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FICHE DE LECTURE Marie PIRON
1ère année Carrières Sociales
Livre : LA PSYCHOLOGIE SOCIALE Groupe 3A
Edition : PUF
Extrait étudié : « LE DOMAINE DE LA PSYCHOLOGIE SOCIALE »
INTRODUCTION A LA PSYCHOLOGIE SOCIALE
De Serge MOSCOVICI
Serge Moscovici, psychologue social, en 1928, est à l’origine de l’introduction de
la psychologie sociale dans la tradition de la recherche en Europe et de l’orientation de celle-
ce en Europe. Ce manuel dont il a fait l’introduction et qui a été crée sous sa direction,
s’adresse aux étudiants et plus spécifiquement aux étudiants en psychologie sociale.
Dans son introduction, il nous fait part de sa vision et conception de la psychologie
sociale tout en précisant au fil de son exposition que ce sont ses idées et que plusieurs
d’entre-elles ne font pas l’unanimité des chercheurs. Que tout point de vue peut être discuté.
Serge Moscovici décrit la psychologie sociale comme une science qui s’occupe
simultanément de l’individu et de la société qui l’entoure, à la différence de la psychologie ou
de la sociologie qui cherchent des explications pour l’un ou l’autre séparément. La séparation
de l’individu et la société a son sens. Ils sont liés mais aussi en conflit. D’un côté l’individu
fait entièrement partie de la société cependant son caractère indépendant reste réel et
revendiqué (chacun a ses points de vue). La psychologie sociale prend les deux en compte et
observe leurs influences mutuelles. Il nous dit que « la psychologie sociale est la science du
conflit entre l’individu et la société »
L’individu possède en lui une microsociété constituée de ses amis, ses ennemis, ses
connaissances, ses pensées...Moscovici parle de conflit entre société intérieure et société
extérieure. La psychologie sociale tente de décomposer et d’analyser ce conflit qui est
constant. Pour cela, elle se penche sur «… les phénomènes ayant trait à l’idéologie et à la
communication… ». L’explication de ces phénomènes se fait en se basant sur « leur genèse,
leur structure et leur fonction ».
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L’origine de l’idéologie provient des préjugés sociaux et raciaux, des stéréotypes, des
croyances…propres à notre milieu social. Ces idéologies sont des réalités sociales, celles-ci
crées par des représentations sociales propres à un groupe, à une classe sociale. Chaque
groupe ou classe a ainsi les siennes. Ces idéologies ont un caractère mi-réel et mi-imaginaire,
l’objectivité n’est donc pas totale.
La communication sociale concerne tous les types d’échanges dès lors qu’il s’agit
d’interactions pour donner une information ou influencer autrui. L’objectif de la psychologie
sociale est d’analyser l’effet des messages entre individus, individu et groupe et entre groupes
(que le support soit la parole, la gestuelle, les images, les medias…).C’est ainsi qu’il dit que
«… la psychologie sociale est la science des phénomènes de l’idéologie et des phénomènes de
la communication ».
Serge Moscovici explique ensuite qu’il n’y a pas de réelles barrières entre cette
science et les autres sciences humaines. Elles ont toutes des concepts en commun tels «
que la représentation sociale, l’influence, l’apprentissage, etc. ». Ce qui la différencie, c’est
son regard bien spécifique qu’elle pose sur les phénomènes et relations. Elle observe les
influences, elle essaye les expliquer et de savoir d’où elles proviennent, comment et pourquoi
elles se mettent en place. Moscovici nous expose deux manières de visionner les choses.
Il y a la vision binaire, tel que l’aborde la psychologie ou la sociologie qui observe
l’individu et l’objet l’un à côté de l’autre. L’observation se fera par exemple sur les
comportements d’un individu dans un environnement mais ne prendra pas en compte
l’influence de celui-ci. Le risque est « la réduction des phénomènes psychosociaux à des
phénomènes psychologiques ou encore des sociaux réduit à individuels ».
La vision ternaire est plus complexe mais d’avantage intéressante. A l’individu et
l’objet, se rajoute la société. Il ne s’agit plus uniquement de la relation « Ego » - « Objet » ;
l’ « Alter » (individu ou groupe) est pris en compte. L’ « Ego » est l’individu, le « Moi » ;
l’ « Objet » est le médiateur (environnement sociale ou non social, réel ou non réel) et
l’ « Alter » est l’ « Autre », individu ou groupe. La relation de « sujet à sujet dans leur rapport
à l’objet peut elle-même être conçue de manière statique ou dynamique ». La première est
qualifié de « facilitation sociale » et constitue le fait qu’un individu va suivre la majorité. Le
second est qualifié « d’influence sociale », individu adopte des opinions sous la pression
d’une autorité.
