Leistungskurs Französisch

Leistungskurs Französisch 11 (zweite Fremdsprache)
Jean-Paul Sartre : L’homme – un projet moral ?
Jean-Paul Sartre est sans doute le philosophe le plus connu de
l’existentialisme français. On peut considérer la philosophie existentialiste
comme une réponse aux grandes catastrophes morales et politiques du XXe
siècle. Le nazisme allemand et la dictature fasciste en France ont montré
que l’homme moderne et «civilisé» est capable de commettre des crimes
l’existentialisme – la philosphie
monstrueux. Pour les existentialistes, il est clair que les règles de la morale de Sartre, expliquée dans ce texte
chrétienne ou de la philosophie traditionnelle ne peuvent pas empêcher l’existentialiste – un philosophe
qui défend l’existentialisme
l’homme de tuer ou de faire souffrir les autres. Pour eux, l’homme n’a
d’abord aucune qualité morale. Il existe comme d’autres objets existent
dans la nature. Ce n’est pas par des principes moraux ou religieux, mais
seulement par ses actes que l’homme peut donner un sens à sa vie. Ce sont
les actes qui permettent à l’homme de passer de l’existence à l’essence.
«Qu’est-ce que signifie que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que
l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se
définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas
définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel
qu’il se sera fait.
L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. ... L’homme est d’abord un
Qu’est-ce que signifie que … ? –
Qu’est-ce que cela veut dire que
…?
précéder qc – être là avant qc
surgir – ici : apparaître
l’essence – le sens de la vie
humaine
tel que le conçoit – comme le voit
préalablement – ici : avant
projet … ; rien n’existe préalablement à ce projet …
Dostoïevsky avait écrit : Si Dieu n’existait pas tout serait permis. C’est là le le point de départ – la base
par conséquent – donc
point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe être délaissé – être confronté tout
pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, seul à une situation difficile
s’accrocher – se tenir
ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. Il ne trouve d’abord pas
d’excuses. … L’homme est libre, l’homme est liberté. Si d’autre part, Dieu
légitimer – justifier
n’existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres le secours – l’aide
qui légitimeront notre conduite. Ainsi, nous n’avons ni derrière nous, ni
devant nous, […] des justifications ou des excuses. C’est ce que
j’exprimerai en disant que l’homme est condamné à être libre.
[L’existentialiste] pense donc que l’homme, sans aucun appui et sans aucun
secours, est condamné à chaque instant à inventer l’homme.»
Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme, 29 octobre 1945
Analyse
 Quelles sont les expériences historiques auxquelles la philosophie de Sartre réagit ?
 Pourquoi est-ce que Sartre définit l’homme comme un projet ?
 Expliquez par vos propres mots la différence entre l’existence et l’essence.
 Voyez-vous un lien (une relation) entre la philosophie de Sartre et Le petit prince de SaintExupéry ?