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LES TROUBLES DAPPRENTISSAGES SCOLAIRES
les connaître, les reconnaître et adapter la scolarité
Présentation à des professeurs de collège
dans le cadre du PRE
Objectif : sensibiliser les professeurs aux troubles des apprentissages scolaires en leur
donnant les moyens d’adapter leur comportement aux élèves présentant ses difficultés.
Introduction
Keskidi Keskili ?
Association d’orthophonistes née en mars 2009 à l'initiative du syndicat des
orthophonistes de la région Réunion (SORR)
Volonté de fédérer les actions, d'augmenter leur nombre et d'améliorer leur répartition
sur tout le territoire.
Volonté de mutualiser les actions et d'évaluer les actions.
Qui est l’orthophoniste?
L'orthophoniste est le professionnel de santé qui assume la responsabilité de la prévention, de
l'évaluation, du traitement et de l'étude scientifique des déficiences et des troubles de la
communication humaine et de leurs troubles associés.
Dans ce contexte, l'orthophonie concerne toutes les fonctions associées à la compréhension, à
la réalisation et à l'expression du langage oral et écrit, ainsi que toutes les autres formes de la
communication non verbale.
La prévention est inscrite dans notre décret de compétences (Décret no 2002-721 du 2
mai 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'orthophoniste)
L'orthophoniste peut proposer des actions de prévention, d'éducation sanitaire ou de
dépistage, les organiser ou y participer. Il peut participer à des actions concernant la formation
initiale et continue des orthophonistes et éventuellement d'autres professionnels, la lutte
contre l'illettrisme ou la recherche dans le domaine de l'orthophonie.
Les stades de la prévention en orthophonie
Les orthophonistes de KDKL mettent en place des actions qui se situent
au :
- stade primaire de la prévention : information du public et des parents sur le développement
et les troubles du langage, les actions d’éducation sanitaire, d’éducation précoce, guidance
parentale, les actions de formation et d’information des professionnels
- le stade 2 (prévention secondaire) est consacré au dépistage précoce des troubles.
- le stade 3 (prévention tertiaire) restant traditionnellement réservé aux actions thérapeutiques
de rééducation, de remédiation et de réinsertion familiale, sociale et culturelle.
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Pourquoi les enseignants ?
Acteurs des PPS et PAI Enseignement et les adaptations pédagogiques tous les
jours plusieurs heures pendant 1 an
Orthophoniste Rééducation au mieux deux fois une demi-heure par semaine pendant
plusieurs années
Vous n’êtes pas seul, partenaires d’une équipe inter professionnelle avec médecins de
l’E.N., infirmière scolaire, assistante sociale, psychologue scolaire, enseignant référent,
famille, l’orthophoniste et autres rééducateurs
Pour un même trouble d’apprentissage, les conséquences ne seront pas les mêmes
suivant l’environnement culturel, éducatif, rééducatif, pédagogique dont bénéficiera le jeune.
L’articulation et la cohérence des aides apportées à l’enfant par la famille, l’école, le
système de soins sont la clé de son développement personnel et de la réussite de sa scolarité.
Cela nécessite un travail en réseau entre les différents intervenants.
A part les parents, ce sont les enseignants qui sont les mieux à même de repérer les
retards et les troubles.
E : enfant O : orthophoniste F : famille P : professeurs
Mise en situation : essayer de se mettre à la place d’un jeune dyslexique
1er texte : mise en évidence de la lecture experte puisque ce texte ne pose pas de problème
particulier dans son déchiffrage.
2e texte : ça commence à se corser un peu, le texte est segmenté d’une certaine manière, ça
demande déjà un effort, la lecture n’est pas fluide.
3e texte : il faut s’adapter, comprendre comment c’est agencé. La lecture, en plus d’être lente,
est hésitante, saccadée.
4e texte : mise en situation avec résolution de problème. Ce problème de maths qui
demanderait 30s pour être résolu s’il était écrit comme on en a l’habitude, va demander
beaucoup plus de temps et surtout de ne pas se tromper dans l’énoncé si on veut le résoudre
correctement.
Là, nous attendons les premières réactions, les premières remarques des professeurs
avec peut-être des premiers témoignages de leur part, de ce qu’ils vivent au quotidien.
Et cela pour qu’ils puissent se mobiliser avant d’introduire la partie dite « théorique » sur les
aptitudes cognitives nécessaires aux apprentissages, dans laquelle ils vont pouvoir retrouver
certains de leurs élèves.
