LE RAISONNEMENT ET LA PRISE DE DECISION
UE6 E2
M. Baratgin
Cours 1. lundi 21 février 2005, 8h20
Introduction : la psychologie du raisonnement et de la prise de décision.
I. Cadre de l’exposé et notions de base.
La psychologie cognitive se réfère à tous les processus par lesquels l’input sensoriel est
transformé, réduit, élaboré, stocké, rappelé et utilisé » Neisser (1967)
C’est l’utilisation qui nous intéresse pour entre autre prendre des décisions.
Métaphore avec l’ordinateur : le modèle de comparaison vient des mathématiques et de
l’informatique. Depuis 40 ans, l’idée de penser que l’homme et l’ordinateur sont semblables
est remise en question avec d’autre modèle.
Comment est ce que l’information est traitée dans la machine humaine ?
L’être humain raisonne sur des règles qui ne sont pas les même que celles de la
logiques.
L’être humain ne raisonne pas selon des règles mais sur le fait que l’homme construit
des modèles mentaux qui lui permettent de raisonner.
Qu’est ce qui aboie mais qui n’est pas un chien ? des chiennes.
Souvent il y a des difficultés qui ne proviennent pas d’un mauvais raisonnement mais d’idées
que l’on a.
« L’être humain va au delà de l’information immédiatement disponible » Bruner 1974.
L’homme possède la capacité d’élaborer, à partir de connaissances primitives sur l’état réel ou
hypothétique de son environnement (prémisses), d’autres connaissances ou croyances sur
l’état de cet environnement (conclusion) par des activités totalement intériorisées.
Le raisonnement est la méthode du passage des prémisses aux conclusions.
Inférence et raisonnement.
Les activités sont qualifiées d’inférentielles et les informations dérivées sont dites inférées.
On dit que l’individu fait des inférences et le mécanisme ‘élaboration de ces inférences est le
raisonnement.
Activités inférentielles.
Elles existent dès qu’il y a traitement de l’information.
Par exemple : on ne peut pas faire une théorie du langage et de la communication sans y
incorporer une composante inférentielle. Wilson et Sperber, 1995.
On va se limiter ici au traitement de l’information verbale.
La logique naturelle.
C’est pour résigner l’ensemble des règles décrivant les inférences effectuées en langage
naturel.
On va se limiter a un sous domaine des activités mentales, un individu a lu, a écrit ou a
prononcé un raisonnement qui offre, sous la forme d’un protocole, les traces d’une activité
non observable qui est le véritable objet d’étude.
Présentation de prémisses suivies d’une conclusion émise ou acceptée.
Observation hors laboratoire, d’un devoir scolaire, d’un discours politique.
Analyse logique de ce protocole, comparer ou identifier une forme logique.
Jugements et décisions.
Jugements évaluatifs : les sujets expriment des préférences.
Jugements prédictifs, probabilistes : les sujets expriment des prévisions (anticipation).
Ces jugements et décisions peuvent être spontanés.
Aspect dynamique.
Révisions des jugements, les jugements ne sont pas fixes, des connaissances nouvelles
modifient nos croyances.
2 finalités des raisonnements.
Finalités épistémiques : comprendre des énoncés, des discours. C'est-à-dire, rechercher de la
cohérence entre différentes informations, tester cette cohérence, anticiper des évènements.
Objectif : détection des contradictions, lever ces contradictions par la formation de nouvelles
interprétations, de prévoir ce qui peut se produire.
Finalités pragmatiques : les raisonnements permettent de faire des choix basés sur des
préférences, de planifier des actions, d’optimiser l’activité, d’élaborer des solutions.
Ces 2 finalités peuvent être présente en même temps. Exemple : activité de diagnostic qui
intégrer une activité de compréhension et qui sont finalisés par une décision explicite d’action
ou de refus d’action.
2 niveaux d’études.
