Préambule

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DOCUMENTS DE TRAVAIL DE LA COMMISSION TECHNIQUE
DU 11 SEPTEMBRE
1/ Le rôle du psychiatre - travaux issus de la commission du 12 juin 2003 à partir des projets
proposés par Gildas Le Clec'h et Alain Nicolet - page 2
2/ Proposition de modernisation de la prise en charge de l'urgence de nuit - Jean-Michel
Lougnon et Alain Nicolet - page 8
3/ Contribution de Pascal Combes - page 12
4/ Observations de Pierre Rance - page 17
5/ Observations de Louis Masquin - page 18
Union Nationale des Cliniques Psychiatriques Privées
81 rue de Monceau – 75008 PARIS
tél. 01 45 63 38 41 - fax 01 45 63 30 66
[email protected]
www.uncpsy.fr
Ce texte est de février 2003 - il a été validé par la commission technique et envoyé au
Ministère en complément d'un courrier demandant un aménagement de la permanence de nuit
et de week end.
Commission du 12 juin 2003 - voir en annexe le projet de procédure proposée par le Dr
Gildas Leclec'h
Voir également en annexe le texte proposé par le Docteur Louis Masquin
LE ROLE ACTUEL DU PSYCHIATRE
EN CLINIQUE PSYCHIATRIQUE
A - Bref historique
Le psychiatre est au cœur du dispositif de soins de l'établissement, il en est l'animateur et
en fonde la spécificité. Pas de "maison de santé pour maladies mentales" sans psychiatre
(article 20 de l'annexe 23).
Cependant, son rôle et son mode de travail ont beaucoup évolué depuis l'annexe
23 de 1956. Les cliniques psychiatriques ont été fondées pour la plupart d'entre elles par
des médecins psychiatres qui souhaitaient disposer pour leur clientèle d'un lieu
d'hospitalisation plus accueillant que l'hôpital psychiatrique et où ils pouvaient suivre
quotidiennement leurs patients. On a parlé de la clinique "prolongement de cabinet
médical". Il s'agit donc dès l'origine d'une pratique libérale dans laquelle l'acte médical
(pour prendre le plus ancien HS Honoraire de Surveillance) rémunère "l'examen du
patient", privilégiant ainsi la relation individuelle médecin-patient, le fameux "colloque
singulier". Il est dit dans la NGAP "qu'un même spécialiste ne peut prétendre avoir
examiné plus de 30 malades au cours d'une même journée".
Cette clinique "prolongement du cabinet" suppose la présence plus ou moins
discontinue du psychiatre (qui est supposé avoir un cabinet en ville). C'est
vraisemblablement la raison pour laquelle le législateur a précisé dans l'article 20 de
l'annexe 23 "qu'un médecin ou un interne doit se trouver en permanence dans
l'établissement", instituant cette fameuse permanence médicale objet de tant de
controverses.
Depuis la fin des années 50 et singulièrement depuis une dizaine d'années, le rôle
et les pratiques du psychiatre en clinique spécialisée ont beaucoup évolué. Ces
changements sont liés à différents facteurs :
- l'évolution générale des pratiques professionnelles en psychiatrie
- l'évolution et la complexification de l'environnement réglementaire (lois
hospitalières de 91 et 95) ,
- le désengagement progressif du corps médical de l'actionnariat des cliniques
rendant obsolète la notion de clinique "prolongement du cabinet" et créant de nouveaux
rapports praticiens-directions, de nouvelles attentes ou exigences mutuelles pouvant
parfois déboucher sur des situations conflictuelles (cf. le débat sur la permanence
médicale).
Cette complexification du travail du psychiatre en établissement a d'ailleurs été
prise en compte par la CNAM lors de la modification de la NGAP en 98 qui remplace le
K15 par le CNPSY 0.8, qualifié d'acte complexe de spécialité.
B – Qu'est ce que traiter la maladie mentale ?
Ce n'est pas seulement s'occuper de la prise en charge d'une pathologie, mais avant
tout de la prise en charge d'un être souffrant dans sa globalité physique, psychique et
souvent sociale.
Car si la maladie mentale devient chronique, elle engendre une pathologie
secondaire psychosociale, liée à l'isolement, au découragement, aux stratégies adaptatives
peu adaptées, aux problèmes économiques...
A l'heure où la médecine se décline en scanner, IRM etc…, le plateau technique
s'articule autour du travail psychique qui demeure le pivot de la prise en charge du
patient. Cet axe thérapeutique essentiel n'occulte pas l'accès à diverses techniques
diagnostiques ou thérapeutiques ( par exemple : sismothérapie, enregistrement
polygraphique du sommeil…)
C - L'évolution de la prise en charge
La prise en charge en institution se différencie de celle en cabinet médical où le
colloque singulier est l'acte thérapeutique.
Aujourd'hui, en établissement, il est demandé au psychiatre :
- d'examiner le patient quotidiennement
- d'établir un diagnostic
- de construire un projet thérapeutique
- d'assurer, en collaboration avec ses confrères, la surveillance "constante" du
patient (article 20 de la NGAP)
- d'animer l'équipe soignante et de coordonner entre les soignants la prise en
charge du patient, notamment au travers de diverses réunions de groupe
- de juger de l'opportunité de faire intervenir un médecin somaticien
- d'évaluer l'évolution de la prise en charge
- de recevoir et/ou de convoquer la famille
- de se mettre en relation si nécessaire avec le médecin de famille
-
-
-
de recevoir des appels téléphoniques des familles, de ses patients "externes",
de ses confrères qui sollicitent un avis ou une admission
de participer à la formation des équipes soignantes
au sein de l'équipe médicale, de rédiger et de mettre en œuvre le projet médical
d'établissement
de participer à la C.M.E., aux diverses fonctions transversales
de s'impliquer dans la démarche qualité de l'établissement et dans la procédure
d'accréditation, et à ce titre, participer à un certain nombre de réunions comme
le comité de pilotage de la qualité, les groupes d'auto-évaluation, etc...
