les discours sociaux (médiatiques, politiques…) qui rendent compte de l’actualité
scientifique et des questions de société où les savoirs savants sont sollicités.
Il importe de mieux identifier les éléments de ces trois ensembles, d’en décrire les formes
linguistiques (à partir des techniques de l’analyse du discours
) et d’en éclairer leurs relations,
de manière à pouvoir redescendre vers des compétences linguistiques (au sens du CECR, 5.2)
3 Des premières réalisations d’instruments partagés au service des processus de création
de programmes disciplinaires prenant en compte les dimensions langagières
Certains de ces principes ont déjà été retenus pour des processus de ce type. Au niveau
européen, les démarches pour l’élaboration d’objectifs relatifs aux connaissances /
compétences linguistiques ont reçu ou pourraient recevoir des formes comme :
spécifier des objectifs transversaux à toutes les disciplines, par groupes de disciplines
ou par discipline, au moyen de descripteurs qui fassent apparaître clairement les
dimensions linguistiques des tâches et des activités disciplinaires. Mais la collecte des
données et leur traitement peu s’avérer d’une complexité qui excède les ressources
actuelles de l’Unité ;
définir des objectifs en termes de compétences communicatives et linguistiques
spécifiques, peut-être à partir des descripteurs du CECR des niveaux C1 et C2, qui
renvoient généralement à des compétences cognitives élevées. On a probablement
intérêt à définir ces objectifs disciplinaires par groupe de disciplines, en tenant compte
des spécificités propres aux mathématiques, aux sciences expérimentales, aux sciences
de l’homme (comme l’histoire) et aux techniques, où le langage guide et accompagne
l’action (non verbale) ;
identifier les catégories qui permettent d’articuler des descripteurs de compétences à
des inventaires de formes d’une langue donnée. Le concept de texte (toute production
verbale, qu’elle soit orale ou écrite) est alors fondamental : on attend des apprenants
qu’ils produisent des textes. Les textes relèvent de genres discursifs (exposé, rapport,
compte-rendu d’expérimentation…) différents. Ils sont eux-mêmes constitués
d’éléments dits fonctions ou opération cognitive/linguistique (ou encore opération
langagière) comme décrire, expliquer, argumenter…qui peuvent se trouver employés
isolément dans le cadre de l’École ;
élaborer des référentiels par langue pour les discours scolaires d’orientation
scientifique à la manière des Descriptions des niveaux de référence du CECR par
langue (DNR) et plus anciennement, pour le français, sur un modèle proche du
« Vocabulaire général d’orientation scientifique (VGOS) » de 1974 (A. Phal, Crédif,
Paris). Il conviendra alors d’y spécifier les processus permettant de réaliser ces
inventaires, en modifiant en ce sens le Guide pour la description de niveaux de
référence pour les langues nationales et régionales (en tant que langues étrangères ou
secondes):
et de se fonder sur les DNR en langue déjà réalisées : allemand, anglais, français,
italien…
Le Conseil de l’Europe a déjà mis en ligne une démarche globale théorique qui cherche à
reprendre certaines hypothèses évoquées plus haut. Celle-ci préfigure une forme de processus
qui se donne comme une démarche de haut en bas, même si les analyses linguistiques des
discours de transposition des connaissances y sont premières. Celle-ci présente un certain
caractère d’opérationalité, en ce qu’elle cherche à assurer l’articulation entre les principes
Je me permets de renvoyer, à titre d’exemple, à Beacco J.-C. (dir.) (1999) : L’astronomie dans les médias.
Analyses linguistiques de discours de divulgation, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle.