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A013-AN-00-12
Culture générale - Partie 1 : Arts et Lettres T
Fiche 13
L’existentialisme
L’existentialisme est l’un des principaux courants de philosophie du XXe siècle. La phrase de Jean-Paul Sartre
(1905-1980), « l’existence précède l’essence », pourrait en résumer les enjeux : l’homme, par sa conscience,
est toujours libre de se mettre à distance de sa propre vie pour la comprendre et l’assumer. Son « essence »
n’est pas xée de toute éternité. C’est par ses actes que l’homme donne un sens à son existence.
Une vision du monde
L’existentialisme est un courant de pensée débutant en Allemagne dans les années trente et connaissant son
apogée en France dans les années 40 et 50. Il existe de grandes différences entre certains mouvements,
comme l’existentialisme athée de Sartre et l’existentialisme théiste de Gabriel Marcel, mais il est possible
d’identier des thèmes communs.
Jean-Paul Sartre, qui a popularisé le mouvement par son opuscule L’existentialisme est un humanisme (1946),
s’est imprégné de la pensée des phénoménologues allemands comme Husserl, pour qui la conscience est
caractérisée par son « intentionnalité » : la conscience est d’abord la conscience qu’il existe autre chose que
soi. Sartre incarnera ces réexions dans un cadre romanesque, par exemple avec La Nausée, dont le narra-
teur est angoissé par la présence matérielle du monde. Le roman racontera son apprentissage de la liberté.
Pour les existentialistes, l’homme est en effet libre d’interpréter le monde comme il l’entend. Libéré de tout
déterminisme, il est responsable des valeurs qu’il adopte. Cette liberté abyssale provoque son angoisse.
Une philosophie de l’engagement
Au début du mouvement, il a souvent été reproché aux existentialistes de proposer une philosophie pessimiste
L’enfer, c’est les autres », déclare un personnage de Sartre dans la pièce Huis Clos (1944)). Pourtant, les
existentialistes prônent l’engagement. Sartre, dans Qu’est-ce que la littérature ?, considère que toute parole
est action. Les écrivains prennent position. Lorsqu’ils ferment les yeux sur les injustices, Sartre les considère
comme des lâches ou des « salauds » (ce qu’il reprochera par exemple à Flaubert). Sartre reniera lui-même
une partie de son œuvre, au prétexte qu’elle se cantonnait à la « belle littérature ».
Albert Camus, souvent considéré comme existentialiste, a repris certains de ces thèmes, théorisant la notion
d’absurde. Le narrateur de son roman L’Etranger (1942) se place à distance du monde et paraît ne pas le com-
prendre. Mais il retrouve paradoxalement le sentiment d’être libre au moment de mourir. Dans L’homme révolté,
Camus montre que l’homme, face à l’absurdité de la vie, n’a d’autre choix que d’imposer un sens au monde.
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