de participer au CLIN
de participer au CLUD
de participer au PMSI
de participer au comité de conciliation, à la pharmacovigilance, à la
matériovigilance
d'assurer, avec ses confrères, la continuité des soins ainsi que la permanence
médicale 24 heures sur 24
d'établir et de tenir à jour le dossier médical, de rédiger le compte-rendu
d'hospitalisation ainsi que les demandes de prise en charge, prolongations,
certificats médicaux divers, questionnaires, enquêtes, contrôles des caisses,
etc...
en outre, depuis la loi du 4 Mars 2002, il doit répondre aux demandes de
consultation du dossier médical avec tous les problèmes que cela pose, le
moindre n'étant pas le temps qu'il faut y consacrer.
Et cette liste n'est probablement pas exhaustive.
D - Tout cela mérite quelques commentaires
CONTINUITE DES SOINS + PERMANENCE MEDICALE = PERMANENCE DES
SOINS
Par le développement de ses activités, le rôle du psychiatre ne se limite plus au
seul colloque singulier qu'il entretient avec ses patients. La responsabilité qui lui incombe
le conduit à de multiples échanges avec l'équipe soignante de plus en plus formée et
associée à la démarche de soins.
L'organisation de la prise en charge du patient devient plurielle : une réponse aux
besoins du patient doit être apportée, soit par le praticien, soit par l'équipe soignante, sous
la responsabilité du psychiatre et ce, 24 heures sur 24. Le psychiatre est le coordonnateur
du soin et peut déléguer sa responsabilité à un confrère somaticien ou spécialiste divers, si
l'état clinique du patient le nécessite (évaluation).
L'anticipation est la meilleure des préventions, ce qui nécessite la surveillance
quotidienne des patients hospitalisés. La fragilité psychique des patients hospitalisés
entraîne une responsabilité renforcée par la variabilité dans le temps, de la pathologie
psychiatrique.
Une permanence psychiatrique 24 heures sur 24 est organisée, soit en présence
effective, soit sous forme d'astreintes avec la collaboration éventuelle de médecins
généralistes.
Un établissement de soins doit répondre à n'importe quel moment avec efficience
à une situation d'urgence, que celle-ci soit d'origine psychiatrique ou somatique.
E - Conclusion
En conclusion, une équipe de psychiatres suffisamment nombreuse et bien
organisée doit pouvoir assurer la permanence des soins. Le nombre et la présence de ces
psychiatres, leur implication au sein de l'établissement, qui déterminent au premier chef,
la qualité d'une clinique psychiatrique.
Ces multiples tâches impliquent un temps de travail important dans l'établissement
et ne font l'objet d'aucune rémunération autre que le CNPSY 0,8 ou l'honoraire de
surveillance, honoraire dont on nous conteste le caractère quotidien (jurisprudence du
Conseil d'Etat de novembre 2001, d'ailleurs contradictoire avec la NGAP qui elle,
reconnaît ce caractère quotidien dans la limite de 30 patients par jour).
A. NICOLET
G. LE CLEC'H
* Hypothèse pour un nouveau rôle du psychiatre
Le souhait de la profession serait que la présence de nuit puisse être déléguée
à un médecin somaticien du secteur, avec une astreinte de nuit opérationnelle du
psychiatre de garde pour une intervention très rapide en moins d'une ½ heure, sous
réserve d'une contre visite le soir même par le psychiatre d'astreinte. C'est par cette
responsabilité, cette organisation que s'effectue la permanence des soins.
PROTOCOLE DE LA PERMANENCE DES SOINS
EN CLINIQUE PSYCHIATRIQUE
Docteur Gildas LE CLEC'H
La permanence des soins est de la responsabilité du psychiatre qui doit assurer la
surveillance quotidienne des patients hospitalisés. Il peut faire appel à un médecin
somaticien quand l'état du patient le nécessite.
L'équipe psychiatrique organise la permanence des soins en répartissant son
activité sur l'ensemble de la journée, comprenant la visite quotidienne de chaque patient,
le travail en équipe et la présence jusqu'à 19 h d'un ou plusieurs médecins dans
l'établissement.
Après 19 h, un psychiatre est en astreinte opérationnelle, c'est à dire qu'il est
joignable à tout moment au téléphone et peut intervenir sur place en moins de 20 minutes.
Une astreinte opérationnelle est également organisée du samedi soir au lundi matin, avec
visite le dimanche matin.
En cas d'absence somatique, le psychiatre d'astreinte peut faire intervenir le
médecin généraliste de garde du secteur dans le cadre d'un réseau de soins, ou le SAMU
ou le SMUR en cas d'urgence vitale immédiate. Le personnel soignant, en particulier de
nuit, doit être formé à la prise en charge des détresses vitales.
LE PERMANENCE DES SOINS
EN CLINIQUE PSYCHIATRIQUE
(Version Docteur Louis MASQUIN)
ACTUELLEMENT
Elle est régie par l'annexe 23 de 1956, à savoir présence 24h/24 d'un médecin dans
l'établissement.
