Et donc tout ce qui a été ajouté à ces religions n’a été fait que pour « ligoter » la vie.
Malgré qu’il ne faille pas croire aux dieux, l’épicurisme tente plutôt de nous apprendre à les prendre
pour modèle de bonheur, et donc à vivre sur terre à la façon d’un dieu.
Et c’est-à-dire en imitant les modèles de béatitude des dieux.
Quant à la nature anthropomorphique d’émotions ou de passions des dieux, Epicure considère cela
comme absurde car ils n’ont rien en commun avec nous.
On constate donc à travers tout ça qu’Epicure nous pousse aussi à nous rendre compte que tout
bonheur est à la portée humaine !
Plus de place pour les dieux, ceux-ci ne répondent plus aux questions.
L’épicurisme est donc une philosophie plutôt moderne, qui se rapproche plus d’une morale, de
l’athéisme, plutôt que d’une religion en tant que telle.
L'homme et le monde : la connaissance
L'homme peut atteindre la connaissance par la sensation.
Les sens sont touchés directement, physiquement, par les simulacres (ce qui n’a que l’apparence de ce
qu’il prétend être) des objets, sortes d'émanations très ténues (fins, minces) de ces objets dont ils ont
toutes les caractéristiques (forme, couleur...)
Un autre critère de vérité réside dans les affections et les prolepses (ou anticipations), sorte de
généralisations possibles à partir d'expériences personnelles.
L'âme mortelle, est composée de 4 éléments, correspondant plus ou moins au feu, à l'air, au vent et à
un quatrième, plus subtil et mobile.
On peut y distinguer deux parties :
•l'une est liée au corps et aux sensations ;
•l'autre, indépendante, permet d'exercer la volonté et de choisir, parmi les simulacres, celui qu'on
privilégie pour atteindre la connaissance : il existe donc un principe de liberté, qui se manifeste par ce
choix. Cette division de l'âme en deux parties permettra aussi de distinguer deux sortes de plaisir et de
souffrance : ceux qui sont liés directement au corps et ceux qui sont attachés à l'âme.
La morale et les désirs.
Le plaisir, c’est une sensation procurée au corps et à l'âme par l'équilibre parfait des atomes qui les
constituent. C'est donc le plaisir qu'il faut rechercher.
Pour Épicure, le plaisir s'identifie donc au bien, car il est dans la nature de l'homme de rechercher le
plaisir.
La douleur c’est un dérangement de l'état naturel et elle est provoquée par un désir insatisfait, et on
ressent du plaisir lorsque l'état naturel est recouvré.
Mais pour tenter d'atteindre le bonheur, l'homme peut être poussé par trois types de désirs :
- Les désirs naturels et nécessaires, comme la soif et la faim.
- Les désirs naturels mais non nécessaires, comme le désir sexuel ou esthétique.
- Les désirs ni naturels, ni nécessaires, comme l’amour.
Ces derniers sont fondés sur de fausses opinions, sont vains,…
Autres exemples : le goût du luxe, des richesses, le désir de gloire, des honneurs, d’immortalité.
Ces désirs-là sont infinis et ne peuvent être comblés, ce qui provoque la souffrance de l’homme.
Seule la satisfaction des désirs de la première catégorie apporte le vrai plaisir, qu'on appelle "plaisir
constitutif".
Ceux de la seconde peuvent être satisfaits de temps en temps ; ceux de la troisième doivent bannis !
De même, il ne faut pas systématiquement écarter la douleur, qui, dans certains cas, peut être la voie
nécessaire vers le plaisir et donc vers le bonheur.