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Les aptitudes cognitives nécessaires aux apprentissages scolaires
Nous allons définir :
Les troubles spécifiques des apprentissages scolaires
1
:
Apparition récente, dans les années 60.
Lorsque les performances d’un sujet à des tests standardisés, passés de façon
individuelle, portant sur la lecture, le calcul ou l’expression écrite sont nettement au-dessous
du niveau escompté, compte-tenu de son âge, de son niveau scolaire et de son niveau
intellectuel.
Ne font pas partie de cette définition : les personnes présentant une déficience
intellectuelle, une déficience sensorielle, un trouble envahissant du développement ou un
environnement défavorable.
D’où l’importance d’une évaluation pluridisciplinaire.
Il s’agit de la théorie, en réalité, ce n’est pas si simple : en effet, nous pouvons naître sourd et
devenir aveugle !
Les processus attentionnels
2
:
« L’attention c’est la capacité à se centrer sur quelque chose ou sur quelqu’un, à se
situer dans un contexte donné et dans une relation précise à l’objet ou à l’interlocuteur, dans le
but de recueillir des informations ou d’effectuer une tâche précise. C’est une activité
complexe qui intervient dans la mémorisation et qui dépend de multiples facteurs :
neurobiologique (vigilance, intégrité des voies et centres nerveux), sensoriel (intégrité des
sens : vue, ouïe…), psychique (disponibilité d’esprit, motivation personnelle), intellectuel ».
Mémoire
2 :
- mémoire immédiate visuelle et verbale : elle décrit les processus de restitution
immédiate d’une série d’éléments verbaux ou visuels
- mémoire de travail : la mémoire à court terme est le support de la mémoire de travail
que l’on mesure par l’empan mnésique. En effet, la mémoire à court terme intervient après le
transfert d’information provenant de la mémoire sensorielle dont la capacité serait d’environ 5
à 9 éléments (derniers mots d’une phrase lue, numéro de téléphone, nom d’une personne…) et
qui permettrait le traitement de l’information (opérations de transformation : enrichissement,
liaison avec des informations précédentes) pendant son stockage même.
Aptitudes phonologiques
2 :
La phonologie est une science linguistique qui étudie l’organisation, la structuration
des phonèmes et de la prosodie dans la parole.
Les capacités métaphonologiques
3
d’un sujet vont être les capacités que ce sujet va
avoir pour identifier et manipuler de façon intentionnelle les unités sonores de la langue
1
Dr. Richelme, lors du colloque sur les troubles spécifiques du développement du langage, juin 2005, Juan-les-Pins
Power Point des Pyrénées-Atlantiques
2
Dictionnaire d’orthophonie de F. Brin, C. Courrier, E. Lederlé, V. Masy, OrthoEditions, 2004
3
Odedys 2005
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(syllabes et phonèmes). Elles permettent d’estimer un niveau de conscience phonologique du
sujet.
Cela suppose qu’il ne doit pas y avoir de problèmes auditifs :
- une mémoire auditive optimale
- une bonne discrimination auditive (capacité à distinguer deux stimuli auditifs grâce à
l’intégration des informations recueillies par les sens)
d’où l’exclusion dans la définition des troubles spécifiques d’apprentissages scolaires de la
déficience sensorielle.
Aptitudes visuo-attentionnelles
4
- mémoire visuelle, perception visuelle, repérage visuel
Aptitudes gestuelles
4
- coordination œil/mail, contrôle des petits muscles, contrôle des grands muscles
Aptitudes organisationnelles4
- Organiser le temps, l’espace, les étapes
Aptitudes conceptuelles4
- Interpréter le langage verbal et non verbal, comprendre les tournures de phrases, anticiper, la
relation aux autres.
Le dysfonctionnement de l’un de ces systèmes entraîne une gêne au niveau de
l’acquisition, l’organisation, le traitement, la rétention, la compréhension de l’information
verbale ou non verbale.
C’est ce dysfonctionnement que l’on nomme les troubles cognitifs spécifiques qui
apparaissent donc au cours du développement de l’enfant et qui persistent à l’âge adulte. Il y
a une notion de durabilité dans le temps.
Ils ont des répercussions sur la vie scolaire, professionnelle et sociale, et peuvent
provoquer un déséquilibre psycho-affectif.
