FICHE SOUTIEN SÉQUENCE 2 6e

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Anne Cassou-Noguès
SEQUENCE 1RE
Du théâtre à l’essai : Sartre et Camus
Fiche de lecture sur Les Justes de Camus
Ce questionnaire peut être proposé en classe dans la mesure où les
élèves doivent être capables de répondre à des questions précises sur un texte
inscrit sur leur liste, lors de l’entretien, qui constitue la moitié de leur épreuve
d’oral.
LIRE
1/ D’où arrive Stepan lorsqu’il rejoint le groupe au début de la pièce ?
2/ Quel est initialement le rôle de chacun des révolutionnaires dans l’attentat contre
le Grand Duc ?
3/ Quel crime a commis Foka ? Quel est son rôle en prison ?
4/ Que propose Skouratov à Kaliayev ?
5/ Pourquoi la grande-duchesse demande-t-elle à voir Kaliayev ?
ANALYSER
6/ Qu’est-ce qui oppose Stepan à Kaliayev ?
7/ En quoi Les Mains sales semblent avoir fourni à Camus le sujet de sa pièce ?
ARGUMENTER
8/ On parle souvent d’esthétique classique à propos des Justes. Justifiez ce point de
vue.
9/ Guy-Pierre Couleau choisit de faire porter aux comédiens des costumes des
années 1970-1980 pour souligner l’actualité de la pièce. Commentez ce choix.
10/ Quel personnage aimeriez-vous jouer ? Pourquoi ?
© NRP lycée, n°45, mai-juin 2011
Anne Cassou-Noguès
Quelques éléments de réponse
1/ Stepan arrive de Suisse, qu’il a gagnée après s’être échappé du bagne (acte I).
C’est pour cela qu’il n’a pas un rôle de premier plan dans l’attentat du Grand Duc. Il
revient pour remplacer Schweitzer qui a été tué en manipulant une bombe.
2/ Dora s’occupe du « matériel » : c’est elle qui s’occupe de la fabrication de la
bombe. Elle sera épaulée par Stepan. Kaliayev doit lancer la première bombe,
Voinov la deuxième. Annenkov dirige le groupe (acte I).
3/ Foka a tué trois personnes un soir de beuverie (« j’avais soif », « J’ai tout démoli. Il
paraît que j’en ai tué trois », acte IV). Comme il a été condamné à vingt ans de
prison, il a accepté de tenir le rôle du bourreau : à chaque exécution, on lui enlève un
an sur sa peine.
4/ Skouratov propose à Kaliayev de le gracier s’il dénonce ses camarades (acte IV).
5/ La grande-duchesse demande à voir Kaliayev pour qu’il accepte sa grâce, qu’il
vive afin qu’il se repente (acte IV).
6/ Stepan et Kaliayev s’opposent dès l’entrée en scène de ce dernier. Stepan est
sombre (« Cela m’arrive quelque fois [de sourire] », acte I) et taciturne : il prononce
des phrases brèves qui sont comme des lois révolutionnaires (« Il faut de
l’expérience », « Il faut une main ferme » « Un vrai révolutionnaire ne peut pas
s’aimer », acte I). Kaliayev, le Poète, est au contraire joyeux (« Kaliayev rit », « Il
rit », quatre fois dans le premier acte) et plein d’enthousiasme (« J’aime la beauté, le
bonheur ! […] Mais la révolution pour la vie, pour donner une chance à la vie, tu
comprends ? »). Mais ces différences superficielles s’accroissent ensuite : Kaliayev
se révèle être un « meurtrier délicat » tandis que Stepan défend l’idée que la fin
justifie les moyens (cf. supra, séance 6).
7/ Camus pensait déjà à sa pièce quand il assiste aux répétitions des Mains sales
mais une réplique a dû lui rappeler son sujet : « En Russie, à la fin de l’autre siècle, il
y avait des types qui se plaçaient sur le passage d’un grand-duc avec une bombe
dans leur poche » (deuxième tableau, scène 4).
8/ Une telle question suppose que l’élève fasse appel à ses connaissances de
seconde sur le théâtre classique. Il doit préciser que même si la pièce ne respecte
pas stricto sensu les trois unités, quatre des cinq actes se déroulent dans un même
lieu, que la durée de l’ensemble n’excède pas une dizaine de jours, que l’unité
d’action est respectée (tout tourne autour de l’attentat du Grand Duc et la pièce
commence alors qu’il est imminent). L’élève précisera également que la
vraisemblance est respectée (l’intrigue s’inspire d’une histoire vraie que Camus a
« tâché à rendre vraisemblable ») comme la bienséance puisque le crime a lieu horsscène. À cet égard, on pourra étudier des extraits de la mise en scène de Guy-Pierre
Couleau. Quand Annenkov et Dora attendent des nouvelles de l’attentat, ils guettent
à travers une fenêtre invisible, exposant leurs visages au regard des spectateurs.
C’est à travers eux, leur espoir et leur crainte, que l’on perçoit l’attentat.
© NRP lycée, n°45, mai-juin 2011
Anne Cassou-Noguès
9/ Les élèves doivent être capables de répondre à des questions sur la mise en
scène dans la mesure où leur objet d’étude implique un regard croisé sur le texte et
la représentation. Guy-Pierre Couleau a choisi des costumes des années 1970-1980
en référence avec les attentats terroristes de cette époque (Action directe…). Il faut
ensuite argumenter sur le bien-fondé de ce choix (est-ce justifié ? est-ce
nécessaire ? est-ce efficace ?...).
10/ Il va de soi que dans ce genre de question, l’examinateur évalue la capacité de
l’élève à argumenter et non son choix !
© NRP lycée, n°45, mai-juin 2011
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