Question 113 : allergies et hypersensibilités
Module 8. Immunopathologie
Service des maladies respiratoires et allergiques (Pr Lebargy)
Evolution au cours de la vie
La sensibilisation allergénique est acquise et persiste
à vie. Son expression et son intensité sont variables dans
le temps. Ainsi on estime que 30% des asthmes de
l’enfant vont spontanément s’amender au moment ou au
décours de la période pubertaire
L’expression clinique de la sensibilisation n’est pas
prévisible. Le même contact allergénique selon les
sujets ou chez un même sujet entraîner des symptômes
violents ou à l’inverse passer totalement inaperçu.
Certains accidents aigus tels que l’asthme aigu grave ou
le choc anaphylactique peut mettre en jeu le pronostic
vital.
Certains allergènes sont capables d’entraîner une
réponse immunitaire plus intense que d’autres à
l’origine de symptômes plus intenses et plus durables.
C’est le cas de l’arachide ou des venins
d’hyménoptères, du latex, des phanères d’animaux ou
encore pour l’allergie de contact du nickel
Certains cofacteurs favorisent l’expression clinique
de la sensibilisation et modifient le cours évolutif des
allergies
Irritants : tabac, alcool, cosmétiques, produits
chimiques, pollution
Infections, virales surtout, parfois mycotiques ou
parasitaire (allergies alimentaires)
Médicaments : ils peuvent modifier la réponse de
l’organe cible : bloquant et asthme ou choc
anaphylactique, allergie alimentaire et aspirine ,
laxatifs ou opiacés
Pathologies associées : RGO, Hyperréactivité des
BPCO, colopathies, dermites
LES GRANDS TABLEAUX CLINIQUES DE
L’ALLERGIE
La rhinite
Se traduit par des éternuements en salve, une rhinorrhée
claire, un prurit et une obstruction nasale.
Selon l’étiologie, elle peut être saisonnière (mai à
septembre) en rapport avec une pollinose ou per
annuelle (acariens)
Le diagnostic repose sur l’examen rhinoscopique
(muqueuse inflammatoire, épaissie, rhinorrhée claire,
absence de cause locale).
L’allergène sera identifié par les test cutanés, les RAST
et si besoin le test de provocation nasale avec
rhinomanométrie. Rechercher de principe une
hyperréactivité bronchique associée (EFR)
L’asthme :
Crises paroxystiques d’essoufflement, d’oppression
thoracique avec sifflements cédant avec la ventoline®.
Deux formes trompeuses : la toux spasmodique et
l’asthme d’effort. Le diagnostic repose sur la mise en
évidence d’un trouble ventilatoire obstructif réversible.
Le diagnostic d’asthme allergique repose sur
l’association à une rhino-conjonctivite, l’anamnèse
orientant vers un allergène particulier, les tests cutanés,
les RAST et si nécessaire le test de provocation
bronchique.
L’eczéma atopique
Chez l’adulte aspect souvent lichénifié (peau grisâtre,
quadrillée, épaissie du fait du grattage). Topographie
dans les plis (coude, genoux), les sillons auriculaires, les
mamelons
Le choc anaphylactique
C’est un choc associant des manifestations cutanéo-
muqueuses (prurit, urticaire, oedème de Quincke), des
signes respiratoires (œdème laryngé, bronchospasme),
des signes digestifs (douleurs abdominales, diarrhée),
neurologique (syncope, confusion, coma)
Le diagnostic est facile si le choc survient lors d’une
piqûre d’hyménoptère, d’injection de médicament ou
d’une intervention chirurgicale. On peut s’aider d’un
dosage d’histaminémie, de tryptasémie, ou de
méthylhistaminurie (dégranulation des masto et
basophiles)
Plus difficile si l’exposition allergénique est méconnue :
allergie alimentaire avec anaphylaxie d’effort
LES PROCEDURES DU DIAGNOSTIC
Interrogatoire : c’est l’étape initiale capitale du
diagnostic qui permettra d’orienter l’enquête
paraclinique.
Terrain :
Antécédents familiaux d’atopie (parents, fratrie,
enfants)
Antécédents personnels d’eczéma atopique, de
rhinite, d’asthme, d’urticaire, « d’œdème »
Profession : l’environnement professionnel est riche
en allergènes ou en irritant bronchiques
Le mode de vie : tabac, alcool, diététique (s’aider au
besoin d’une enquête catégorielle alimentaire,
hygiène
Prise médicamenteuse
Pathologies associées : RGO et asthme, déficit
immunitaire et eczéma atopique, sinusite chronique
et urticaire
Environnement
Type d’habitat : ancien ou récent, urbain ou non,
nombre de pièces chauffage, climatisation, humidité,
confinement, aération, revêtement de sol
(moquettes), présence de tentures, type et ancienneté
de la literie (matelas en plume, en laine), moisissures
Présence d’animaux au domicile
Plantes vertes d’intérieur
Extérieur de l’habitat : grands arbres, espaces verts,
étendue d’eau
Rythmicité des symptômes : règle des 3 unités
(temps, lieu, circonstances) (+++). On s’oriente vers une
étiologie allergique lorsque
la symptomatologie se répète avec les mêmes
modalités d’expression
survient dans des lieux ou des circonstances
similaires
et dans une période bien définie de l’année
A l’inverse, la symptomatologie chronique
s’améliore lorsque l’allergie disparaît