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de complications sociales. La mortalité des patients, immédiate et à un an,
présentant un syndrome confusionnel est importante. Le pronostic fonctionnel peut
être réservé et, à long terme, le risque d’institutionnalisation et de troubles cognitifs
durables est majeur.
Il pose un problème de santé publique : augmentation du coût financier de
l’hospitalisation, de la durée de séjour, des besoins de surveillance, du coût des
aides à domicile ou de la vie en institution. Le syndrome confusionnel peut exister à
l’admission ou apparaître durant l’hospitalisation. On peut donc dans ce dernier cas
le considérer comme un marqueur de la qualité des soins.1,2
De nombreuses études ont été menées pour élaborer des méthodes de dépistage et
de prévention du syndrome confusionnel de la personne âgée, des outils
diagnostiques et des conseils pour sa prise en charge. Néanmoins, la définition
même du syndrome confusionnel reste controversée et les difficultés de sa prise en
charge chez le patient âgé sont multiples.
Les difficultés diagnostiques s’expliquent par le caractère sémiologique souvent
subjectif, par la fluctuation des troubles, par l’existence de différentes formes
cliniques parfois trompeuses. Le « piège » est plus grand encore chez des
personnes aux antécédents de démence ou de troubles psychiatriques. Le syndrome
confusionnel chez la personne âgée hospitalisée peut être méconnu.
Les difficultés thérapeutiques sont nombreuses. La prise en charge du syndrome
confusionnel est problématique et pose à tous les professionnels exerçant en
gériatrie des questions d’ordre éthique : l’utilisation des contentions physique et/ou
chimique, l’information à donner au patient, et l’implication de la famille dans le soin.
Ces problèmes peuvent générer une inquiétude pour les soignants.
La prise en charge des complications médicales est primordiale mais prend-on assez
en compte la souffrance psychologique du patient et de sa famille ?
Au regard de toutes ces problématiques, la prévention apparaît essentielle. Il est
ainsi important pour les équipes médicales et soignantes de savoir « repérer » les
sujets à risque de confusion.
L’enjeu est donc d’améliorer la prise en charge du syndrome confusionnel durant
l’hospitalisation dans le but de diminuer la survenue de complications et la durée des
troubles et ainsi la morbimortalité chez les patients âgés.
Peut-on élaborer, à travers la lecture d’articles, des recommandations simples,
applicables à un exercice professionnel dans un court séjour gériatrique ? Et peut-on
après étude des pratiques, aboutir à des actions d’amélioration ?
I. LE SYNDROME CONFUSIONNEL DU SUJET AGE
A.Définition
Le syndrome confusionnel (SC), « delirium » en anglais, se manifeste par une
perturbation cognitive globale, d’apparition brutale avec installation des signes sur
quelques heures ou quelques jours au maximum. Les signes sont fluctuants dans le
temps et en intensité. Il s’agit d’une faillite temporaire et potentiellement réversible du