Économie de santé Des dépenses toujours en hausse Les dépenses effectuées par le régime général durant l’année 2000 s’élèvent à 548,8 milliards et ont progressé de 5,8 % par rapport à 1999. Les dépenses de soins de ville progressent de 7,8 % et devraient atteindre 308,8 milliards de francs. C ela devient une habitude. Tous les ans, les dépenses de soins progressent. Pour ne citer que les soins de ville infirmiers, le taux d’évolution sur un an est de 8,8 % (corrigé des 2 jours ouvrés en moins : 9,7 %). Ces données de la CNAM portent sur les remboursements effectués dans l’année et confirment les chiffres publiés à la mi-janvier. Et il est à noter que le niveau de dépenses du seul mois de janvier 2001 est proche du niveau moyen des dépenses du dernier trimestre 2000 ! Est-ce une fatalité ? Le gouvernement cherche des solutions, mais les résultats de la réunion avec les professionnels de santé ne semblent pas avoir été perçus comme une avancée significative. Le Syndicat national des industries pharmaceutiques (SNIP) a manifesté sa déception de ne pas avoir été convié. A l’heure où le droit à la santé est de plus en plus revendiqué par la population, mais aussi par les élus (élections obligent ?), les bases mêmes de calcul semblent être obsolètes. En effet, chaque année les chiffres sont reconduits selon les objectifs prévus et non selon la réalité des dépenses. De plus, il est difficile de prévoir des baisses chez une population qui vieillit tard, avec des besoins de santé accrus. L’arrivée de la CMU a aussi joué, dans le sens où des personnes qui ne se soignaient pas ont obtenu l’accès aux soins. de la recherche en l’an 2000, avec l’arrivée de médicaments nouveaux. Ce qui explique aussi l’augmentation des budgets médicaments, en France comme partout dans les pays développés. L’accroissement des besoins sanitaires dû à l’augmentation du niveau de vie et une prise en charge d’un nombre croissant de personnes avoisinent les 7 %. La part des nouvelles thérapeutiques pour l’année 2000 est d’environ 2,5 %. Toujours selon le SNIP, l’année 2001 verra la reprise de toutes les causes ayant expliqué l’augmentation du budget en 2000. Faute de réelles discussions avec tous les professionnels impliqués, il est difficile de jeter les bases d’objectifs qui devraient prendre en compte la balance entre les coûts et les bénéfices de santé publique. Les diverses mesures n’ont pas été très concluantes pour ne citer que la demande, faible, des médicaments génériques, d’autant que la formation médicale laisse à désirer. Ne voulant pas porter le chapeau, l’industrie pharmaceutique se dit prête à réfléchir sur une bonne gestion du médicament, à être favorable au RMO, à la FMC et à l’évaluation de la pratique médicale. Il convient de remarquer que 220 nouveaux médicaments ont été acceptés au remboursement l’année dernière par la commission de la transparence. A.-L.P. L’industrie pharmaceutique se défend Dans cette course à l’économie, l’industrie pharmaceutique ne veut pas servir de bouc émissaire. Même si ses chiffres ne sont pas contradictoires par rapport à ceux présentés par l’assurance maladie, ils sont nuancés par l’interprétation qui en est faite. Il y a, en plus de la CMU (+ 0,5 %), un effet mécanique du remboursement de médicaments désormais délivrés en officine alors qu’ils l’étaient à l’hôpital pour des pathologies lourdes, diminuant du même coup la durée d’hospitalisation (+ 1 %). Sida, hépatites, rhumatismes, affections cardiaques ont été les pathologies bénéficiaires 175 170 CVS-CJO Tendance (indicateur conjoncturel) 165 160 155 150 145 140 135 130 125 Janvier 1998 Janvier 1999 Janvier 2000 Janvier 2001 Professions Santé Infirmier Infirmière - No 24 - mars 2001 Les dépenses de soins de ville relevant du risque maladie (base 100 en janvier 1990). 43