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Site veineux implantable et cancer
Pour améliorer la qualité de vie
a circulaire du 2 mars 1990
reconnaît une nouvelle
L
compétence aux infirmières qui
L’absence
d’évaluation
continue
des pratiques
et des complications, le
manque
de savoir-faire
opérationnel,
la banalisation
de la manipulation des voies
veineuses
centrales
peuvent
favoriser
une érosion
de la rigueur
indispensable
à la prise en
charge des VVC
et favoriser un
certain nombre
de dérives de
ces pratiques.
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Reconnaître l’aléa
Plusieurs incidents sont possibles. Il peut y avoir une absence
de reflux avec un bon débit sans
douleur à l’injection. Pour éviter
le mauvais débit ou l’absence de
© V. Burger-Phanie
peuvent administrer des traitements par voie implantable et
qui, pour cela, doivent suivre
une formation spécifique et
d’une durée déterminée. Car la
généralisation de nouvelles techniques de soins ne doit pas faire
oublier que les dispositifs intravasculaires exposent les patients
à plusieurs risques.
Qu’appelle-t-on chambre implantable ? C’est un dispositif
sous-cutané stérile qui permet
des accès vasculaires répétés pour
les injections, les perfusions, les
transfusions et, éventuellement,
les prélèvements sanguins.
Le site veineux se compose de la
chambre d’injection et du cathéter. Le raccordement des deux
éléments est assuré par une
bague de fixation maintenant un
verrouillage hermétique. Des
règles de soins et d’hygiène s’imposent de façon draconiennes,
formalisées d’ailleurs par des
protocoles écrits, connus et enseignés. Ce dispositif intravasculaire expose le patient à un
risque d’infection locale ou générale, à des accidents liés à la
mobilisation accidentelle de la
voie veineuse centrale, à l’obstruction de sa lumière ou à la
thrombose de la veine dans laquelle il est placé.
Le rôle de l’infirmière est essentiel dans l’éducation qui est
donnée au malade. Celui-ci doit
savoir reconnaître les signes des
complications qui peuvent survenir et alerter le soignant.
En cancérologie, l’utilisation d’un site implantable est
devenue fréquente. Les systèmes ont connu d’importantes évolutions. Leur avantage est de préserver une
autonomie plus grande pour le malade et une administration plus sûre des traitements. La qualité de
vie est améliorée, mais cette compétence infirmière
requiert une technique rigoureuse.
Le développement croissant des traitements ambulatoires suscite
parallèlement le développement des dispositifs implantables.
débit, il ne faut pas exercer de
pression trop forte dans le site,
car cela risque d’altérer le cathéter
ou de faire mobiliser et migrer un
caillot. L’obstruction d’un site nécessite de prévenir le médecin,
car elle peut être à l’origine du développement d’une thrombose
qui est une urgence thérapeutique. Des problèmes cutanés
peuvent apparaître et, bien sûr,
toute suspicion d’infection doit
faire arrêter le traitement en attendant les résultats d’examens
bactériologiques. Dans le cas
d’une infection, le verrou antibiotique peut être posé pour essayer de stériliser le site avec une
forte concentration d’antibiotiques. Une douleur à l’injection
ainsi que l’apparition de signes
locaux – rougeur, empâtement,
œdème... – peuvent faire craindre
une extravasation. Mais certains
incidents ou accidents peuvent
être directement liés au matériel
utilisé. Le décret du 15 janvier
1996 fait état du règlement de
matério-vigilance qui dépend directement du ministère de la
Santé. Il porte sur l’origine des
dispositifs implantables actifs, les
fabrications, les certifications et
les exigences d’application.
Les sites implantables permettent de préserver le capital veineux des patients. Ils simplifient
le travail de l’équipe soignante
mais ils requièrent une technique rigoureuse lors de leur
utilisation, en milieu hospitalier
comme à domicile.
A-L. P.
D’après la communication de M. P. Rovelon
de l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif, lors
de la Journée des infirmières et des paramédicaux organisée sous l’égide de la FFCD.
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