Limpact macro-économique de
lindustrie pharmaceutique
les effets dentrainement sur léconomie française
François SAINT-CAST, Francis FAGNANI
CEMKA-EVAL
Juillet 2006
CEMKA-EVAL est un bureau d’études et de conseil indépendant spécialisé en économie de la santé,
épidémiologie et santé publique. Créé en 1990 dans le cadre de la politique de valorisation de l’INSERM, il
regroupe un ensemble multidisciplinaire de consultants qui interviennent pour des partenaires publics et privés du
monde de la santé et de la pharmacie.
Pour tous contacts, joindre Mr Francis Fagnani au 01 40 91 30 30 (Email : [email protected])
CEMKA-Eval - 43, Bd Ml Joffre 92340 Bourg la Reine
Introduction
Les dimensions industrielles et l’investissement dans la recherche de l’industrie pharmaceutique sont
connus mais rarement documentés de façon approfondie au niveau de leur effet structurant sur l’économie
française. L’industrie pharmaceutique est bien pourtant un secteur industriel complet allant de la recherche
fondamentale et appliquée, jusqu’à la fabrication industrielle de principes actifs et de médicaments et la
commercialisation sur le marché intérieur et à l’export.
C’est pour faire prendre conscience de l’importance que revêt cette dimension de création de richesse
associée à la présence sur le territoire français d’une industrie pharmaceutique non réduite aux simples fonctions
de commercialisation que cette analyse a été menée.
Les différents types d’impacts macro-économiques
Le périmètre considéré dans cette étude est celui des Spécialités à Usage Humain (SUH) y compris les
activités de production de principes actifs (généralement non comptabilisées au titre de l’industrie pharma) et
donc hors production et vente de produits à usage vétérinaire et parapharmaceutique.
Le calcul des impacts utilise les catégories suivantes :
- Les effets directs qui mesurent le poids économique direct de l’activité prise de façon isolée,
c’est à dire sans intégrer les interactions avec le reste de l’économie ;
- Les effets indirects sur les branches qui résultent des achats et charges externes
(consommations intermédiaires) nécessaires à produire et commercialiser les médicaments ;
- Les effets induits qui concernent les 3 éléments suivants :
l’utilisation par les salariés de leurs revenus pour consommer et investir ;
les investissements des entreprises ;
les usages que les administrations publiques font des prélèvements obligatoires, des
impôts et des taxes pour rémunérer leurs agents, pour leurs consommations de biens et
services marchands et pour les investissements.
Les études d’impact économique aboutissent au calcul d’une série de coefficients dits «multiplicateurs » qui
mesurent le ratio entre l’effet direct de l’activité et la somme des effets indirects et induits.
Résultats
Pour l’année 2004, le poids économique de l’industrie pharmaceutique (effets directs) peut se résumer dans les
indicateurs suivants :
- le chiffre d’affaires (CA ) de l’industrie pharmaceutique ressort à 38,135 Milliard € dont 14,5
Milliard € (38,1% du CA ) d’export, un montant conforme à celui de l’estimation du total des
ventes en France et à l’export de SUH.
- L’ensemble de l’activité mobilise environ 95.800 emplois (Equivalents Temps Plein - ETP ),
- La valeur ajoutée générée est de 10,34 Milliard €
- Un montant de 1, 02 Milliard € a été investi
- Les traitements et salaires perçus s’élèvent à 3,77 Milliard € .
- Le total des contributions sociales et des impôts et taxes s’élève à 4 Milliard € .
Les effets indirects et induits sont présentés dans le tableau suivant en distinguant les effets induits dans le
secteur marchand et les administrations publiques.
En s emb l e d es i mpa c ts m a c r o - éco n omiq ues de l ind u s trie p harma ceuti que e n 2 004 (u n ité s : m i l li o ns
d ' euro s ou E T P)
Type d’impact
Emploi
(ETP)
Chiffres
Affaires
Valeur
Ajoutée
Investissement
Salaires
Contributions
Sociales
Impôt &
taxes
Effets directs
95 819
38 135
10 342
1 019
3 772
1 701
2 305
Effets indirects
197 307
31 263
11 063
2 429
5 852
2 465
1 424
Effets induits :
Secteur marchand
Administrations publiques
124 063
54 853
18 720
8 336
6 706
3 062
1 826
847
3 047
1 409
1 291
608
971
441
Indirects + Induits
376 224
58 319
20 832
5 102
10 307
4 364
2 836
Total général
472 043
96 454
31 174
6 121
14 079
6 065
5 142
Multiplicateurs
3,9
1,5
2
5
2,7
2,6
1,2
Source : CEMKA-EVAL (2005)
Au total :
- le PIB généré par la production des SUH est de 35,15 Milliards € soit 2,13% du PIB national.
- L’emploi associé (470 000 emploi ETC environ) représente un peu plus de 2% de l’ensemble
de la population active employée salariée (2,5% si on intègre les emplois des administrations
publiques financées par les recettes fiscales générées),
- L’investissement généré est de 6,12 Milliards € (à comparer à 1,02 milliards d’investissement
direct)
En d’autres termes :
Pour 1 euro de chiffre d’affaires réalisé dans la fabrication et la commercialisation de SUH, 1,5 euros
de chiffres d’affaires sont réalisés ailleurs dans l’économie nationale ;
1 emploi dans le secteur des SUH est lié à 3,9 emplois dans le reste de l’économie (5 emplois si on
compte les administrations publiques) ;
A 1 euro de valeur ajoutée créée dans le secteur des SUH correspond 2 euros de valeur ajoutée dans
le reste de l’économie.
A 1 euro d’investissement dans le secteur des SUH correspond 5 euros d’investissement dans le reste
de l’économie
Les effets macro-économiques se concentrent notamment sur les 3 branches de l’économie suivantes :
- les Services Opérationnels (intérim, gardiennage, entretien, location de matériel,
etc) avec 72 320 emplois mobilisés,
- le Conseil et l’Assistance aux entreprises (56 300 emplois),
- la Recherche & Développement (26 800 emplois). Il s’agit d’un impact important
puisqu’au total l’activité génère directement et indirectement 4,7 Milliards de
chiffre d’affaires sur cette branche, pour une valeur ajoutée de presque 1,5
Milliards€ .
Parmi les autres branches impactées, les branches industrielles représentent près de 80 000 emplois,
le bâtiment et travaux publics presque 30 000 emplois.
Les recettes des administrations publiques sont estimées à plus de 15 milliards d’euros, valeur
correspondant à la rémunération de 108 576 emplois en équivalent temps complet (4% de l’ensemble des
salariés de l’administration publique).
Conclusion
L’industrie pharmaceutique a un impact fortement multiplicateur.
Une comparaison entre les différentes branches sur le multiplicateur des effets indirects (rapport des
effets indirects aux effets directs) du chiffre d’affaires montre que pour 100 de production, l’industrie
pharmaceutique génère 101,81 € de CAHT sur la chaîne des fournisseurs, ce qui place cette industrie en
huitième position parmi les 35 branches de l‘économie.
Elle occupe la première place pour son impact sur la recherche et développement. En effet, 100 de
CAHT dans l’industrie pharmaceutique entraîne 13,36 de CAHT dans la recherche et développement, assez
loin devant l’industrie des équipements électriques et électroniques (9,34 €) et la construction navale,
aéronautique et ferroviaire (7,92 €).
Ces résultats confirment l’enjeu stratégique que représentent les politiques de régulation de cette
industrie et l’importance d’une politique industrielle dynamique pour que la France reste un marché
économiquement attractif qui permette de conserver et de développer des activités industrielles sur son territoire.
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