Service : Un DP sur orbite

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Un DP sur orbite
Tandis que le dossier médical personnel (DMP) est relégué aux calendres
grecques, le dossier pharmaceutique (DP) vient d’achever sa phase
d’expérimentation. Sauf obstacle de dernière minute, l’Ordre s’apprête
à réussir son pari.
L
EN SIX MOIS,
88 143 DP
ON ÉTÉ CRÉÉS.
e 15 novembre a marqué la in de la première phase
d’expérimentation du dossier pharmaceutique (DP).
Sous le haut patronage du Conseil national de l’Ordre
des pharmaciens (CNOP), 226 oicines disséminées
au sein de six départements pilotes 1 ont étrenné – six mois durant – les premiers
DP. Pour quel résultat ? Lors de
la 20ème Journée de l’Ordre, la
présidente du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Lorraine,
Monique Durand,
a livré quelques
pistes intéressantes : « Depuis
le 16 juillet et
le début des
expérimentations, près
de 100 000
DP ont été
proposés aux
patients et pas
moins de 88 143
dossiers ont été
créés. Mais au-delà
des chifres, le DP
est globalement très
apprécié par nos patients. » Côté pharmacien
où les équipes oicinales sont
« très motivées », elle dit ne pas
avoir constaté de rupture dans le processus habituel de dispensation. « Preuve
que le DP s’est très facilement intégré dans nos systèmes informatiques », relève-t-elle aussitôt.
Premier cas d’interaction
En qualité d’expérimentatrice, elle ne considère donc pas comme « perdu » le temps passé à recueillir le consentement du
patient, condition sine qua non à l’ouverture du dossier. « Humainement, cet outil professionnel constitue une opportunité
de dialoguer, un moyen de jouer pleinement notre rôle de pro-
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PHARMACEUTIQUES - DÉCEMBRE 2007
fessionnel de santé, argumente-t-elle. C’est un temps formidable pour nous ! Les patients sont en tout cas très enthousiastes.
Ils ont compris l’intérêt du DP pour leur santé et leur sécurité. » En résumé, tout semble s’être jusqu’alors déroulé sans
encombre. Et même mieux… Monique Durand dit en efet
avoir détecté son premier cas d’interaction médicamenteuse
il y a quelques semaines : « Une patiente que je ne connaissais
pas et que j’ai intégré, comme le veut la procédure, dans mon
système informatique. Je m’aperçois qu’elle a déjà un dossier
pharmaceutique créé et j’ai ainsi pu constater une anomalie
entre un médicament déjà dispensé et celui que j’allais lui délivrer. C’est ça le DP ! Un service santé du pharmacien qui ne
coûte rien et qui répond à une attente du patient. »
Des données sécurisées
Selon elle, aucun compromis sur la sécurité des données n’a
été admis. L’organisation des réseaux et des lux a donc été
prévue en conséquence : « Lors des hébergements, accès et
autres échanges auxquels le DP donne lieu, il est important
que les données de santé à caractère personnel soit sécurisées.
Il n’est pas question de fournir un accès à n’importe qui.
Seuls les pharmaciens – et les étudiants qui sont amenés à
nous seconder – y sont autorisés, en présence du patient, via
la Carte de professionnel de santé (CPS). » Avec sa carte vitale comme condition prioritaire d’accès, le patient est donc
totalement intégré à la démarche.
Sécuriser la dispensation, orienter davantage l’acte pharmaceutique vers les patients, assurer la traçabilité du médicament et renforcer la place du pharmacien dans le système de
soins. Tels seront les grands enjeux de ce dossier pharmaceutique. Pour mémoire, le DP s’adresse à tous les bénéiciaires
de l’assurance-maladie, en relation avec le pharmacien d’oicine et – bientôt peut-être – le pharmacien hospitalier. Il retrace l’historique des dispensations – pour les médicaments
prescrits ou non – sur une durée de quatre mois. Le tout,
pour éviter les erreurs et autres interactions médicamenteuses. Sauf imprévu, le déploiement national du DP est programmé pour le deuxième semestre 2008. n฀
Jonathan Icart
(1) Doubs, Meurthe-et-Moselle, Nièvre, Rhône, Pas-de-Calais et
Seine-Maritime.
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