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ACTUALITÉS DIGITALE
22
PÉRIODIQUE | 29 AVRIL 2015 | RÉSERVÉ AU CORPS MÉDICAL | BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X | P605278
TEMPO DIGITAL
N° 49
TEMPO DIGITAL
N° 49
TEMPO MÉDICAL
N° 378
RECONNAÎTRE LE BURN OUT
Interviews vidéo du
Prof. Ph. Corten, psychiatre,
et du Dr P. Mesters.
PAROLES DE PATIENTS
« J’ai fait un burn out parce que
je n'ai plus su recharger mes
batteries »
RENCONTRES DU TEMPO
Prof. Eric van Cutsem
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www.tempodigital.be
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EDITORIAL
SOMMAIRE
L’ACTU DES
CONGRÈS
2, 3, 4
MEDICAL
NEWS
4
DÉTENTE
6
PHARMA
NEWS
7
16ÈME ÉDITION
CARDIO ‘015
STEIGENBERGER GRANDHOTEL (EX CONRAD)
BRUSSELS
06.06.2015
Rendons à Epicure son adjectif
« Que voulez-vous, je suis épicurien » entend-on souvent de la part de
personnes qui souffrent d’obésité ou de dépendance à l’alcool ou au tabac…
De nos jours, en effet, l’épicurisme est compris comme un synonyme de
l’hédonisme. L’épicurisme désignerait la vie dédiée au plaisir, notamment de
la chair. Et, plus largement, à profiter de tous les plaisirs proposés, qu’ils
soient naturels ou non, et à toutes doses. L’épicurien est présenté comme le
contraire du dépressif, l’épicurisme confondu avec le « Carpe Diem » de Horace.
Et les personnes qui s’en réclament, justifient par cet adjectif à connotation
philosophique une tendance hédoniste qui peut entraîner des effets délétères
sur leur santé et les faire souffrir. En réalité, la doctrine d’Epicure n’était pas
celle-là, elle était même son contraire en ce qui concerne la souffrance et je
me demande ce que le philosophe, qui a atteint avec la mort son bonheur
d’après lui, en penserait depuis son Jardin d’Athènes.
L’Épicurisme avait déjà été introduit à Rome, pendant le 2ème siècle avant JC.
A l’époque de Cicéron, l’épicurisme était en fait la philosophie en vogue, et
nombre de Romains y adhéraient. Parmi les plus connus, on compte Titus
Lucretius Carus (Lucrèce) et son poème De rerum natura (« Sur la nature
des choses ») l’illustre de belle façon. Epicure était encore populaire au
1er siècle après Jésus-Christ puisque Sénèque cite et défend la philosophie
épicurienne.
Mais que dit exactement la doctrine d’Epicure ? En réalité, la leçon d’Epicure
est relativement austère : la vie doit être guidée par des plaisirs simples, les
plus minimalistes possibles, visant à l’absence de douleurs. On est très loin de
la recherche de plaisir effrénée. Pour Epicure, le bonheur, c’est effectivement
le plaisir mais le plaisir simple, celui qu’il qualifie de plaisir pur. Il célèbre dans
ce plaisir pur, celui d’exister, sans douleur corporelle ni trouble de l’âme. Car
le bonheur, c’est de ne pas souffrir, c’est l’absence de douleur. Il ne préconise
pas la débauche de ces plaisirs, puisque le plaisir visé ne sera pas atteint.
Plus qu’une méthode, l’épicurisme est une philosophie, une psychiatrie,
basée sur 4 grands remèdes piliers. Ceux-ci sont tout d’abord qu’il ne faut
craindre ni la mort, ni les dieux. Ensuite, qu’il faut comprendre que le bonheur
est à notre portée et, enfin, qu’on peut supporter parfois la douleur mais que
le bonheur sera atteint si on l’évite. On comprend dès lors pourquoi, dans
notre société judéo-chrétienne, on a rapidement associé Epicure aux plaisirs
interdits et à leur débauche. Point n’est question chez lui d’offrir sa souffrance
à qui que ce soit.
En pratique, les plaisirs que l’épicurisme recommande de chercher sont les
plaisirs naturels permettant de ne pas souffrir de faim, de soif ni de désirs
naturels (sexuel, convivialité, esthétique, etc.) inassouvis. Il met cependant
en garde contre la consommation débauchée de ces plaisirs, puisque sa
recherche va prendre le dessus sur le plaisir visé, et conduire à une douleur.
Epicure parle également de plaisirs non naturels, tels que le luxe, la richesse,
la gloire, les honneurs, etc. et enseigne qu’ils sont vains et illusoires parce que
caractérisés par leur limitation. En somme, on pourrait croire qu’Epicure avait
compris les mécanismes de l’assuétude à certains plaisirs, et les processus
d’accoutumance et de dépendance. Sans le nommer, c’est bien vers le centre
cérébral du plaisir et de la récompense qu’il se tournait pour chercher la
source du bonheur.
Etre épicurien, au fond, signifie arrêter de rechercher des plaisirs éphémères
liés à des douleurs chroniques du corps ou de l’esprit. Etre épicurien, c’est
aussi savoir dire non, non aux paradis artificiels, non au stress, non à la
souffrance physique.
D. Léotard ■
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