Les pratiques cliniques du diagnostic psychologique chez l`enfant

Les pratiques cliniques du diagnostic psychologique chez l’enfant
Robert Voyazopoulos
1/ Les implications de la publication d’un nouvel outil
Lire Michel Tort Le QI
Le nouvel outil oblige à repenser des idées acquises
2/ L’examen clinique et psychologique de l’enfant
L’examen clinique :
« C’est une démarche diagnostique intégrative qui utilise l’ensemble des outils
disponibles du psychologue pour tenter de cerner la nature des troubles dont
souffre l’enfant en comprendre la dynamique, en déterminer la portée, en
évaluer la gravité…et repérer les secteurs d’activité psychique et les processus
potentiellement inscrits dans une dynamique de santé. » Lemmel (2003)
« Méthode courte et intense d’évaluation clinique et diagnostique visant à saisir
la spécificité individuelle du fonctionnement psychique de l’enfant considéré
comme sujet et acteur de sa destinée. » Voyazopoulos
Le but est de comprendre les difficultés d’un enfant pour mieux fonder les
interventions qui permettront de l’aider. Une réflexion méthodologique
constante et toujours critique est nécessaire pour échapper aux risques d’une
approche clinique livrée à la seule intuition.
L’examen clinique est un processus d’objectivation (rigueur de l’objectivité
avec la méthode des tests) et d’intelligibilité (fécondité de la subjectivité dans la
rencontre singulière) qui développe une clinique diachronique.
Nécessaire confrontation de plusieurs données. Une articulation des diverses
composantes du psychisme qui prend en compte la dimension poly factorielle du
développement et du fonctionnement psychique et évite les dualismes pensée
cognitive/pensée intime et testing/écoute.
« Tâche difficile mais féconde » Anzieu (1977)
« Nous n’avons jamais affaire qu’à du cognitivo-affectif » Chiland (1985)
3/ Les instruments et les mesures psychologiques
La démarche clinique possède 5 temps (Voyazopoulos d’après R Perron) :
observation
description
évaluation
compréhension
interprétation (seule étape qui peut diviser les psychologues)
Le diagnostic psychologique possède 5 fonctions (S Sultan) :
description
explication
classification
pronostic
intervention thérapeutique
évaluation thérapeutique
La psychologie développe davantage un modèle dimensionnel et fonctionnel en
opposition ou/et complémentarité au modèle catégoriel et structurel de la
psychiatrie classique.
Modèle psychologique = description et compréhension des dimensions, des
traits, des fonctions, des processus de pensée.
Les tests y trouvent leur application naturelle et leur justification dans un
examen clinique.
La démarche clinique décrit, interprète les données recueillies en référence aux
modèles nosologiques (signes, symptômes, infos chiffrées ou non) et l’approche
diagnostique et psychopathologique en est directement issue.
Dépassement de la technique = les tests sont au service de la démarche
clinique et non l’inverse.
Le diagnostique psychologique est un aller et retour entre l’approche
idiographique (l’individu) et l’approche nomothétique (éléments communs au
groupe). Le problème des tests, c’est le standard qu’ils tentent de construire et
dont ils rendent compte, c’est la norme virtuelle qu’ils expriment et c’est aussi
l’écrasement des spécificités individuelles consécutif au principe même des
statistiques, à leur lecture et à leur interprétation.
L’examen psychologique est un processus central d’intégration des différentes
données : centration sur la personne, sur sa singularité, bien au-delà d’une
étiquette diagnostique.
4/ Utilité et limites des statistiques appliquées
Les statistiques appliquées sont une des formes les plus abouties, élaborées et
fiables en sciences humaines.
MAIS :
- erreurs de mesure
- inaccessibilité de la « note vraie » du Sujet
- difficulté de l’interprétation
- rapport entre propriété du groupe et causalité individuelle ?
- conséquences de la vulgarisation ?
Problème des implications de la transmission des chiffres : impact sur les
enfants et leurs familles, utilisations détournées ou abusives...........
Attention à la tyrannie des chiffres dans notre société : résister !!!!!!!!!!
« De tous les outils dont le psychologue dispose, il n’en est
pas de plus valable que lui-même ». Anzieu (1983)
Le KABC 2 (J Grégoire)
KABC : référence exclusive au modèle de Luria réduit à la dichotomie
traitements séquentiels/traitements simultanés.
KABC 2 : référence à 2 modèles
CHC (Cattell, Horn, Carroll) courant psychométrique
Modèle de Luria élargi
1/ Le modèle psychométrique
Prend son origine chez Binet (1905) : angle de la mesure
1911 : Stern et le QI
Mise en question de l’unicité de l’intelligence dès 1920. L’intelligence est
plurielle (Thorndike).
1930 : Thurstone parle d’aptitudes mentales primaires qui se combinent dans des
activités complexes.
Cattell identifie les aptitudes de plus grande étendue :
- Gf intelligence fluide (aptitude générale de résolution de problème qui
permet de faire face à des situations nouvelles)
- Gc facteur d’aptitude générale cristallisée : fruit de notre apprentissage
scolaire, para scolaire. On acquiert des habiletés adaptées à des situations
précises et qui sont stimulées quand on rencontre les situations. Ensemble
de connaissances et de procédures que l’on active dans des situations
familières.
Avec Horn, Cattell identifie d’autres aptitudes :
- Gv traitement visuel
- Ga traitement auditif
- Gs vitesse de traitement
- CDS vitesse de réaction
- GLr mémoire long terme
- GLr mémoire court terme
- …..
Spearman postule l’existence d’un facteur sous-jacent à toutes les épreuves qui
détermine les corrélations entre les variables observées : le facteur G. Le
Facteur g correspond à une caractéristique biologique de l'être humain (comme
sa taille, par exemple).
Carroll (1993) intègre le facteur G et le modèle multifactoriel de Cattell et Horn
Le modèle psychométrique KABC 2 vs WISC 4
Modèle CHC
KABC 2
WISC 4
r (corrélation)
I cristallisée
Connaissances Gc
ICV
0.66
I fluide
Planification (Gf)
IRP
0.59
Perception
visuelle
Simultanés Gv
IRP
0.67
M court terme
Séquentiels Gsm
IMT
0.58
M long terme
Apprentissage Glr
----------------------
Vitesse de
traitement
IVT
Indice fluide
cristallisé
QIT
0.78
Des vélateurs permettent aux aptitudes (invisibles) de se manifester. Les
révélateurs sont des tâches arbitraires en fonction des aptitudes visées. Ce que
l’on observe dépend de la tâche choisie et de l’état mental du sujet quand il
passe le test (influence le score). Le score est donc un reflet de quelque chose
que nous ne voyons pas directement.
- corrélation élevée entre IFC et QIT du fait du large échantillonnage des
tâches
- corrélation moyenne des indices du fait des erreurs de mesure et du
recouvrement approximatif des tâches.
- Intérêt d’une évaluation croisée des informations. Les tâches ont toujours
des points communs et des différences.
r entre « Triangle » et « Cubes » = 0.73
r entre « Dénombrement de cubes » et « Cubes » = 0.39 car pas la dimension de
manipulation dans le KABC. Manipulation à « Triangles ».
2/ Modèle neuropsychologique du KABC
Sources Piagétiennes d’une opposition entre évaluation quantitative du
rendement et qualitative des processus. Mais les 2 approches sont
complémentaires. L’intelligence est uni-intégrée. Ce qui change c’est le point de
vue sur cette réalité.
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