Pour comprendre cette obligation (que seuls les établissements psychiatriques avaient jusqu'à
l'obligation récente des cliniques obstétricales), il faut replacer cette annexe dans le contexte
de 1956. Il faut se souvenir qu'à l'époque, la panoplie des soins proposés en psychiatrie est du
ressort exclusif du médecin qui n'a, à sa disposition, que le chloral, les barbituriques, la
sismothérapie et… la camisole de force. Le premier neuroleptique (Largactil) est en usage
restreint dans les hôpitaux de façon expérimentale depuis 1952 et la généralisation de son
emploi est plus tardive, le premier antidépresseur (Tofranil) ne voit le jour que l'année qui suit
la publication de l'annexe (1957) suivi un an plus tard par le premier tranquillisant (Librium)
en 1958.
PROBLEMES RENCONTRES
Il est de plus en plus difficile de demander à des médecins de dormir sur place, obligation
récurrente tous les 4, 5, 6 jours en fonction du nombre d'entre eux travaillant dans
l'établissement.
Compte tenu de l'évolution de la démographie médicale tant des psychiatres que des médecins
généralistes, il devient très difficile de trouver des médecins libéraux susceptibles de venir sur
place faire la garde. C'est un secret pour personne que l'organisation des gardes en médecine
libérale est déjà en soi un grave problème.
La mise en place de la nouvelle convention FHP depuis le 1er mai 2002 a aggravé les
difficultés pour l'organisation du travail des médecins salariés , compte tenu de la limitation
horaire du travail maximum et de l'obligation du repos compensateur qui doit suivre.
Des conflits opposent fréquemment les médecins libéraux aux établissements sur le
financement des médecins de garde.
Il existe une très grande disparité inter-régionale et intra-régionale dans l'acuité des problèmes
rencontrés.
COMMENTAIRE
Il va de soi que l'enrichissement de la pharmacopée a transformé radicalement notre pratique
et…l'atmosphère des hôpitaux et cliniques psychiatriques. Il est inutile d'insister sur la
chimiothérapie psychotrope et son enrichissement permanent.
Par ailleurs, la notion de traitement psychiatrique a considérablement évolué et nous parlons
aujourd'hui d'une prise en charge de la personne, en particulier par le biais d'une prise en
charge institutionnelle multiforme qui n'est plus du ressort exclusif du médecin même si le
psychiatre reste le référent organisateur et coordinateur de la prise en charge du patient qu'il a
en soins.
Les moyens de communication, comme le téléphone mobile, n'existaient pas.
L'évolution des pratiques professionnelles et de la réglementation a considérablement fait
évoluer le nouveau rôle du psychiatre en établissement qui s'est alourdi.
Les procédures écrites sont de mieux en mieux codifiées, respectées.
Les formations du personnel actualisent les connaissances et développent sa réactivité et sa
fiabilité.
Les interventions de nuit sont exceptionnelles, si bien que l'on peut évoquer le "gâchis
médical" consistant à faire dormir sur place un médecin.
PROPOSITIONS
1 - La permanence des soins est l'affaire de la responsabilité des médecins psychiatres qui
restent le médecin référent du malade. Il la déléguera à un somaticien quand l'état du patient
le nécessite.
L'organisation des soins somatiques est variable selon les établissements et ils pourront être
en charge par les somaticiens internes à la clinique ou bien les médecins généralistes du
secteur.
Chaque clinique aura protocolisé, selon le tissu sanitaire local, l'organisation de la prise en
charge des urgences somatiques (SAMU, SMUR, pompiers…).
Une formation aux soins d'urgence sera donnée de façon annuelle au personnel soignant dont
l'intervention nécessite technicité et immédiateté. (Cette formation est déjà délivrée dans
beaucoup d'établissements, il suffira de généraliser la pratique).
2 - Un planning rigoureux est nécessaire et sera élaboré par la CME (?, à discuter) qui le
présentera à la direction de la clinique.
3 - La permanence des soins est organisée différemment en semaine et le week-end et jours
fériés.
 dans la semaine :
- la permanence est assurée par les psychiatres eux-mêmes le matin et l'après-midi
- le soir et la nuit, un psychiatre est en astreinte opérationnelle, c'est à dire qu'il est joignable
par téléphone à tout moment et qu'il peut intervenir sur place dans un délai de vingt minutes
(une demi -heure ?).
 le week-end, l'astreinte va du samedi midi au lundi matin. L'organisation d'un jour férié
isolé est identique au dimanche et les week-end prolongés seront organisés de la même façon
qu'un week-end normal.
A débatte et à bien préciser : la notion de visite quotidienne obligatoirement faite pour
chaque patient : il faut dissocier la semaine où elle est une évidence et le week-end, parce
que le fonctionnement de chaque clinique est différent et que, par ailleurs, la notion de 30
malades par psychiatre peut nous être opposée y compris pour le samedi et dimanche, ce qui
serait une catastrophe pour tous avec nécessité de mobiliser en permanence la quasiintégralité des psychiatres ou peu s'en faut.
Propositions Jean-Michel LOUGNON / Alain NICOLET
2
ETABLISSEMENTS DE PSYCHIATRIE REGIS PAR OQN
Proposition de modernisation de la prise en charge de l’urgence de nuit
A]Préambule
La permanence de nuit dans les établissements de psychiatrie privée n’est plus adaptée à
l’évolution de la spécialité en raison :
De l’ancienneté du texte de référence (annexe 23 de 1956) et définition de la qualité
d’interne fort différente un demi siècle et de nombreuses réformes plus tard
Des progrès de la pharmacopée qui ont permis une réduction sensible des troubles du
comportement et du risque suicidaire.
