producteurs, identifiés comme les principaux responsables des dégradations environnementales
et aux autorités publiques. Ils sous-estiment systématiquement l’impact environnemental que
peuvent avoir leurs choix de consommation et leurs pratiques quotidiennes.
Les attentes qu’ils expriment par rapport aux autorités publiques, et dans une moindre mesure
par rapport au marché, sont très fortes : seuls les produits respectueux de l’environnement
devraient pouvoir être mis sur le marché, de manière à ce qu’eux puissent faire des choix en
utilisant leurs propres critères tout en ayant l’assurance de ne pas porter atteinte à
l’environnement.
Les consommateurs se sentent impuissants à modifier leurs comportements et invoquent
diverses raisons : poids des contraintes individuelles - ils se vivent comme « captifs », ils n’ont
pas les moyens de faire autrement -; ils doutent de l'efficacité des actions individuelles, ils
considèrent que la responsabilité des produits incombe aux producteurs, les écoproduits
relèvent d’une notion floue et mal comprise, ils expriment des craintes d’effets de proximité liés
aux choix de consommation éthiques, …
Le manque d’information n’est pas évoqué de la même manière par tous. Ceux qui font des
choix respectueux de l’environnement se déclarent suffisamment informés et recherchent
activement l’information ; ceux qui s’estiment peu informés, se montrent plus passifs, attendent
qu’on leur fournissent des informations et n’utilisent pas souvent les informations données
(comme celles reprises sur les étiquetages). Les problèmes évoqués ne concernent pas
seulement le manque d’information mais aussi la difficulté à identifier les informations fiables
parmi la multitude d’informations fournies, la confiance dans l’émetteur, le temps à consacrer à
la recherche d’information, le manque d’intérêt pour ce type d’information.
Motivations
Les personnes n’envisagent pas la consommation soutenable comme l’application d’une même
logique, de mêmes comportements dans les différents secteurs de la consommation mais plutôt
comme une multitude d’options diverses, variant selon les logiques individuelles et les secteurs
envisagés. On observe que l’évocation des choix possibles, parmi un éventail de
comportements respectueux de l’environnement, se fait en fonction de motivations personnelles.
Ces motivations varient selon les individus et pour un même individu, peuvent différer d’un
secteur de la consommation à l’autre. Ainsi, une personne peut adopter des conduites et des
choix respectueux de l’environnement dans un domaine de sa consommation, sans le faire
nécessairement dans d’autres domaines.
En outre, ces motivations, très souvent, ne concernent pas directement la protection de
l’environnement mais relèvent d’autres motivations comme le contrôle et le soucis d'économies,
la protection de la santé et la sécurité, le sentiment d'appartenance au groupe (normalité,
altruisme, civisme), la facilité, le goût pour les nouvelles technologies, l’attrait de la nouveauté, le
besoin de se distinguer.
Le prix des produits reste un facteur salient dans les arbitrages que font les consommateurs en
situation de choix. Il est intéressant de noter que c'est la comparaison du prix d'un produit avec
ceux des produits de la même catégorie qui influe sur la décision d'achat, plutôt que le prix en
lui-même. A noter aussi que toutes les personnes fixent des limites à leurs dépenses mais que
ces limites peuvent s’avérer très différentes d'un individu à l'autre.