Certains de ces troubles affectent les apprentissages précoces : langage, geste…
D’autres affectent plus spécifiquement les apprentissages scolaires comme le langage
écrit, le calcul.
20% des élèves ont des difficultés scolaires et les troubles spécifiques d’apprentissages
scolaires concernent 5 à 6% des enfants (soit un enfant par classe) (d’après la Société de France
Pédiatre, 2009 document tiré de CISMEF)
La présentation des différents « dys »
On regroupe sous “troubles Dys” les troubles cognitifs spécifiques et les troubles
des apprentissages qu’ils induisent.
Les troubles cognitifs spécifiques apparaissent au cours du développement de l’enfant,
avant ou lors des premiers apprentissages, et persistent à l’âge adulte.
Ils ont des répercussions sur la vie scolaire, professionnelle et sociale, et peuvent
provoquer
4
Power Point des Pyrénées-Atlantiques
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un déséquilibre psycho-affectif. Leur repérage, leur dépistage et leur diagnostic sont
déterminants.
La dysphasie
5
« C’est un trouble du développement grave se manifestant par une structuration
déviante, lente et dysharmonieuse de la parole et du langage oral (au versant de l’expression
et/ou compréhension), ainsi que par des difficultés de manipulation du code entraînant des
altérations durables dans l’organisation linguistique à différents niveaux : phonologique,
lexical, syntaxique, morpho-syntaxique, sémantique et/ou pragmatique, sans qu’il existe
actuellement de causes déterminées. En effet, la dysphasie n’est pas due à des affections
connues susceptibles de provoquer un trouble de la parole et de langage : trouble sensoriel
(comme la surdité), trouble moteur (comme l’infirmité motrice cérébrale), trouble mental
(comme la déficience intellectuelle), trouble de la communication (comme l’autisme par
exemple), privation sociale aigüe… mais elle peut être associée. Son étiologie est encore mal
connue, même si les recherches tendent à s’orienter vers des causes neurobiologiques, neuro-
développementales, voire génétiques.
1% des enfants scolarisés en France seraient dysphasiques.»
Présentation de Jérémy, 7 ans 9 mois, en CE1, suivi depuis 3 ans en orthophonie. En plus du
suivi orthophonique en libéral, il est suivi en CMPP avec une psychologue.
« un bonhomme de neige, t’as des oursons euh /polocho/ euh avec euh la neige avec
euh un ours i i cherche un cruc à manger avec et le ? et avec euh euh des skis qui joue un
est tombé avec ses skis euh ya un ti garçon regarde un ti zoizo le garçon i regarde le
bonhomme de neige… les cadeaux… i va voler et … un sapin… et avec euh … euh… des des
crucs… (c’est bon ou tu as autre chose à me raconter ?) euh… i jouent ? ? et (c’est tout ?) et
une maison et avec la forêt. »
Les déficits cognitifs sous-jacents :
attention, mémoire, phonologie, aptitudes organisationnelles, aptitudes conceptuelles.
La dyslexie
5
« Il s’agit d’un trouble spécifique persistant de l’apprentissage de la lecture se
manifestant chez des enfants de niveau d’efficience intellectuelle normal, sans problèmes
sensoriels primaires visuels ou auditifs (DSM IV), sans troubles psychiques graves, ayant
toujours été normalement scolarisés et issus de milieux socioculturels normalement
stimulants. Les enfants dyslexiques recouvrent une population hétérogène, au sein de laquelle,
peuvent être décrits différents sous-groupe de dyslexies développementales parmi lesquelles
la dyslexie phonologique et la dyslexie de surface. »
La prévalence
6
On ne dispose pas en France d’une étude représentative de la population générale sur la
prévalence de la dyslexie : il faudrait donc mettre en place ce type d’étude. Différents travaux
estiment cette prévalence de la dyslexie (modérée à sévère) à un peu moins de 5 % des enfants
à partir du CP mais les prévalences sont généralement établies pour les enfants de 10 ans
dans les études internationales. Les enfants atteints de dyslexie représenteraient selon certains
auteurs environ un quart des enfants présentant des difficultés en lecture. Il semble que la
5
Dictionnaire d’orthophonie de F. Brin, C. Courrier, E. Lederlé, V. Masy, OrthoEditions, 2004
6
Les mécanismes de la dyslexie, Expertise collective INSERM, 2007
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