B]Problématique
1)Nature de l’urgence
a- L’urgence psychiatrique
Il s’agit d’un problème directement lié à la pathologie psychiatrique du
patient et dont la résolution ne peut être reportée au lendemain en raison
de la souffrance du patient, ou du risque à moyen terme pour lui même
ou pour l’environnement institutionnel. Par ex : crise d’angoisse aiguë,
recrudescence d’une expression délirante, troubles du comportement…
b- L’urgence somatique
Il s’agit d’un problème organique, connu ou d’apparition nouvelle, dont
la résolution ne peut être reportée au lendemain en raison de la
suspicion d’évolution péjorative à moyen terme. Par ex : traumatisme,
plaies, décompensation diabétique, asthme suraigu, état infectieux
majeur……
L’age et les pathologies associés sont à prendre en compte
c- L’urgence vitale
Il s’agit d’un problème d’apparition brutale mettant en jeu le pronostic
vital à très court terme et nécessitant une réponse rapide et technique à
une détresse où chaque minute est importante pour la survie du patient.
Par ex : infarctus massif, embolie, artériotomie, pendaison…
2)Fréquence de l’urgence
Une étude récente menée par l’UNCPSY auprès de ses adhérents recense une
moyenne de 6 interventions par mois la nuit dans les établissements de psychiatrie privés
(toute types d’urgence confondus).
La fréquence est directement fonction :
- de la présence ou non d’un somaticien dans l’établissement
- de l’heure de la dernière visite médicale
- de la qualité de la circulation de l’information médicale (infirmière/médecin) et de
la réactivité de la prise en compte des problèmes.
Il faut noter que cette fréquence est très inférieure à quantitativement et qualitativement au
services de chirurgie (publics ou privés) pour lesquels n’existe aucune obligation de présence
médicale sur site. (généralement anesthésiste et/ou chirurgien d’astreinte)
C]Solutions
Face à ces constats, et conscient que la prévention et une présence médicale forte associée à
une formation adaptée du personnel permettent de diminuer considérablement la fréquence et
le risque de ces urgences psy , il pourrait être envisagé les mesures suivantes afin d’améliorer
la sélectivité de la réponse
1)Mise en place d’une astreinte opérationnelle psychiatrique systématique la nuit
365j/an afin de répondre aux urgences psychiatriques.(AN->donne t on un délai
d’intervention ?-JML->l’idée rend le projet plus crédible, mais expose notre
responsabilité si l’intervenant extérieur ne peut tenir cet engagement ; je proposerais
de ne rien mettre pour l’instant)
Le bénéfice de cette mesure est double ; d’une part apporter une réponse qualitativement
meilleure à ce type d’urgence, et d’autre part accroître la fiabilité de l’action médicale diurne
pour prévenir les actions d’astreinte nocturne.
2)Mise en place d’une contre-visite systématique 365j./ an
Elle pourrait être effectuée par un médecin psychiatre ou généraliste. ( dire peut-être que cela
doit être fait dans la grande majorité des cas par le psy ?)
Le bénéfice de cette mesure consiste au repérage et à la prise en compte des problèmes
survenus depuis le matin et d’en prévenir le développement au cours de la nuit
3)Mise en place d’un système formalisé d’intervention de médecins généralistes au
sein de l’établissement sous un délai de 30 mn maximum afin de répondre aux urgences
somatiques
Plusieurs formules peuvent se rencontrer en fonction de la localisation de l’établissement
(urbain ou rural) et des opportunités locales. mais aussi de la temporalité.
Ce peut être :
Le recours à un réseau de garde local déjà organisé (transitant ou non par le centre 15)
Mise en place d’une convention d’intervention avec un ou plusieurs médecins
généralistes locaux
La participation à la mise en place d’une maison médicale de nuit destinée à répondre
à l’urgence d’un bassin de population
Mutualisation des moyens médicaux de garde d’un autre établissement (public ou
privé)
ou d’autres, à condition que le personnel de nuit dispose d’une conduite à tenir connue et
fiabilisée.
Dans tous les cas de figure, l’établissement devra pouvoir justifier auprès de la tutelle de la
formalisation et de la fiabilité de son système d’intervention de médecins généralistes
Le bénéfice de cette mesure est d’apporter une réponse compétente aux problèmes somatiques
et de maintenir la systématisation de cette réponse dans un période de pénurie médicale qui ne
permet pas toujours aux établissements la pérennité de leur tableau de garde actuel.
4)Systématisation pour tout le personnel infirmier d’une formation aux gestes d’urgence et au
diagnostique de l’urgence
Réalisée par des formateurs agrées ou par les SAMU locaux, elles seront réactualisées et
contrôlées individuellement afin de garantir un niveau de compétence régulier face à
l’urgence de nuit.
Une novation est apportée quand à la capacité de diagnostic, non pas de la pathologie, mais de
la situation d’urgence afin décider d’un appel au SAMU
En effet l’alerte est toujours donnée par l’infirmière qui peut hésiter pendant un certain temps
à l’appel du médecin qui, s’il s’agit d’un psychiatre, ne possède quasiment jamais les
compétences en matière d’actions d’urgentes.
Le bénéfice de cette mesure est l’alerte plus rapide du SAMU tout en garantissant la mise en
œuvre de gestes d’urgence adaptée.
Le psychiatre d’astreinte sera également prévenu, mais après l’appel du SAMU
5)Mise en place de protocoles de diagnostic de la situation d’urgence au niveau national avec
conférence de consensus établi par collège d’urgentistes ou d’intervenant SAMU.
Le bénéfice de cette mesure est de garantir dans tous les établissements la qualité de la
réponse par l’uniformisation des compétences pour lesquelles il conviendra de mettre en place
des indicateurs d’évaluation.
D]Le problème spécifique de la tentative de suicide
S’il a pu participer à la spécificité de la rédaction de l’annexe 23 de 1956, il n’est aujourd’hui
plus de mise en raison de l’évolution de la médecine et de ses techniques.
