
Une troisième partie, consacrée à la dernière période, montre comment le régime s'est 
définitivement enraciné, démocratisé, tout en dérivant à partir de 1906 vers le nationalisme. Le 
gouvernement de Waldeck-Rousseau voit en effet la République triompher et prolongé la 
définition des principes démocratiques avec des lois comme la loi de 1901 sur la liberté 
d'association. L'exposition universelle de 1900 est aussi l'occasion de réaffirmer l'adhésion 
populaire au régime républicain. La démocratie de masse 
s'impose alors et se structure grâce à la naissance des partis politiques modernes dont le modèle 
est le parti radical-socialiste. A partir de 1902, les radicaux jouent un rôle majeur. Le régime 
développe alors une politique anticléricale défendue fermement par E. Combes mais qui créent 
d'importantes tensions. La loi de 1905 parachève l'oeuvre de laïcisation de la société. A partir de 
1905, débute une phase plus confuse dominée de plus en plus par la question de la guerre. Les 
différents gouvernements se montrent alors incapables de résoudre la question sociale et, comme 
Clemenceau, s'attachent à une politique de maintien de l'ordre social et de répression alors que le 
socialisme et le syndicalisme se renforcent. En dépit du pacifisme d'une minorité représentée 
notamment par la SFIO et Jean Jaurès, le sentiment nationalisme se diffuse et aboutit au vote en 
1913 de la loi des trois ans. Finalement, après l'assassinat de Jean Jaurès, toutes les forces 
politiques, y compris les socialistes, se rallient à la guerre au nom de l'Union sacrée et de la 
défense de la République. Vincent Duclert termine cette partie par une description de la 
construction de l'empire colonial et les principes qui y ont concouru. Il s'appuie sur les travaux les 
plus récents pour montrer les différentes étapes de la formation de l'empire. Il insiste tout 
particulièrement sur les aspects idéologiques et nationalistes de l'aventure coloniale fortement 
soutenue par « le parti colonial » 
très présent auprès notamment de Jules Ferry. La colonisation s'avère, par la nature même de 
l'administration des colonies, les statuts des peuples colonisés et leur exploitation, en 
contradiction avec le projet républicain. Les mutations que la France a connues pendant la Belle 
Epoque sont ensuite rapidement présentées. La France est désormais une société démocratique 
dans le sens où les pratiques comme le vote sont profondément enracinées. L'exercice des libertés 
demeure cependant incomplet si on prend en compte le statut minoritaire maintenu de la femme 
et la faiblesse des réformes du système 
judiciaire qui est encore marqué par des principes répressifs. L'auteur rappelle ensuite les 
importantes mutations sociales liées à l'industrialisation qui se traduisent notamment par 
l'affirmation du rôle des classes moyennes. La Belle Époque, expression nostalgique née en 1919, 
renvoie aussi à une période de croyance dans les vertus de la modernité technique. Enfin, les 
artistes et intellectuels dans tous les domaines expriment aussi leur volonté d'imposer des visions 
nouvelles aussi bien à travers les 
avant-gardes picturales que les nouvelles formes littéraires et approches philosophiques. De 
nouvelles pratiques apparaissent grâce à la culture de masse et à la naissance des loisirs. Malgré 
quelques limites, la Belle Époque est bien une période d'innovations dans tous les domaines. La 
période de 1870 à 1914 représente donc bien un moment majeur dans l'histoire de la démocratie 
et des libertés républicaines. En effet, les valeurs républicaines et démocratiques ont été alors 
définies et leur influence perdure jusqu'à aujourd'hui.  Comme dans les autres volumes de la 
collection, la dernière partie de l'ouvrage est consacré à « l'atelier de l'historien ». V. Duclert fait 
d'abord un inventaire des sources disponibles sur la période, sources très riches et d'une grande 
variété. Il propose ensuite une critique historiographique qui permet de comprendre à la fois 
comment la place de la IIIe République dans les études historiques a évolué et quels sont les 
champs de recherche qui se sont ouverts, surtout à partir des années 1990. Au total, cette 
synthèse foisonnante est un ouvrage indispensable, non seulement pour tous ceux qui souhaitent 
mieux connaître cette période mais aussi pour ceux qui s'intéressent aux nouvelles approches des 
questions politiques. De plus, l'ouvrage est richement illustré par des documents iconographiques