Puisqu’on nous change l’hôpital, l’hospitalité n’est pas
déplacée : elle devient fondamentale.
La clinique Europe Saint-Michel à Etterbeek dont j’ai été
administrateur-délégué et directeur a.i., était déjà le fruit d’une fusion
de 4 cliniques : une maternité tenue par des religieuses, une institution
de sœurs hospitalières, un institut universitaire spécialisé en psychiatrie
et une clinique familiale fondée par un médecin.
La situation est donc
mixte du côté des fondations.
L’héritage est repris par la Mutualité chrétienne en partenariat avec
l’Université catholique et des médecins avant d’évoluer vers une
intégration dans un grand ensemble, les Cliniques de l’Europe
associant encore deux autres cliniques d’Uccle passées de mains de
religieuses à celles de médecins mais gouvernés par les deux
universités de Louvain. Un seul pouvoir organisateur pour trois sites.
On peut à partir de là répondre sans langue de bois aux trois questions posées
par le colloque
sur l’apport des institutions chrétiennes à l’année de la diaconie
, en disant brièvement que:
1. Si beaucoup d’hôpitaux, portent un nom de saint, l’hôpital d’initiative
privée et d’inspiration chrétienne créé pour soigner les malades comme
s’ils étaient le Christ lui-même est sans doute une espèce en voie de
disparition. L’identité chrétienne va donc se jouer ailleurs : chez les
acteurs.
2.
Le monde chrétien continue à organiser seul ou en partenariat avec
d’autres des institutions qui répondent à des peurs fondamentales de
Dans le cadre du programme établi en 1985 par le Ministre J.L.Dehaene visant à une réduction des
hospitalisations tant par la réduction des durées ramenées à 8 jours que dans le nombre des institutions,
s’associent ainsi par étapes les maternités fusionnées de Malibran et du Solbosch à Ixelles, la Clinique St Michel
et l’Institut neurologique belge à Etterbeek, la Clinique de l’Europe (ancienne Faisanderie de Woluwé St Pierre
et Institut Médico- Chirurgical de Bruxelles au Square Marie-Louise).
L’opération n’est cependant pas terminée : associer des équipes et des cultures d’entreprise différentes,
fusionner des services, hiérarchiser des concurrents d’hier, arbitrer de nombreux conflits, faire des économies
d’échelle dans le cadre d’une restructuration. On taille donc dans les budgets, on négocie avec les banques, les
syndicats et les médecins. On gère le changement non sans dégâts humains mais c’est la condition de survie de
l’institution. Une nouvelle fusion se négocie et, après audit, examen des opportunités stratégiques , le relais est
pris par les Cliniques de l’Europe (St Elisabeth-2 Alices) dont le conseil d’administration est un partenariat des
deux universités de Louvain UCL et KUL. L’institution assume la gestion de trois « campus hospitaliers » qui
assurent à la fois une certaine spécialisation, la possibilité de disposer des équipements de pointe, des équipes
médicales de la dernière génération et une distribution géographique de proximité dans le Sud de Bruxelles. A
l’heure où les quinze hôpitaux publics dans le cadre du Plan Iris réalisent 4 entités à Bruxelles, le secteur
hospitalier chrétien non-universitaire se développe désormais sur trois pôles : Europe, St Jean, St Anne-St Rémy-
St Etienne , sans parler de l’outsider qu’est l’hôpital universitaire St Luc de l’UCL.
Dans le cadre de l’année de la diaconie, instituée par les évêques de Belgique, ce colloque est organisé par la
Faculté de théologie et de droit canonique de l’Université catholique de Louvain à Louvain- la- Neuve le
11/02/2003 pour des personnes engagées dans les pastorales diocésaines francophones.