
réponse bien établis sont essentiellement liés à la tumeur : associent le type histologique, le site des
métastases, la taille de la tumeur, le sous type moléculaire, mutations primaires et secondaires ; liés
au patient : l’âge au diagnostic, le sexe et le génotype. Outre ces facteurs cliniques classiques, la mise
en évidence d’une anomalie moléculaire activatrice ou récurrente dans un sous-type histologique
donné s’est montrée bien plus efficace pour l’élaboration d’un traitement que la simple expression
d’un marqueur. Grâce à l’évolution des connaissances en matière de biologie des sarcomes, on a pu
identifier des facteurs pronostics et prédictifs moléculaires qui ont permis le développement de
traitements spécifiques adaptés à chacun des sous-type histologique.
Marqueurs moléculaires
De très nombreuses altérations génomiques ont été observées et les sarcomes sont actuellement
subdivisés en entités moléculaires et histologique bien distinctes. Six sous types de tumeurs
conjonctives ont ainsi été identifiés, en fonction des anomalies moléculaires rencontrées : 1)
translocations spécifiques aboutissant à la constitution de gènes de fusion codant des modulateurs de
transcription ou des protéines qui agissent comme des facteurs de croissance (Ewing t(11;22) ,
Synovialosarcomas t (X;18), Alveolar rhabdomyosarcomas t(1;13), t(2;13) ; DSRCT t(11;22) etc.. 2)
mutations touchant les récepteurs à tyrosine kinases (KIT et PDGFRA dans les GIST); 3) délétion de
gènes suppresseurs de tumeur (NF1 impliqué dans la neurofibromatose de type 1 ou INI1 dans les
tumeurs rhabdoïdes); 4) altérations génétiques simples (amplification de mdm2/cdk4 dans les
liposarcomes bien différenciés ou dédifférenciés) 5) altérations génétiques plus grossières (comme
dans le cas du leiomyosarcome); 6) altération des voies de l’adhésion cellulaire (délétion du gène
-catenine dans les fibromatoses agressives).
Nouvelles stratégies thérapeutiques
Elles suivent le même principe de ciblage spécifique des différents sous-types moléculaires et
histologiques. Le ciblage de KIT par des inhibiteurs spécifiques de tyrosine kinase (imatinib, sunitinib,
et plus récemment nilotinib) est le premier traitement ciblé ayant démontré un gain de survie chez des
patients résistants à la chimiothérapie et à la radiothérapie. L’étude (ACOSOG-Z9001) compare
l’imatinib à la dose de 400 mg/jour pendant un an versus placebo, chez des patients recevant un
traitement adjuvant par imatinib après l’exérèse (R0/R1) d’un GIST de plus de 3 cm. La survie sans
récidive à un an était de 97% dans le bras imatinib contre 84% dans le bras placébo (p < 0.001) avec
un bénéfice de l’imatinib s’observant principalement dans les GIST opérés ayant une taille de plus de
6cm (p=0.01) et de plus de 10 cm (p<0.001) où la survie sans récidive à un an est de 55% dans le
bras placébo contre 95% dans le bras imatinib. La différence n’est pas significative pour les GIST de
petites tailles (de 3 à 6 cm). Dans ces stades avancés, les recommandations actuelles préconisent
l’utilisation d’imatinib mésylate (400 mg/jour) en première ligne de traitement. Chez les patients en
progression, l’imatinib à la dose de 800 mg/jour permet le contrôle de la tumeur dans 30 à 35 % des
cas, avec une survie sans progression de 4 mois en moyenne. Les résultats d’une méta-analyse de
deux études randomisées comparant les deux niveaux de dose d’imatinib (400 mg/jour vs. 800
mg/jour) démontre a supériorité de la plus forte dose, avec un allongement de la survie sans
progression chez les patients porteurs de mutations de l’exon 9. Ce qui fait de la mutation dans les