En effet quelque soit le type de cette tentative, (médicamenteuse, pendaison, artériotomie..etc)
il est vain d’imaginer que la toute puissance du diplôme médical va apporter une chance vitale
supplémentaire au patient et ce pour deux raisons :
La nécessité de disposer d’un plateau technique de réanimation (laryngoscope, sonde
trachéale, monitoring, défibrillateur, etc…) qui n’est pas toujours présent dans
l’établissemen,t et en tout cas en dehors du champ des obligations réglementaires (sauf si salle
de sismothérapie)
Mais surtout des connaissances techniques nécessaires à la mise en œuvre. Soyons
clair, un psychiatre est généralement incapable d’effectuer des actes d’urgences, ayant du
renoncer réglementairement (et de toute façon en pratique) à l’exercice de la médecine
générale.
Même s’agissant d’un généraliste, rares sont ceux qui ont l’expérience de l’intubation.
Dans tous les cas de figure, l’action est celle de l’appel au SAMU tout en pratiquant les
premiers gestes d’urgences adaptés mais limités à :
Ventilation au ballon
Oxygénothérapie
Massage cardiaque
Prise de Pouls TA
Mise en place de voie veineuse (par cathéter si infirmière compétente)
EKG (si appareil disponible)
Toutes ses actions sont de la compétence de l’infirmière qui est généralement l’acteur
principal de la situation d’urgence (cf. mesures ci dessus)
La mise en place du ce projet dicté par le contexte de réalité quotidienne ne peut qu’améliorer
la qualité de la réponse pratique aux urgences, sans dégrader celle de l’urgence vitale tout en
assurant la pérennité de la sécurité due aux patients
Il ne s agit donc pas de diminuer la qualité de l’offre de soins mais bien d améliorer la
permanence des soins par une meilleure organisation qui tienne compte de somatique et du
psychique.
Propositions Pascale COMBES
3
ETABLISSEMENTS DE PSYCHIATRIE REGIS PAR OQN
CONTRIBUTION A LA REFLEXION PORTANT PROPOSITION
MODERNISATION DE LA PRISE EN CHARGE DE L’URGENCE
DE
Historique
Les textes qui régissent les conditions techniques d’agrément des maisons pour maladies
mentales ont été fixés au travers du décret N° 56-284 du 9 mars 1956 complétant le décret N°
46-1834 du 20 août 1956 et des annexes concomitantes.
Au terme de l’Annexe XXIII du décret précité il est spécifié en article 20 :
-
-
la direction médicale d’une maison de santé pour maladies mentales ne peut être
exercé que par un médecin pourvu de titres établissant ses connaissances en
psychiatrie.
Les médecins qui sont appelés à participer au traitement psychiatrique des malades
doivent également être pourvus de titres établissant leurs connaissances en psychiatrie.
Un médecin ou un interne doivent se trouver en permanence dans l’établissement. Les
internes doivent être titulaires d’au moins seize inscriptions.
Si les deux points de cet article restent applicables et répondent toujours aux modalités de la
prise en charge dans les établissements de psychiatrie, le dernier point relatif à la permanence
médicale obligatoire telle que définie ci-dessus ne correspond plus à l’évolution de la
spécialité et aux pratiques actuelles visant à assurer aux patients une prise en charge médicale
globale de qualité.
Pour mieux appréhender la nécessaire évolution du système actuel, il est important de
rappeler l’organisation actuelle :
-
la journée : planning hebdomadaire de présence des psychiatres exerçant dans
l’établissement
la nuit : planning d’astreinte du psychiatre de garde et présence dans établissement
d’un médecin généraliste salarié de l’établissement
Aussi pour répondre à cette obligation compte tenu des difficultés de recrutement de
médecins généralistes, ce sont en général plusieurs praticiens qui interviennent dans
l’établissement, nuisant à la continuité et à la qualité des soins.
De plus la mise en place de la nouvelle Convention Collective Unique en mai 2002, qui pour
la presque totalité des établissements, n’a pas eu d’effet sur le poste Médecins salariés, a
touché de plein fouet les établissements psychiatriques qui rémunèrent ces médecins
généralistes en tant que salariés.
La rémunération de ces médecins - intervenants les moins impliqués du fait même de la
fragmentation de leur intervention – s’est vue augmentée de 40%, alors que dans le même
temps, les personnels salariés attachés à l’établissement ont vu leur rémunération évoluer que
de 10% en moyenne.
Ce point s’il paraît anecdotique, ne l’est pas car :
-
-
cette surcharge qui est spécifique aux établissements de psychiatrie va continuer à
s’accentuer, alors que la participation au niveau de la tarification ne s’effectue pas en
parallèle,
la rémunération ne correspond pas à une prestation plus qualitative du fait même de la
rigidité de l’organisation actuelle liée à l’application des textes déjà cités.
C’est dans ce contexte qu’il paraît nécessaire d’envisager une actualisation de ces textes
notamment pour répondre aux différents projets du législateur de mutualisation de moyens,
spécifications des activités en psychiatrie, et amélioration de la qualité de la prise en charge
des malades.
La référence en la matière pourrait être le décret 72 162 du 21/2 /1972 relatif aux normes
applicables aux établissements privés d’accouchement (JO du 3 mars 1972), qui avait permis
« la modernisation des annexes IX, X et XI « du décret du 9 mars 1956.
I Définition de la notion d’urgence en psychiatrie
A) Nature de l’urgence
-
L’urgence psychiatrique
Il s’agit d’un problème directement lié à la pathologie psychiatrique du
patient et dont la résolution ne peut être reportée au lendemain en raison
de la souffrance du patient, ou du risque à moyen terme pour lui même
ou pour l’environnement institutionnel. Par ex : crise d’angoisse aiguë,
recrudescence d’une expression délirante, troubles du comportement…
-
L’urgence somatique
Il s’agit d’un problème organique, connu ou d’apparition nouvelle, dont
la résolution ne peut être reportée au lendemain en raison de la
suspicion d’évolution péjorative à moyen terme. Par ex : traumatisme,
plaies, décompensation diabétique, asthme suraigu, état infectieux
majeur……
L’âge et les pathologies associées sont à prendre en compte.
