nouveaux scénarios pour un consommateur en transition

NOUVEAUX SCÉNARIOS POUR UN CONSOMMATEUR EN TRANSITION
Nous assistons actuellement à de profondes transformations des modèles traditionnels de production et de
consommation: Il n'y a pas si longtemps encore, ils correspondaient à des compartiments étanches et bien
différenciés mais aujourd'hui ces compartiments sont étroitement liés et se rétro-alimentent.
Il importe pour la traçabilité d'un produit de savoir, au-delà du prix, quelles ont été les conditions de travail de ceux
qui l'ont fabriqué, quels ont été ses impacts environnementaux tout au long de la chaîne de valeur par laquelle il est
passé mais aussi s'il comporte des éléments durables, remplaçables ou réparables. Avec ces nouvelles variables dans
l'équation, nous pourrons nous approcher d'une valeur réelle du produit en question, et considérer ainsi l'ensemble
des coûts, tant explicites qu'implicites et partant, bien moins visibles.
Ensuite, une fois que le produit est entre nos mains, il est également important de pouvoir changer la façon de le
"consommer" en élargissement le mode de consommation à d'autres possibilités: Nous entrons ici dans l'univers
émergent d'un mode de consommation renouvelé, collaboratif et participatif.
Et le résultat d'un tel exercice aussi rationnel est de nous rapprocher de la quadrature du cercle: conjuguer un
meilleur prix (si on élimine les chaînons intermédiaires inutiles dans chaîne de valeur du produit et/ou partage la
consommation de ce produit) tout en réduisant son empreinte sociale et environnementale. De l'avis de
l'Association générale des consommateurs (ASGECO), nous ouvrons ainsi la voie à une transition authentique et vraie
vers la DURABILITE, ou si l'on préfère, la CODURABILITE car tous les acteurs ont la possibilité d'agir et d'interagir dans
ce domaine.
En définitive, derrière les nouvelles notions de lutte contre l'obsolescence programmée et de promotion de la
consommation collaborative, c’est toute une nouvelle économie qui se met en place, une économie au service des
intérêts des personnes, qui s'appuie sur un consommateur particulièrement actif, le consommateur engagé , lequel
non seulement déclare son engagement mais aussi s'approprie les nouveaux outils lui permettant d'intervenir sur les
moyens de production (dans le monde numérique généralement).
Toutefois, si ces nouvelles approches dynamisent l'économie et la rende plus compétitive, elles présentent
également des risques de réduction de la protection des consommateurs et peuvent être source de concurrence
déloyale, raison pour laquelle il convient d'analyser soigneusement les manières de réglementer ces nouveaux
processus afin de faciliter ou de préserver des conditions équitables pour tous les opérateurs du marché.
Autour de ce débat incontournable, s'est déroulée la Journée “multistakeholder” des parties prenantes, organisée
conjointement par le Comité économique et social européen (CESE) et la représentation de la Commission
européenne en Espagne. Nous avons pu à cette occasion entendre des représentants du monde universitaire et
scientifique (Professeur Olivier De Schutter et Alejandro Salcedo), un consultant en gestion stratégique (Patrick
Crasson), l'avis d'organisations représentatives des catégories professionnelles directement concernées, celui de
représentants de ceux qui mènent une réflexion sur le sujet et gèrent les plateformes de consommation
collaborative (Albert Cañigueral), la position de ceux qui travaillent dans et gouvernent à partir des administrations
publiques (Annita Fokkema, Manuela López Besteiro et Pilar Farjas) et enfin, prendre connaissance du critère de
établi par l'Association espagnole de normalisation et de certification (AENOR) en tant qu'entité créatrice de normes
et de certification des produits (Mario Calderón). Nous avons pu plus particulièrement entendre la voix de la société
civile organisée représentée à cette manifestation par ses représentants au sein du CESE (Thierry Libaert, JeanPierre Haber, Bernardo Hernández Bataller et Carlos Trias) qui ont lancé ensemble la "Déclaration de Madrid",
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manifeste en faveur de "nouveaux modèles qui facilitent une transition économique compétitive sur des bases
durables".
mai/juin 2014
Carlos Trias Pintó Président de la CCMI
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