
Les trois temps de la clinique
actes étaient directement adéquats, il n'y aurai pas besoin de réfléchir. Le fait d'avoir cette
frustration de ne pas tout avoir au moment où on le veut va induire une activité psychique: le
fantasme, l'imagination. En plus d'imposer une frustration à l'enfant, le père permet
également un soulagement: comme le bébé s'emploie à vouloir tout signifier pour la mère,
il va immanquablement défaillir car structurellement, deux humains sont incapables de
vouloir tout signifier l'un pour l'autre. Grâce au Second Autre, il y a une coupure qui permet
le soulagement. Par l'investissement érotique du père par rapport à la mère, il protège
l'enfant. Si il n'y a pas de troisième autre, il y aurait une espèce d'érotisme continuel qui
resterait peut-être plus que souhaité ou bloqué dans cette phase pré génitale (sexualité
qui a plus à voir avec la différence entre les sexes).
4) L'enfant, ayant accepté et s'étant soumis à cette frustration (moment de la castration), se
repositionne: il quitte la relation duale et se place dans une dynamique triangulaire, où le
père à sa place à part entière. L'enfant peut choisir ou pas de passer par le second autre,
d'accepter cette référence. On en vient au moment de la castration: l'enfant « abdique »,
il n'essaie plus de tout signifier pour sa mère, il reconnait qu'il a des limites. Dans ce
moment de basculement, l'enfant se demande ce que le père peut avoir de plus que lui. Là où
l'enfant a essayé d'être à la place du père (compétition), il va se poser certaines questions,
qui l'amèneront à la considération du Second Autre, celui qui est capable de capter la
maman. La considération va amener l'enfant à accepter la loi: il s'inscrit dans la loi du
père, et donc dans la loi de la société.
Il est rare que cette triangulation se fasse sans heurts. La plupart des sujets ayant eu en grande lignes
le parcours décrit, ont néanmoins une certaine souffrance psychique.
Dans les névroses, l'œdipe s'est passée, il y a eu triangulation, mais il y a un reste non castré qui va
donner lieu aux souffrances psychiques par rapport aux névroses.
La névrose est la solution que le sujet a construite pour résoudre son Œdipe.
Les névroses forment un ensemble de troubles psychiques chez les sujets en position névrotique liés
au passage de l'œdipe dont les symptômes:
1) Sont l'expression symbolique d'un conflit œdipien qui trouve ses racines dans l'histoire du
sujet, qui ont eu lieu dans la première enfance et qui sont généralement oubliés (amnésie
infantile).
« Il s'agit d'impression d'ordre sexuel ou agressif et certainement aussi de blessures précoces faites
au moi (blessure narcissique) »
2) Ont une dimension psychosexuelle.
3) Le sujet conserve la conscience de ses troubles et de leur caractère morbide.
4) Le mécanisme de défense de la névrose est le refoulement:
Le mécanisme général du refoulement est de séparer l'affect de la représentation
inconsciente. L'affect est alors déplacé ou transformé, et la représentation, non
investie, reste à l'état inconscient (comme une coquille vide).
Il y a deux dimensions: le traitement de la représentation (du scénario, des idées,
du contenu déclaratif ou sémantique) et tout le côté affectif.