Le niveau moléculaire :les inférences d’élaboration longues, elles sont conscientes,
délibérées (mais pas leurs mécanismes) et accomplies avec un niveau d’effort très variable
(résolution de problème, démonstration, argumentation…) On parle de stratégie ou de
méthode.
Le niveau atomique (microstructure) : on étudie des raisonnements courts, souvent spontanés,
qui constituent via leurs enchaînements des raisonnements longs. Exemple : appliquer une
double négation, jugement probabiliste, causal…) Ces inférences sont inconscientes.
2 ensembles de mécanismes.
Raisonnements portant sur des connaissances certaines (qui peuvent être abstraites et
exprimés par des symboles). On parle de raisonnements théoriques (activités scientifiques et
didactiques). En logique formelle on raisonne au second degré, raisonnement sur des
arguments. Ces arguments sont importants pour les psychologues pour les normes de validité.
Exemple : il pleut donc il y a des nuages. Schéma d’inférence formel, le Modus Ponens qui
exprime des relations invariantes indépendantes du thème et des énoncés (heuristiques).
Raisonnement portant sur des connaissances généralement incertaines ou sur des
croyances. On parle de raisonnement pratique, les conclusions sont souvent affectées
d’incertitude. Ces raisonnements sont donc susceptibles d’être révisés.
2 ensembles de situations.
Si quelqu’un ouvre la porte, l’alarme sonne. (Modus Ponens : Si P alors Q ; P donc Q)
Quelqu’un ouvre la porte l’alarme sonne.
L’alarme n’est pas branchée conclusion révocable.
Ces nouvelles informations (ajout de prémisses) peut entraîner une rétractation.
On parle d’effet de non monotonie.
Relation avec la mémoire.
Raisonnement pas analogie qui vise a comprendre une situation inconnu par références à
des situations connues. On tente de faire des liens entre les objets à l’intérieur des 2
situations.
2 domaines d’étude privilégiés.
Raisonnement déductif : prémisses vraies, conclusion vraie.
Raisonnement inductif : prémisses vraies, mais conclusion pas forcement vraie.
Autres domaines :
Révision des croyances. La réorganisation de notre base de connaissance est rendue
nécessaire quand une information certaine vient contredire une conclusion que nous avons tiré
auparavant. Prémisse incertain, conclusion incertaine : raisonnement plausible (Polya, 1954)
Courant peut étudié
II. la question de la norme de référence.
La question normative dans l’étude de raisonnement.
2 hypothèses simplificatrices jusqu’au années 1970.
Existence d’un système de règles de logique comme source unique des inférences.
On peut accéder aux mécanismes du raisonnement naturel en traitant le langage
naturel comme langage formel.
Importance du critère normatif retenue pour juger de la performance de la rationalité des
réponses.
Syllogisme de type « tous les hommes sont mortels ».
Le mécanisme du raisonnement n’est « que le calcul comme tel que comporte les opérations
propositionnelles » (tout ce qui est étudié par les logiques).
Wason et Johnson-Laird : Pour beaucoup d’inférences formelles, les gens se trompent :
contradiction de ce que dit Piaget.
Les règles de la logiques ne sont pas les sens le l’homme.
Les approches théoriques, 3 exemples de modèles :
- modèle de raisonnement propositionnel, fondé sur le système de règles
- la théorie des schémas pragmatiques
- les modèles mentaux
la logique comme norme
- la logique formelle comme norme de référence pour l’étude du raisonnement déductif.
- Logos d’Aristote
- Descartes
- Logique moderne
Ca vient depuis les grecs le fait de se rattacher à des normes.
La logique propositionnelle
On arrive à une conclusion certaine, l’énoncé est donc soit vrai soit faux.
Négation (vrai ou faux), conjonction, disjonction, implication matérielle, ou exclusif,
biconditionnelle, y a 16 connecteurs possibles.
La logique des prédicats.
Proposition atomique.
On peut remplacer le langage par la logique.
Constante individuelle, variable individuelle, ….
Carré des oppositions.