-
L’urgence vitale
Il s’agit d’un problème d’apparition brutale mettant en jeu le pronostic
vital à très court terme et nécessitant une réponse rapide et technique à
une détresse où chaque minute est importante pour la survie du patient.
Par ex : infarctus massif, embolie, artériotomie, pendaison…
B) Fréquence de l’urgence
Une étude récente menée par l’UNCPSY auprès de ses adhérents recense tous
types d’urgence confondus, par établissement de psychiatrie privée, en moyenne six
interventions de nuit, par mois.
La fréquence est directement fonction :
-
de la présence ou non d’un somaticien dans l’établissement
de l’heure de la dernière visite médicale
de la qualité de la circulation de l’information médicale (infirmière/médecin) et de
la réactivité de la prise en compte des problèmes.
Comparativement aux services de chirurgie (publics ou privés), cette nécessité d’intervention
est très largement inférieure (tant en nombre, qu’en niveau de risque), alors que pour ces
structures il n’existe aucune obligation de présence médicale sur site, seule une astreinte de
chirurgien et d’anesthésiste est obligatoire.
II Propositions d’actualisation des textes opposables
A la notion de permanence médicale, substituer l’assurance d’une continuité des soins qui
aurait pour corollaire les mesures suivantes :
1) Mise en place d’une astreinte opérationnelle psychiatrique systématique la nuit
365j/an afin de répondre aux urgences psychiatriques avec une contre-visite
systématique
Le bénéfice de cette mesure est double :
-
d’une part elle apporte une réponse qualitativement meilleure à ce type d’urgence,
d’autre part elle accroît la fiabilité de l’action médicale diurne pour prévenir les
actions d’astreinte nocturne.
La contre-visite pourrait être effectuée par un médecin psychiatre ou généraliste.
Le bénéfice de cette mesure consiste au repérage et à la prise en compte des problèmes
survenus depuis le matin et d’en prévenir le développement au cours de la nuit.
2) Mise en place d’un système formalisé d’intervention de médecins généralistes au
sein de l’établissement dans un délai de 30 minutes maximum afin de répondre aux urgences
somatiques
Plusieurs formules peuvent se rencontrer en fonction de la localisation de l’établissement
(urbain ou rural) et des opportunités locales, à savoir :
- le recours à un réseau de garde local déjà organisé (transitant ou non par le centre 15)
- la mise en place d’une convention d’intervention avec un ou plusieurs médecins
généralistes locaux
- la participation à la mise en place d’une maison médicale de nuit destinée à répondre
à l’urgence d’un bassin de population
- la mutualisation des moyens médicaux avec un autre établissement public ou privé,
voire la création d’un groupement de coopération sanitaire.
Dans tous les cas de figure, l’établissement devra pouvoir justifier auprès de la tutelle de la
formalisation et de la fiabilité de son système d’intervention de médecins généralistes.
Le bénéfice de cette mesure est d’apporter une réponse adaptée et efficace aux problèmes
somatiques et de maintenir la systématisation de cette réponse dans une période de pénurie
médicale, qui pose d’énormes difficultés aux établissement pour assurer la couverture
permanente des gardes.
3) Obligation pour l’établissement de s’équiper d’un chariot d’urgence vitale avec
systématisation d’une formation aux gestes d’urgence et au diagnostic de l’urgence pour
l’ensemble du personnel infirmier
L’établissement s’engagera à s’équiper d’un chariot d’urgence vitale.
La formation aux gestes d’urgence et à l’utilisation du chariot sera réalisée par des formateurs
agréés ou par les SAMU locaux, ces formations seront réactualisées et contrôlées
individuellement afin de garantir un niveau de compétence régulier face à l’urgence vitale.
Une novation est apportée quant à la capacité de diagnostic, non pas de la pathologie, mais de
la situation d’urgence afin de décider d’un appel au SAMU.
En effet l’alerte est toujours donnée par l’infirmière qui peut hésiter pendant un certain temps
à appeler le médecin qui, s’il s’agit d’un psychiatre, ne possède quasiment jamais les
compétences en matière d’actions d’urgence.
Le bénéfice de cette mesure est l’alerte plus rapide du SAMU tout en garantissant la mise en
œuvre de gestes d’urgence adaptés.
Le psychiatre d’astreinte sera prévenu parallèlement à l’appel du SAMU.
4) Mise en place de protocoles de diagnostic de la situation d’urgence au niveau
national avec conférence de consensus établi par un collège d’urgentistes ou d’intervenants
SAMU
Le bénéfice de cette mesure est de garantir dans tous les établissements la qualité de la
réponse par l’uniformisation des compétences, pour lesquelles il conviendra de mettre en
place des indicateurs d’évaluation.
5) Remplacement du médecin résident par un poste de médecin généraliste - Temps de
travail à définir selon la taille de l’établissement et les pathologies accueillies – pour assurer
la prise en charge somatique des patients
La possibilité pour un établissement psychiatrique privé de disposer d’un poste de médecin
généraliste est une véritable amélioration de la qualité de la prise en charge des patients et va
permettre un meilleur suivi des pathologies associées et une prévention accrue des problèmes
somatiques.
Le problème spécifique de la tentative de suicide
S’il a pu participer à la spécificité de la rédaction de l’article 20 de l’Annexe XXIII du décret
du 9 mars 1956, il n’est aujourd’hui plus de mise en raison de l’évolution de la médecine et
de ses techniques.
En effet quelque soit le type de la tentative de suicide (médicamenteuse, pendaison,
artériotomie…), la réponse à cet acte ne passe pas uniquement par la présence médicale pour
les raisons suivantes :
-
-
vouloir répondre à cette urgence passe obligatoirement par la nécessité de disposer
d’un plateau technique de réanimation qui n’est pas toujours présent dans
l’établissement, à l’exception du champ réglementaire de la sismothérapie.
Disposer du niveau de connaissances techniques permettant la mise en œuvre des
moyens de réanimation.
Que constate-t-on dans la pratique ?
-
-
les psychiatres sont généralement dans l’incapacité d’effectuer des actes
d’urgence ayant du renoncer réglementairement à l’exercice de la médecine
générale.
s’agissant des médecins généralistes, rares sont ceux qui ont l’expérience de
l’intubation.
Le risque vital existant pour le patient, c’est le recours systématique au SAMU,
tout en ayant pratiqué les premiers gestes d’urgence adaptés et limités, réalisés par
l’infirmière au cœur et fait de la situation d’urgence.
Les infirmières sont formées aux gestes d’urgence suivants, validés notamment par
la procédure d’accréditation :
Ventilation au ballon
Oxygénothérapie
Massage cardiaque
Prise de Pouls TA
Mise en place de voie veineuse (par cathéter si infirmière compétente)
EKG (si appareil disponible)
En conclusion, la mise en place de ce projet dicté par le contexte de réalité quotidienne ne
peut qu’améliorer la qualité de la réponse pratique aux urgences, sans dégrader celle de
l’urgence vitale tout en assurant la pérennité de la sécurité due aux patients.
Observations Pierre RANCE
4
Toutefois je me permets de faire quelques remarques concernant :
C) Les solutions:
§ 2 : Je me demande si le principe de la contre visite en fin de journée 365 jour par an ne risque pas
d’être difficile à mettre en place aussi bien en ce qui concerne le psychiatre que le médecin
généraliste. Logiquement il semblerait que cette contre visite soit faite par le psychiatre car cela
pourrait rentrer dans le cadre des honoraires de surveillance. Je ne sais pas si les psychiatres vont
accepter facilement de venir le matin voir leurs patients et de repasser en fin de journée pour faire la
contre.
JML...>Cet élément me parait (ainsi qu'à d'autres collègues) indispensable à la crédibilité du projet et
à sa réussite dans la mesure où les problèmes médicaux et psychiatriques doivent impérativement
être réglés avant 19H pour que la garde externalisée ne soit pas sollicité dans la soirée, que la
continuité des soins soit assurée et que la sécurité des patients soit optimum dans la journée.
Sur un plan pratique, même si l'habitus de certains médecins s'en voit modifié, il est généralement
possible d'entraîner l'adhésion de l'équipe médicale en imaginant la structuration de la permanence
des psychiatres de telle sorte que l'un d'eux soit à tour de rôle présent l'âpres midi. Ce jour là, il ne
vient pas le matin et ne pers donc pas de temps de consultation à son cabinet (argument
généralement mis en avant).
§ 3 : Je ne suis absolument pas favorable à une mutualisation des moyens médicaux de garde entre
le privé et le public sauf s’il n’y a pas moyen de faire autrement. Gardons- nous bien de faire de la
mutualisation privé public une règle applicable à tous et cela pour des raisons éthiques,
déontologiques, stratégiques ou politiques.
JML...>Je partage le même sentiment que toi, mais cette évocation est plus pour rendre le projet
"plus séduisant" auprès de la tutelle; tu remarqueras qu'il ne s'attache aucun caractère d'obligation à
cette pratique qui reste une simple possibilité parmi d'autres.
§ 4 : La formation du personnel infirmier aux gestes d’urgence et au diagnostique de l’urgence peut
prendre un certain temps avant d’être opérationnel, cela se ressentira certainement par des coûts
supplémentaires, les personnels argumentants le fait qu’on lui demande des responsabilités
supplémentaires, il demandera obligatoirement une prime supplémentaire.
JML...>Même s'il y a qq. coûts en sus, ils seront de toute façon bien moindre que le salaire à la CCU
de nos médecins de garde (quand nous avons la chance d'en disposer).
Par ailleurs, la dite CCU a valoriser de lanière sensible les infirmières de nuit, et il y a là sans doute
matière à justifier sans surcoût cette responsabilité (qui existe déjà dans les établissements MCO)
D) La tentative de suicide
Quelle que soit l’organisation de l’établissement, je crains qu’en cas de mort cette absence de
médecin sur place, il puisse être considérer comme un manque d’organisation et soit interpréter
comme un manque de chance pour le patient.
JML...>J'ai abordé volontairement ce sujet sensible, car il semble être aujourd'hui le seul obstacle
due nous oppose la DHOS
Observations Louis MASQUIN
5
REMARQUES SUR LE PROJET DU DR LOGNON, ASTREINTE CLINIQUE PSY.
-Préambule : J’ajouterais peut-être cette phrase, pour être encore plus explicite, juste derrière
la phrase : « Des progrès de la pharmacopée….. et du risque suicidaire ». Pour comprendre
cette obligation (que seuls les établissements psychiatriques avaient jusqu’à l’obligation
récente des cliniques obstétricales), il faut replacer cette annexe dans le contexte de l’époque
et se souvenir qu’alors la panoplie des soins proposés en psychiatrie est du ressort exclusif du
médecin qui n’à, à sa disposition, que le chloral, les barbituriques, la sismothérapie et…la
camisole de force. Le premier neuroleptique (Largactil) est en usage restreint dans les
hôpitaux de façon expérimentale depuis 1952 et la généralisation de son emploi est plus
tardive, le premier antidépresseur (Tofranil) ne voit le jour que l’année qui suit la publication
de l’annexe (1957) suivi un an plus tard par le premier tranquillisant (Librium) en 1958. Mais
ce paragraphe n’a peut-être pas sa place ici dans un document qui se veut présenter un
protocole.
