Courant philosophique du XXe siècle qui affirme que l'homme est libre, qu'il n'est pas déterminé. C'est ce qu'il
fait, ce qu'il choisit, qui le fait devenir ce qu'il est. (L'existentialisme dit que Dieu et la nature humaine sont des
concepts inexistants.) L'homme doit trouver en lui ses propres valeurs et il doit décider par lui-même les actes qu'il
commettra. Cela veut dire que cette conception est la prise de conscience que l'homme doit prendre sur lui-même ses
valeurs et son existence.
Dans un ouvrage, Sartre affirme notamment : L'existentialisme athée, qu'il représente, est plus cohérent. Il déclare
que si Dieu n'existe pas, il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de
pouvoir être défini par aucun concept... cet être, c'est l'homme. Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède
l'essence?
«Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel
que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera
tel qu'il se sera fait. Nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se
projette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir. L'homme est d'abord un projet qui se vit
subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur; rien n'existe préalablement à ce projet;
rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être.»(Sartre, 1946, p.29-30)
«L'existence précède l'essence» (Sartre, 1946,p.29), par cette formule Sartre exprime sa conviction fondamentale
«que l'humain est libre».(Sartre, 1946, p.30).
L'être humain est un projet qui se fait peu à peu. En conséquence, il se définit par l'ensemble des ses actes. En
résumé, l'individu est ce qu'il fait. Ce qui signifie que l'homme existe en premier, après se rencontree par la suite
surgit dans le monde et en dernier il se définit.
L'homme, tel que le conçoit l'existentialisme, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera
qu'ensuite et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la
concevoir. (...)
L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. Tel est le premier principe de l'existentialisme... L'homme est d'abord
ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir.
(...) Si vraiment l'existence précède l'essence, l'homme est responsable de ce qu'il est. Ainsi la première démarche de
l'existentialisme est de mettre tout homme en possession de ce qu'il est et de faire reposer sur lui la responsabilité
totale de son existence. Et quand nous disons que l'homme est responsable de lui-même, nous ne voulons pas dire
que l'homme est responsable de sa stricte individualité, mais qu'il est responsable de tous les hommes. Choisir d'être
ceci ou cela, c'est affirmer en même temps la valeur de ce que nous choisissons, car nous ne pouvons jamais choisir
le mal; ce que nous choisissons c'est toujours le bien et rien ne peut être bon pour nous sans l'être pour tous." J.-P.
Sartre, L'existentialisme est un humanisme, p. 21 à 24, Ed. Nagel
L'identité de la personne
L'être humain invente ses propes valeurs, c'est lui qui les détermine. C'est par sa conscience que l'être humain donne
un sens à sa vie en créant ses valeurs. Parce qu'au départ l'être humain ne possède aucune identité, valeur. En posant
des actes qui le constituent et rendent son existence signifiante. (encyclopédie de la jeunesse, 1979, p.567)
La liberté - L'être humain
Si on posait cette question à Sartre «qu'est-ce que l'être humain», il répondrait «j'existe comme conscience de soi
(pour soi) en tant que liberté». (encyclopédie de la jeunesse, 1979, p.567) Puisqu'il n'y a pas de nature humaine qui
définirait tous les humains et puisque Dieu n'existe pas, « l'homme est condamné à être libre ». (encyclopédie de la
jeunesse, 1979, p.567) La liberté est le pouvoir de la conscience de « néantiser » (encyclopédie Grolier, 1979,
p.447), c'est à dire d'annihiler les divers déterminismes dont elle peut être l'objet. Cette liberté, qui constitue l'être de
l'homme, se manifeste dans tous les actes qu'il pose. L'individu ne peut qu'être libre.
En résumé, la liberté est le pouvoir que détient la conscience de se soustraire à la chaîne des causes et d'échapper
aux déterminations naturelles.