Question 197. Douleur thoracique aiguë et chronique
Module 12 . Uro-Néphro-Pneumologie
Service des maladies respiratoires et allergiques (Pr Lebargy)
En cas de doute diagnostique ou lorsque l’ECG ne
permet pas de déceler de troubles de repolarisation,
une épreuve d’effort peut être réalisée, en l’absence
de contre-indication (IDM récent, RAC serré,
HTAP, tr du rythme ventriculaire, IVG
décompensée). Elle est réalisée sur bicyclette
ergométrique ou tapis roulant sous surveillance
ECG, en milieu spécialisé. Les critères de positivité
du test sont un sous-décalage de ST horizontal ou
descendant > 1 mm d’une durée > 0,08sec après le
point J. Les signes de gravité sont : l’apparition de
troubles de repolarisation pour une faible charge (W
< 60 Watts) ou une fréquence cardiaque < 100/min,
un sous-décalage diffus dans toutes les précordiales
ou durant plus de 6 min après arrêt de l’effort, enfin
la survenue de troubles du rythme ventriculaire.
L’existence de signe de gravité doit faire envisager
une coronarographie sans délai.
D’autres examens sont utiles au diagnostic et à la
décision thérapeutique
La scintigraphie myocardique d’effort au thallium
recherche une hypofixation à l’effort disparaissant
au repos. Elle permet d’évaluer le siège et l’étendue
de l’ischémie myocardique. L’échographie d’effort
ou de stress étudie la contraction des parois
myocardiques en situation de stress reproduit par
l’injection de doses croissantes de dobutamine.
La coronarographie qui trouve ses indications en
cas de signes de gravité à l’épreuve d’effort ou en
cas de persistance d’un angor invalidant malgré un
traitement médical bien conduit.
Les autres causes cardio-vasculaires
les cardiomyopathies hypertrophiques
le rétrécissement aortique
l’HTAP (+++) douleurs pseudo-angineuses
survenant chez une femme jeune. Le diagnostic repose
sur l’échographie cardiaque et le cathétérisme cardiaque
droit qui permet
de confirmer le type pré-capillaire de l’HTAP
d’évaluer la gravité de l’HTAP (valeurs de la PAP
systolique pouvant atteindre dans les formes sévères
80-90 mm Hg (N = 30 mm Hg)
de réaliser un test de vaso-dilatation au NO
(monoxyde d’azote) guidant la prise en charge
thérapeutique.
La péricardite chronique constrictive est rarement
révélée par des douleurs thoraciques, plus souvent par
des hépatalgies d’effort ou une dyspnée. Le diagnostic
est affirmé par l’échographie cardiaque et le
cathétérisme cardiaque droit (aspect en dip plateau)
DOULEURS PLEURO-PULMONAIRES
Les pleurodynies sont des douleurs latéro-thoraciques
uni ou bilatérales, volontiers récidivantes
habituellement en rapport avec un épaississement
inflammatoire de la plèvre. Elles sont :
secondaires à une pleurésie infectieuse
associées à une maladie de système avec
localisation pleurale (sarcoïdose, lupus, polyarthrite,
Gougerot-Sjögren)
secondaires à une pleurésie médicamenteuse
ou plus rarement à une maladie périodique
Toutefois, il s’agit d’un diagnostic d’élimination
retenu après avoir formellement écarté une pathologie
néoplasique
Epanchements pleuraux néoplasiques
Le cancer primitif (mésothéliome) est évoqué de
principe chez les sujets ayant eu une exposition à
l’amiante (celle-ci fait défaut dans 30 % des cas). La
douleur thoracique est permanente, intense, rebelle aux
antalgiques de classe 1 et 2. La radiographie de thorax
et le scanner thoracique montrent un épaississement
irrégulier, mamelonné de la plèvre. L’atteinte de la
plèvre médiastinale et la réduction de volume
pulmonaire sont évocateurs du diagnostic mais non
spécifiques. Le diagnostic sera confirmé par la
thoracoscopie.
Les métastases pleurales sont également
responsables de douleurs thoraciques chroniques.
L’abondance de la pleurésie et son caractère
hémorragique sont évocateurs mais le diagnostic sera
confirmé par la biopsie pleurale à l’aiguille ou par
thoracoscopie.
Le cancer bronchique. Il peut s’agir
d’une douleur thoracique par envahissement pariétal
d’un syndrome de Pancoast-Tobias en rapport avec
une tumeur du sulcus associant : une douleur scapulaire
à irradiation cervico-brachiale (NCB C8-D1), un
syndrome de Cl Bernard Horner (myosis, ptosis,
énophtalmie), une lyse du col de la première côte)
d’une douleur médiastinale liée à un envahissement
médiastinal ou une péricardite néoplasique. La présence
d’un syndrome médiastinal caractérisé (syndrome cave
supérieur, paralysie récurentielle….) sont hautement
évocateurs du diagnostic ;
Le diagnostic lésionnel repose sur le scanner thoracique
et sera confirmé par endoscopie bronchique et/ou
médiastinoscopie.
LES DOULEURS PARIETALES
Costales : fractures, métastases, localisation du
myélome
Vertébrales : tumeurs vertébrales, spondilodiscites
infectieuses
Nerveuses : douleurs post-zoostériennes (importance de
l’anamnèse), neurinome, compression médullaire
Parties molles : sarcomes, myosite…
Le diagnostic peut être aidé par le scanner thoracique,
l’IRM et la scintigraphie osseuse.
LES DOULEURS DIGESTIVES
douleurs épigastriques ou thoraciques pouvant
mimer une douleur angineuse. L’association à des
symptômes digestifs (hocquet, hypersialorrhée,
dysphagie) peuvent orienter vers l’origine digestive d la
maladie.
Les étiologies sont variées
Spasme œsophagien, œsophagite, hernie hiatale
cancer de l’oesophage objectivés par la fibroscopie