veineux profond, consécutive à une erreur technique (cisaillement du cathéter par le
biseau de l'aiguille de ponction) ou à une défaillance du matériel (désunion du
cathéter et de son raccord : ce type d'incident doit être signalé aux organismes de
matério-vigilance). Le plus souvent bien tolérée, l'embolie de cathéter peut générer
des complications plus graves : troubles du rythme, thrombose, perforations
cardiaques… Le diagnostic est confirmé par la radiographie thoracique et (ou)
l'échocardiographie. Le traitement repose sur l'exérèse du cathéter par chirurgie
traditionnelle ou par radiologie interventionnelle sous scopie à l'aide d'une sonde
lasso (fig. 4).
- L'embolie gazeuse : elle est définie par le passage d'air du milieu extérieur dans le
réseau veineux, favorisé par la négativité des pressions veineuses intrathoraciques
lors de l'inspiration. Cette migration d'air peut s'observer à toutes les étapes de la
mise en place d'une voie veineuse profonde, de la ponction à la mise en route du
perfusat : ouverture accidentelle de la ligne veineuse, utilisation de flacons rigides
pour la perfusion, utilisation de pompes péristaltiques dépourvues de système
d'alarme adéquat.
La gravité du tableau clinique dépend de la quantité d'air embolisé allant des formes
mineurs asymptomatiques ou pauci-symptomatiques aux formes graves avec un
tableau de détresse cardio-respiratoire et (ou) neurologique (convulsions et coma).
L'auscultation cardiaque révèle rarement le classique mais exceptionnel " bruit de
rouet ". Le diagnostic est parfois confirmé à l'échocardiographie (signal
hypoéchogène dans les cavités droites) ou en scopie. En fait, il y a des circonstances
où l'embolie gazeuse est reconnue formellement, et d'autres beaucoup plus
fréquentes, où il s'agit de l'hypothèse retenue pour expliquer une complication
neurologique, cardiologique ou respiratoire inattendue et sans autre explication
évidente après la pose de l'abord veineux central. Le traitement nécessite la mise
immédiate du patient en décubitus latéral gauche déclive (favorisant la rétention de
l'embol aérien dans le ventricule droit), l'aspiration de l'air restant dans le cathéter en
place, l'oxygénation du patient et si possible la mise en route immédiate d'une
oxygénothérapie hyperbare.
- La thrombose du cathéter, cruorique, ou non cruorique (précipitation du perfusât),
est évoquée devant une diminution ou un arrêt de la perfusion. La sauvegarde de
l'abord veineux peut être tentée par l'aspiration simple à la seringue, ou par
l'utilisation de fibrinolytiques in situ si la thrombose est d'origine cruorique (1 à 2
mL d'urokinase en fonction de sa taille et de son diamètre).
- Complications particulières aux chambres implantables : hématome au point de
ponction favorisé par un trouble de l'hémostase, nécrose cutanée par diffusion d'un
produit irritant, thrombose de la citerne en l'absence d'entretien (en fonction des
équipes verrouillage à l'héparine ou au sérum physiologique sous pression), rotation
de la chambre avec coudure du cathéter nécessitant alors son ablation.
Complications infectieuses