Le « Moi » voit l’ « Autre » de deux manières : comme « Autre Moi » ou comme
« Autre » tout court, c’est à dire différent. Lorsque l’on parle d’ « Autre Moi » c’est le
mécanisme de la comparaison sociale. On cherche à ressembler à ceux que l’on admire, à
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s’immiscer dans un groupe qui nous ressemble, de s’y fondre. On recherche la conformité. A
contrario l’ « Autre » annonce le « mécanisme de la reconnaissance sociale », le fait de
vouloir être reconnu comme particulier. On tient à cœur de ne pas faire partie de la majorité.
On revendique et argumente nos points de vue (minoritaires).
La psychologie sociale vient combler le vide laissé, « elle n’est pas une science de
médiation ou de replâtrage, mais une science de critique de l’opposition entre l’individuel et
le social, donc de l’idéologie qui la sous-tend ».
Moscovici nous explique ensuite l’importance de l’invisibilité de l’observateur. En
effet la personne avertie d’être observée va automatiquement modifier ses comportements,
hors « ceux-ci doivent être analysés dans leur naturel mêlé d’affectif ou de symbolique ainsi
que pris dans une situation bien précise » (contexte bien particulier) pour rester les plus
objectifs possibles. Il rajoute que l’observateur a également ses points de vue et qu’il va donc
juger les faits par rapport à ceux-ci lui). Et, lorsqu’il y a jugement il y a risque de réalité
subjective. Le jugement est obstacle. Donc si l’on a étudié la sociologie ou la psychologie au
par avant et que l’on veut se pencher sur la science qui rassemble les deux, il va falloir faire
attention aux pièges que constituent le regard de la psychologie sociale. Le premier piège
serait de rajouter des « suppléments d’âme » à notre observation (aux phénomènes sociaux).
Le deuxième piège serait de se baser sur une observation, sur un individu, sur un cas isolé
pour en déduire une généralité.
Moscovici nous dit que « la psychologie sociale a beaucoup inspiet a eu un gros
impact sur la vie de la société ». De ce point de vue on peut la comparer et la mettre à égalité
avec l’économie politique. Malgré cela elle reste peu connue et « tenue à la lisière des
sciences ». De ce fait elle est peu répandue et « son enseignement est restreint au minimum
nécessaire ». Il en découle son impossibilité à faire face aux nombreux problèmes de la
société moderne.
Il aborde ensuite les théories. Elles « sont un ensemble de propositions » (jugements
de la réalités ou de valeurs) « qui classent et expliquent un ensemble de phénomènes ». Les
propositions servent entre autres à « prévoir certains comportements ou effet jusqu’alors
encore inobservés » et « ... toute théorie comporte des intuitions et des images qui restent
souvent implicites ». En psychologie sociale on rencontre trois types de théories qui
coexistent, chacune ayant ses analyses et explications situées sur un plan différent.
Les théories paradigmatiques. Elles s’occupent de porter une vision globale aux
relations et comportements humains. Pour cela elles tiennent en compte toutes les influences
« connexes » qui peuvent exister, c'est-à-dire affectives et intellectuelles (le vécu, la
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singularité et l’environnement physique et social) et qui pourraient « affecter un
comportement donné au moment où il est produit ».
Les théories phénoménologiques. Elles s’occupent en général de la description et de
l’explication d’une famille de phénomènes. Chacune concernant des phénomènes plus ou
moins importants mais répondant toutes aux deux mêmes questions : « comment » et
« pourquoi ». Elle expliquera par exemple comment et pourquoi nous créons des normes
collectives (alors que nous avons tous des normes propres à notre personne).
Les théories opératoires. Elles essayent de « dégager un mécanisme élémentaire,
inconnu jusque-là, et qui explique un ensemble de faits ». Elles ont décelées qu’un individu
pris au piège dans une situation il est impliqué simultanément avec deux objets
contradictoires et dissonants, celui-ci, en proie à l’anxiété et « dépourvu de jurisprudence à
suivre », choisira de suivre l’objet qui lui demande le moins d’effort. Il choisira la facilité
pour rétablir la consonance. Ce mécanisme ayant été découvert, il a permis la constatation
suivante : L’individu porte plus d’importance à quelque chose qu’il a eu du mal à obtenir.
Chacune de ses théories a son domaine de recherche et amène d’autres types de connaissances
qui se complètent.
Moscovici décrit alors les méthodes de recherches qui « donnent corps aux théories et
les mettent en pratique ». Il y a la méthode systématique et la méthode expérimentale, et
chacune a ses avantages et ses inconvénients.
La méthode systématique. Elle s’occupe des recherches sur le terrain à l’aide de
différentes techniques : notes, magnétophone, vidéo, interview ; ainsi elle étudie les
sentiments, les préférences, les représentations ou les actions des gens dans un cadre normal,
que ce soit durant une manifestation de masse, chez un particulier, dans une salle de
classe… Son avantage est de « saisir des phénomènes dans toute leur complexité ». Méthode
qui aide à comprendre « la vie de l’individu et du groupe simultanément dans plusieurs
domaines - religion, politique, culturel, etc. - à la fois et leurs connexions ». Lorsque les
recherches sont bien réalisées cela permet « la découverte de formes de relations et d’actions
jusqu’ici passées inaperçues ». Son inconvénient est la rareté des occasions d’observation et le
petit nombre de personnes observées. De plus, les personnes sont le plus souvent averties,
aussi leurs comportements peuvent en être affecté. Autre problème, la possible mauvaise
interprétations des sondages. Nous ne pouvons donc pas nous permettre de faire des
conclusions générales.
La méthode expérimentale. « Elle vise à provoquer une série de réactions dans des
conditions fixées à l’avance » (objet, endroit…) de ce fait elle est nommée : de laboratoire. Le
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mot d’expérience effraie certains (ils voient en lui un manque d’objectivité). Cependant, cette
méthode est un « jeu très sérieux ». L’expérimentateur émet une hypothèse, et, basé sur celle-
ci, il fixe les conditions et prévoit les réactions attendues. C’est « un spectacle
soigneusement mis en scène qui permet de simuler certaines situations et phénomènes
courants », « …la théorie fournie le scénario ». Pour cela l’expérimentateur travaille avec des
compères. Ceux-ci sont des acteurs parmi les autres mais qui ont pour fonction de les entourer
et d’essayer de les influencer…cela dépend des instructions du metteur en scène. La recherche
expérimentale est constituée de deux éléments, la variable indépendante et la variable
dépendante.
La variable indépendante est l’outil, le support de recherche sur lequel s’appuie
l’expérience afin que l’observateur puisse arriver à ses fins. Celui-ci est toujours différent et
déterminé par l’expérimentateur en fonction de sa recherche.
La variable dépendante est le comportement, la réaction du sujet. Il a été découverte
que plus l’objet est ambigu et l’individu incertain, plus l’individu est influençable.
Le sujet recruté pour ce type d’expériences est mis au courant d’un but autre que le
réel, ainsi pensant à un autre objet il n’aura pas la possibilité d’altérer la nature du
comportement observé. L’expérience terminée, l’individu est mis au courant. « La
méconnaissance temporaire il et vrai, est la condition de la connaissance que l’on recherche et
que l’on obtient ». Ces expériences de laboratoire peuvent être complétées par des
expériences sur le terrain mais celle-ci sont difficiles à réaliser. Le chercheur doit essayer
de « manipuler la variable indépendante tout en travaillant dans un cadre normal ». Moscovici
nous dit que la psychologie sociale est probablement la seule science qui fait primordialement
appel à l’expérience. Certains, en désaccord avec cela ont tenté de trouver des méthodes pour
la remplacer. Les nouvelles méthodes font des découvertes importantes qui viennent
compléter les autres, mais n’ont pas encore réussit à subtiliser la place de l’expérience.
Les deux méthodes ont vue le jour et se sont construites au sein même de la science de
la psychologie sociale. C’est en premier lieu la méthode systématique qui a connu un grand
succès, et actuellement, la place principale est attribuée à la méthode expérimentale.
Moscovici répond aux critique faites à ce sujet en disant qu’il n’y a pas de psychologie sociale
qui soit purement « expérimentale » ou « systématique » et que, c’est aussi cette diversité des
méthodes qui a permis à la psychologie sociale de travailler à plusieurs niveaux de la réalité
sociale et de comprendre des phénomènes différents.
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