Cours 2. lundi 28 février 2005, 9h07 11h41
Inférence naturelle/ inférence formelle.
Logique : norme de validité pour les psychologues
Logique naturelle : mécanisme par lesquels les inférences sont effectuées en langage naturel.
3ème inférence : rapport entre langue et métalangue
- langage naturel difficile de distinguer ces 2
- langage formel il est essentiel pour les distinguer
Le raisonnement naturel commence au stade de l’interprétation des prémices.
Paradoxe : Il n’est pas exact que s’il pleut le match sera annulé équivalent à il va pleuvoir et le
match ne sera as annulé.
Performance logique.
« Certains » en logique formelle a une autre signification (quelques ou toutes les personnes)
que « certains » en langage naturel (certains mais pas tous).
Le destinataire d’un énoncé fait normalement l’hypothèse que l’énonciateur s’engage à être
aussi informatif que possible et donc que s’il dit « certains » c’est que l’usage de « tous » ne
serait pas approprié donc interpréter « certains » en ajoutant à son sens logique « au moins
un » l’implication « mais pas tous ».
Le facteur interprétatif doit être contrôlé.
2ème facteurs qui doit être contrôlé est le biais de croyance.
Considéré comme vraie une conclusion qui est en accord avec ses croyances, ou dont le
contenu semble vraisemblable.
On présente des syllogismes :
Tous les mangeurs de foin sont légers.
Tous les éléphants sont des mangeurs de foins
Donc : tous les éléphants sont légers.
Cette conclusion est fausse pour les sujets car ils regardent si la conclusion valide leurs
croyances.
2 facteurs importants, l’interprétation et la croyance.
Solutions :
Il faut changer les qualificateurs, on utilise « il y a » à la place de « certains »
On présente un autre monde aux sujets pour qu’ils ne prennent plus en compte leurs
croyances (imaginez sur une contré lointaine, ou sur une autre planète).
2. La question normative : dans l’étude du jugement et de la prise de décision.
La probabilité c’est quelque chose qui n’existe pas, ça dépend de l’estimation de l’individu.
La probabilité n’est pas un chiffre.
L’homme est-il un être bayésien ?
Le modèle bayésien : jugement probabiliste (subjectif).
Décision :
- dans le risque : modèle de l’unité espérée (jeu de dé)
- dans l’incertain : modèle de l’utilité subjectivement espérée (SEU) (pronostic d’un
match)
Le bayesianisme : c’est une interprétation de la probabilité comme quelque chose qui dépend
de l’être humain.
Le premier auteur moderne qui modélise cette idée est De Finetti en 1931.
Critère épistémique : les degrés de croyance d’un individu sont interprétés en termes de
probabilité.
Toutes probabilités sont conditionnelles à l’état de connaissance K de l’individu
(P(H/K))
toute personne est supposée capable d’assigner une probabilité à la réalisation de tout
évènement.
Probabilité d’un évènement singulier existe.
Critères statique de cohérence : les degrés de croyance d’un individu obéissant aux
axiomes de Kolmogorov de la théorie des probabilités additives.
1. La probabilité d’un évènement faux vaut 0, celle d’un évènement vrai est 1.
2. Une probabilité est entre 0 et 1.
3. La probabilité d’évènements qui n’ont rien à voir est additionnables.
4. La probabilité conditionnelle satisfait la règle des probabilités composées, la
probabilité de ce qui est commun des 2 évènements est égale la probabilité d’un des 2
évènements multiplié à la probabilité de l’évènement sachant que l’autre évènement
est vrai.
Les points 1 et 2 sont appelés règle de convexité et 3 est la règle d’addition. On en déduit la
contrainte de complémentarité : pour tout évènement.
Critère dynamique de cohérence : la révision des degrés de croyance d’un individu se
fait par la règle de Bayes.
On a un degré de croyance initial.
Puis on a une probabilité à posteriori = la vraisemblance x probabilité à priori / probabilité de
donné.
Exemple : problème du test médical.
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !