- l'évolution et la complexification de l'environnement réglementaire (lois
hospitalières de 91 et 95) ,
- le désengagement progressif du corps médical de l'actionnariat des cliniques
rendant obsolète la notion de clinique "prolongement du cabinet" et créant de nouveaux
rapports praticiens-directions, de nouvelles attentes ou exigences mutuelles pouvant parfois
déboucher sur des situations conflictuelles (cf. le débat sur la permanence médicale).
Cette complexification du travail du psychiatre en établissement a d'ailleurs été prise
en compte par la CNAM lors de la modification de la NGAP en 98 qui remplace le K15 par
le CNPSY 0.8, qualifié d'acte complexe de spécialité.
B – Qu'est ce que traiter la maladie mentale ?
Ce n'est pas seulement s'occuper de la prise en charge d'une pathologie, mais avant
tout de la prise en charge d'un être souffrant dans sa globalité physique, psychique et
souvent sociale.
Car si la maladie mentale devient chronique, elle engendre une pathologie secondaire
psychosociale, liée à l'isolement, au découragement, aux stratégies adaptatives peu adaptées,
aux problèmes économiques...
A l'heure où la médecine se décline en scanner, IRM etc…, le plateau technique
s'articule autour du travail psychique qui demeure le pivot de la prise en charge du patient.
Cet axe thérapeutique essentiel n'occulte pas l'accès à diverses techniques diagnostiques ou
thérapeutiques ( par exemple : sismothérapie, enregistrement polygraphique du sommeil…)
C - L'évolution de la prise en charge
La prise en charge en institution se différencie de celle en cabinet médical où le
colloque singulier est l'acte thérapeutique.
Aujourd'hui, en établissement, il est demandé au psychiatre :
- d'examiner le patient quotidiennement
- d'établir un diagnostic
- de construire un projet thérapeutique
- d'assurer, en collaboration avec ses confrères, la surveillance "constante" du
patient (article 20 de la NGAP)
- d'animer l'équipe soignante et de coordonner entre les soignants la prise en
charge du patient, notamment au travers de diverses réunions de groupe
- de juger de l'opportunité de faire intervenir un médecin somaticien
- d'évaluer l'évolution de la prise en charge
- de recevoir et/ou de convoquer la famille
- de se mettre en relation si nécessaire avec le médecin de famille
- de recevoir des appels téléphoniques des familles, de ses patients "externes", de
ses confrères qui sollicitent un avis ou une admission