.
1)Mise en place d’une astreinte opérationnelle psychiatrique systématique la nuit
365j/an afin de répondre aux urgences psychiatriques.
Le bénéfice de cette mesure est double ; d’une part apporter une réponse qualitativement
meilleure pour ce type d’urgence, et d’autre part accroître la fiabilité de l’action médicale
diurne pour prévenir les actions d’astreinte nocturne.
- Le fait de spécifier la nuit veut-il dire que de jour il y a présence physique sur place d’un
psychiatre en permanence jusqu’au début de l’astreinte nocturne ? Heure à définir de
l’astreinte nocturne : 19H ? 20H ? Par ailleurs, faut-il préciser le délai d’intervention ? Il
serait bon de la faire mais il y a danger si l’intervention se fait hors délai.
2)Mise en place d’une contre-visite systématique 365j./ an
Elle pourrait être effectuée par un médecin psychiatre ou généraliste.
Le bénéfice de cette mesure consiste au repérage et à la prise en compte des problèmes
survenus depuis le matin et d’en prévenir le développement au cours de la nuit
-
Je pencherai plutôt pour le psychiatre mais l’organisation de chaque clinique est
différente, donc ne pas nous enfermer dans une définition trop rigide. Dans le cas où des
psychiatres travaillent et reçoivent sur place au sein de la clinique, la contre-visite est
quasi automatique et un simple coup de fil dans les services suffit. Dans le cas contraire,
retourner à la clinique peut être lourd et le sera particulièrement le week-end alors que la
visite des malades a déjà été faite le matin. Mais si c’est à ce prix que le dossier peut
avancer alors pourquoi pas…Peut-être que chaque CME organisera l’astreinte de contrevisite comme celle des week-ends.
3)Mise en place d’un système formalisé d’intervention de médecins généralistes au
sein de l’établissement sous un délai de 30 mn maximum afin de répondre aux urgences
somatiques.
Je comprends qu’il faille s’engager pour un délai d’intervention et je pense que lors
d’une autre réunion nous avions plutôt penché pour 20 minutes (délai qui s ‘impose à d’autres
spécialités (lesquelles ?). Mais nous ne pouvons pas nous engager au nom des autres confrères
ou structures médicales, sur qui nous allons nous reposer, particulièrement le médecin
généraliste local (qui comme par hasard est déjà en visite et débordé et n’est pas disponible
dans l’immédiat). C’est pour cela que pour ma part je mettrais en avant le psychiatre référent
du malade qui lui peut être disponible à tout moment ou à défaut le psychiatre d’astreinte
téléphonique. Son intervention permet d’analyser l’urgence même s’il n’a plus la capacité de
la traiter. le psychiatre référent du patient doit rester la clef de voûte de la prise en charge du
malade.
Sinon d’accord pour les différentes formules.
4)Systématisation pour tout le personnel infirmier d’une formation aux gestes
d’urgence et au diagnostique de l’urgence
-
D’accord, seule précision à apporter : la formation et le contrôle des connaissances aux
gestes d’urgence sera ANNUELLE.
Le SAMU veut toujours avoir un médecin au téléphone : c’est après discussion entre
médecins que le SAMU déclenche son intervention…en tout cas à Avignon avec refus
systématique quand ce n’est pas un médecin qui appelle. Je l’ai expérimenté à quelques
reprises et j’ai eu moi-même au téléphone le médecin urgentiste pour qu’il donne le feu
vert à l’intervention.
5)Mise en place de protocoles de diagnostic de la situation d’urgence au niveau
national avec conférence de consensus établi par collège d’urgentistes ou d’intervenant
SAMU.
Je ne sais pas, je n’en ai pas connaissance. Attention à la « protocolite » mais je n’ai là aucune
opinion.
-De la rémunération des astreintes.
Ce problème n’a pas été abordé du tout ou trop fugitivement.
La demande de la suppression de l’obligation de présence médicale a pour conséquence
immédiate de faire reposer sur les psychiatres travaillant en clinique l’astreinte et les
éventuels dérangements concernant l’urgence psychiatrique.
C’est vrai que les résidents sont rarement dérangés mais il n’est pas anodin de demander à un
psychiatre qui assure un travail de clinique de plus en plus lourd de supporter également
l’astreinte nocturne et/ou de week-end. On ne peut pas faire reposer sur eux une charge
supplémentaire sans aucune contrepartie Il faudra probablement envisager la
rémunération de l’astreinte et définir les bases pour cette rémunération, d’autant plus
que les économies engendrées par la disparition des médecins de garde seront peut être
une raison pour nos autorités de tutelle de repérer une économie possible et de ne pas
augmenter nos prix de journée vues les «profits » réalisés par cette suppression.
Nous pourrions nous baser sur la rémunération envisagée dans le service public (arrêté du 30
04 2003) pour les astreintes téléphoniques indiquées dans le document mis sur le site
UNCPSY. Il s’agit de l’article 14 dans le document complet et non pas le résumé qui ne parle
que de s indemnités de sujétions qui seraient ruineuses.
Dans cet article sont envisagées les astreintes opérationnelles pour une nuit ou deux demijournées pour 34,60 euros et une indemnité forfaitaire pour chaque déplacement de 61 ,80. Cf
le document pour plus de détails.
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