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Caractéristiques d’une maladie autosomique dominante :
- en général le sujet atteint possède un parent atteint
- le sujet atteint transmet statistiquement sa maladie à 50% de sa descendance
- peut être transmise aussi bien par le père que par la mère
- les enfants atteints sont aussi bien des garçons que des filles
Cependant la réalité clinique est plus complexe :
-Si un malade fait des enfants avec un aute malade : c’est une situation rare (sauf dans le cas des
déficits sensoriels : surdité etc, car les patients fréquentent des associations de malades où ils
rencontrent leur conjoint). Dans ce cas le phénotype M//M est parfois le même que M//m ou parfois
plus grave.
-Mutation de novo : aucun parent n’est atteint. La mutation peut se produire dans les gamètes de
l’un des 2 parents ou très tôt au cours de l’embryogénèse ; dans certaines maladies les mutations de
novo représente 100% des malades car ils n’ont pas de descendance, c’est le cas du nanisme
achondroplasique. Evidement le sujet pourra transmettre cette mutation à sa descendance.
-Maladie à pénétrance incomplète : un individu est porteur de l’allèle muté (m) mais ne
développe pas la maladie, elle se définit comme le nombre de sujets qui expriment la maladie/le
nombre de sujet porteurs de la mutation. La pénétrance est âge dépendante à moins que les
symptomes apparaissent lors des premiers jours de vie. Très souvent elle est incomplète. Par
exemple le carvernome cérébral a une pénétrance de 60% et la CADASIL (cerebral autosomal
dominant arteriopathy with subcortical infarcts and leukoencephalopathy) de 100%. Le caractère
incomplet de la pénétrance est responsable des « sauts de générations » car même s’il n’a pas de
symptômes de la maladie le sujet peut la transmettre à sa descendance
-L’expressivité est variable : elle représente la variabilité des phénotypes des patients. Prenons
l’exemple de la maladie de Marfan (revue pendant les Ed) ; c’est une maladie rare (≤1/10000) il s’agit
d’une mutation dans le gène de la fibrilline qui est responsable d’anomalies du tissu conjonctif. Le
phénotype est variable avec des symptômes qui vont de l’hyperlaxité ligamentaire à l’anévrisme de
l’aorte. La neurofibromatose (revue en Ed) fait partie des maladies autosomiques dominantes les plus
fréquentes, elle présente une large expressivité : de la tâche café au lait à l’énorme fibrome.
-Problème de la mosaïque gonadique : les 2 parents sont sains (maladie à pénétrance complète)
mais ils ont plusieurs enfants atteints ; face à cela on pose la question qui fâche : est ce qu’il s’agit
bien des enfants biologiques du couple? Si oui, on recherche une mutation dans le génome des
globules blancs mais on ne trouve rien. On va chercher dans les gonades et on trouve des cellules
germinales mutées. Il s’agit d’une mutation de novo qui a eu lieu dans les cellules germinales du
parent ; le % de cellules mutées dépend du stade de la gamétogénèse où s’est produite la mutation.
Contrairement aux mutations de novo il y a un risque de récurrence pour les enfants suivants.
-Le phénomène d’anticipation : il concerne les maladies à triplets ; la mutation est instable, le
nombre de triplets responsables de la maladie augmente à chaque génération ; donc à chaque
génération la maladie est plus précoce ; parfois les parents meurent avant le début de leur maladie
(voilà pourquoi il faut connaître l’âge de décès)
En génétique on se retrouve souvent face à plusieures hypothèses, il faut faire attention à ne pas
tout confondre avec une mutation de novo.