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PSY E04 Psychologie du vieillissement TD n°4 « Vieillissement et mémoire »
La mémoire est essentielle à la construction de notre identité, nos rapports aux autres
et au monde environnant. Fonction à laquelle nous accordons une grande importance (La
Rochefoucauld disait « Tout le monde se plaint de sa mémoire et personne ne se plaint de son
jugement »). D’ailleurs, en hôpital de jour, la plainte formulée par les personnes âgées
concerne principalement les troubles de la mémoire.
On distingue plusieurs dimensions mnésiques en fonction de la durée de rétention de
l’information (mémoire de travail vs. mémoire à long terme), le niveau de conscience que
nous possédons de ces informations (mémoire déclarative vs. mémoire implicite) ou, au sein
de la composante déclarative et à long terme, le fait que l’information concerne des
évènements vécus (i.e., mémoire épisodique) ou des connaissances générales (i.e., mémoire
sémantique). Selon la dimension étudiée, l’effet du vieillissement sur la mémoire peut être
important ou réduit.
Exercice 1
1. L’analyse montre que :
- les adultes âgés font moins de hits que les adultes jeunes.
- plus le mot est répété, moins les adultes jeunes font de fausses alarmes.
- plus le mot est répété, plus les adultes âgés font de fausses alarmes.
On peut en déduire que chez les jeunes adultes, la répétition à l’encodage améliore la
mémorisation et diminue la confusion entre les sources, ce qui permet une meilleure
reconnaissance de la source ; tandis que chez les personnes âgées, la répétition augmente la
confusion entre les sources.
Il s’agit de l’effet d’amnésie de la source : les personnes âgées éprouvent plus de difficulté à
encoder les informations contextuelles et à inhiber les sources d’informations inappropriées
(ici lorsque le mot est « lu »).
Dissociation familiarité/recollection :
- Familiarité = processus automatique d’appariement perceptif entre l’indice de
récupération et la trace mnésique (« je crois avoir entendu ce mot »).
- Récollection = processus plus contrôlé de récupération d’informations relatives à
l’épisode d’encodage (« je me rappelle avoir entendu ce mot »).
Avec l’avancée en âge, on observe une perturbation de la recollection mais la familiarité reste
largement préservée (Yonelinas, 2002). Cet effet est à mettre en lien avec une diminution du
fonctionnement exécutif qui est impliqué durant l’encodage des informations (liaison entre
l’information et le contexte d’encodage).
2. On pourrait proposer d’« inverser » la consigne en demandant à la moitié des sujets de dire
s’ils ont bien « lus » les mots pendant la phase d’apprentissage, pour voir si la modalité
sensorielle a un effet sur les performances.
- Etude de l’effet d’amnésie de la source avec du contenu émotionnel. Ex : Phase
d’apprentissage :
- 15 visages joyeux
- 15 visages en colère
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Phase de reconnaissance :
- visages appris avec expression émotionnelle identique (hits)
- visages appris avec expression émotionnelle différente (fausses alarmes - ex : 1 visage
appris en colère, dans la phase de reconnaissance le même visage devient joyeux)
Ces études pourraient permettre de voir si les résultats obtenus dans l’expérience de Jacoby
sont généralisables à d’autres modalités et d’autres processus (démarche importante en
science : déterminer la généralité d’un résultat).
Exercice 2
1. L’hypothèse formulée par les psychologues est une hypothèse nulle, or on ne teste jamais
l’hypothèse nulle (H0). Il faut tester une hypothèse alternative (H1).
Il conviendrait donc que ces chercheurs postulent plutôt l’existence d’un effet du
vieillissement sur les capacités de rappel en mémoire.
L’hypothèse alternative proposée ici est intéressante pour comprendre dans quelles conditions
est-ce que la mémoire est préservée ou détériorée.
2. Il convient de s’assurer que les mots soient les plus neutres possible pour ne pas créer de
biais durant le rappel : contrôle de la fréquence d’apparition dans la langue (éviter fréquents
vs. pas fréquents), la valence émotionnelle (il est plus facile de se souvenir des mots connotés
émotionnellement) et la valeur d’imagerie (il est plus facile de se rappeler des mots concrets).
3. VI 1 à trois modalités : Groupe d’âge (Jeunes, Intermédiaires, Âgés) ; VI 2 à deux
modalités : type de tâche (indicé, libre).
VD : Nombre de mot correctement rappelés.
- Hypothèse opérationnelle 1 Effet principal du type de l’âge, les jeunes rappellent
plus de mot que les âgés
- Hypothèse opérationnelle 2 Effet principal de la tâche, les participants rappellent
plus de mot lors du rappel indicé que lors du rappel libre.
- Hypothèse opérationnelle 3 Interaction Age x Tâche, les différences entre les
jeunes et les âgés sur le nombre de mot rappelé est moins importante pour le rappel
indicé.
4. On observe que, quelques soit la modalité de rappel, le nombre de mots correctement
restitués diminue de manière régulière avec l’âge. Ces résultats montrent également que,
même si pour chaque groupe d’âge le rappel indicé est mieux réussi que le rappel libre, ce
dernier subit d’avantage les effets du vieillissement. En effet, il n’y a pas de différences
significatives entre intermédiaires et âgés dans le rappel indicé.
Cela provient vraisemblablement d’une difficulté plus importante pour le rappel libre. En
effet, contrairement à la reconnaissance (l’indice pré-active le bon lexique pour retrouver le
mot), le rappel libre implique des mécanismes de recherche attentionnelle des items stockés
dans l’ensemble du lexique mentale, au sein de la mémoire à long terme.
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Exercice 3
1. Les résultats montrent une préservation de l’apprentissage implicite chez des adultes
âgés et chez les patients Alzheimer alors que ce n’est pas le cas pour l’apprentissage
explicite.
2. Chez les adultes âgés et les patients Alzheimer les performances sont meilleures lors
de la reconnaissance avec un apprentissage implicite alors que chez les étudiants, on
observe une diminution des performances par rapport à un apprentissage explicite.
Dissociation entre les processus d’apprentissage implicite et explicite. La mémoire implicite,
même si moins précise, est préservée des effets du vieillissement jusqu’à très tardivement.
Après 90 ans par contre, les performances des participants ne se différencient plus du hasard
(i.e., 50% de réussite).
2. Le vieillissement pathologique a bien sûr un effet sur la mémoire mais, comme pour le
vieillissement normal, cet effet est modulé par le type de processus mobilisé. Pas de
différences lorsque le processus est automatique et peu couteux.
Le fait de mettre à profit la mémoire implicite peut être bénéfique dans des situations les
apprentissages explicites sont affectés (certains AVC, traumatismes crâniens). Par répétition
on peut par exemple amener un patient à consulter régulièrement un agenda (mémoire externe
pouvant se substituer en partie à la mémoire interne et redonner une part d’autonomie au
patient).
Conclusion
Tous les systèmes mnésiques ne sont pas affectés par l’âge de la même manière
(contrairement à d’autres processus comme l’attention qui présente un déclin global). Les
effets de l’âge sur la mémoire s’observent principalement lorsque des processus contrôlés sont
mis en œuvre. Avec l’âge cependant on observe une diminution de la qualité des souvenir
(perte partielle des informations liées au contexte d’encodage).
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