l’échanger (§23).
ème
2
conséquence :
Elle découle de la 1ère, c’est l’échange et son corollaire la valeur d’échange.
Une fois qu’ils se les sont appropriés les individus peuvent se dessaisir des biens dans
certaines proportion de ceux qui sont posséder par d’autres individus (§24).
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3ème conséquence :
Les individus c'est-à-dire l’ensemble des opérations qui visent à augmenter la quantité
disponible des biens et donc d’en réduire la rareté. Comme l’échange, la production n’est
qu’une conséquence de le définition de la richesse par la rareté (§25).
Il conclut au §26 que la valeur d’échange, l’industrie et la propriété sont donc les 3 fais
généraux qu’engendre la limitation dans la quantité des utilités.
Ces 3 éléments constituent les fondements dans 3 domaines d’analyse :
L’économie pure, l’économie appliquée et l’économie sociale (§26).
Ici, il va se concentrer sur l’échange et la valeur d’échange et va montrer que l’échange se
réalise sur le marché et par la libre concurrence qui s’applique entre les acheteurs et les
vendeurs. La valeur d’échange s’impose aux agents qui ne peuvent donc que se soumettre à
sa loi, comme on ne peut échapper à une loi naturelle.
Le prix de marché ne dépend pas des agents ou de leur volonté et la valeur est un
phénomène naturel indépendant de la volonté des hommes qui n’interviennent sur le marché
où le prix se forme.
Dans ce sens, le prix de la valeur d’échange constitue bien un objet de l’économie pure
(§28).
2ème point important : l’échange se manifeste par une grandeur à savoir la valeur d’échange,
l’économie politique pure peut être étudié comme une branche des mathématiques (§30).
En économie politique pure la richesse sociale peut être définit comme l’ensemble des
choses matérielles qui sont rares (§40, Leçon 5).
(Leçon 5) Elle peut aussi être définie comme les choses matérielles ou immatérielles qui
sont échangeables et valable (§40, Leçon 5).
En passant de la 1ère définition à la 2ème définition ont passe de la cause à l’effet et de plus
la richesse comme la valeur d’échange se réalise sur le marché amène à voir économie
politique pure comme la théorie général du marché (§41).
Pour comprendre le système de prix, il faut donc aller au marché. IL s’agit donc d’une
différence très forte avec les classiques (car le prix fondamental est le prix naturel
déterminé par le coût de production sans que le marché n’intervienne).
c) Les principes de construction de la valeur d’échange.
1er principe : la concurrence.
L’objectif de Walras est de déterminer le système de prix relatif et de quantité échangée
lorsqu’une économie de concurrence pure et parfaite est à l’équilibre général. Cette façon
de concevoir recouvre 3 aspects :
1ère aspect : concurrence.
Walras se place dans un cadre de concurrence parfaite (§3). L’économie pure ne s’intéresse
pas à la forme particulière de marché qu’on peut voir dans la réalité celle-ci relève du
domaine de l’économie appliquée.
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L’hypothèse de concurrence ne tire pas la légitimité de son réalisme mais du fait qu’elle
seule permet d’élaborer les lois économiques fondamentales qui pourrait être amender
quand on analysera une situation concrète.
Plus que par ces conditions de la concurrence la concurrence parfaite définit ses
conséquences c'est-à-dire qu’aucun agent individu n’est supposé pour avoir d’influence sur
le prix mais cela ne signifie pas que l’agent est inactif puisqu’il dispose d’une variable de
contrôle qui est la quantité qu’il dispose en demande de chaque bien.
Cela ne signifie pas que les offreurs et les demandeurs ne sont pas d’influence mais au
contraire c’est la confrontation entre eux qui va déterminer le prix.
Aucun agent individuel n’a d’influence sur les prix.
Sur les marchés, interviennent des forces de marché à savoir l’offre et la demande et
chaque individu en fonction de sa volonté propre contribue à ces forces de marchés et
l’ensemble de ces forces définit un résultat qui est le prix qui s’impose donc à chaque agent
particulier.
2ème aspect : comportement des agents et des marchés.
Les biens sont définit par leurs valeurs d’usage (utilité) et il existe autant de marché qu’il y
a de biens. Les agents individuels se répartissent sur chaque marché du coté de l’offre et
de la demande mais cette spécialisation est purement fonctionnel et ne correspond pas à
une division entre classe social dans le sens où chaque individu peut librement changer de
position sur chaque marché et passer de l’un à l’autre.
Il précise le comportement des agents (section 41 §3). Les acheteurs demande et vont à
l’enchère c'est-à-dire qui si la demande de l’acheteur est non satisfaite, il va proposer un
prix plus élever alors que le vendeur offre et va au rabais et si son offre ne trouve pas
preneur il propose un prix plus bas.
L’offre et la demande constituent donc les 2 forces de marché qui définit le mécanisme
concurrentiel.
Il suppose un marché ou le prix est crié au hasard et pour ce prix les offres et les
demandes effectives s’expriment et il prend comme exemple le marché des besoins.
Dans le §42, il envisage 3 cas, pour le prix crié au hasard amène :
O > D L’échange est suspendu, si il y a un déséquilibre la transaction n’a pas lieu.
O < D les vendeurs vont au rabais, un prix plus faible va être annoncé avec un nombre
de vendeurs plus faible et un nombre d’acheteur.
On recommence le processus jusqu’à déterminer le prix p* tel que pour ce prix O = D.
Cette situation caractérise l’équilibre de marché et donc ces le 2ème aspect dans la
caractérisation de l’équilibre de Walras.
L’équilibre de marché est réalisé pour un bien quand il n’existe aucune force endogène
susceptible de modifier les prix qui est le prix d’équilibre.
Puisque c’est le rapport entre l’offre et la demande qui fait varier son prix, l’équilibre de
marché se définit par l’absence d’une offre ou d’une demande excédentaire et comme
l’offre et la demande agrégée sur le marché résulte des offres et des demandes
individuelles. Cette condition signifie que chaque individu est lui-même à l’équilibre c'est-àdire qu’il obtient ou vend exactement chaque quantité qu’il offre ou qu’il donne.
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3ème aspect : L’équilibre général
L’équilibre général désigne l’état d’une économie dans lequel non seulement tous les
marchés sont en équilibre où leur interdépendance est explicitement analysée.
Si on a un marché, on va avoir un système de 2n équations qui détermine simultanément les
n prix et les n quantités d’équilibre.
L’unicité de la solution signifie qu’il existe un état de l’économie et un seul dans lequel
toutes les offres et les demandes sur tous les marchés sont mutuellement compatibles et
satisfaite.
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